L’espace, nouveau théâtre de conflictualité

Autrefois vierge, l’espace est aujourd’hui constellé de satellites dont les usages pour notre vie quotidienne sont essentiels. C’est également le cas pour les militaires, qui s’appuient sur les capacités spatiales pour mener leurs opérations. Résultat : l’espace est lui-même devenu un enjeu crucial en cas de conflit. Explications dans le magazine Esprit défense n° 9.

Un soldat ukrainien utilisant Starlink, région de Tchernihiv, juin 2023 © Maxym Marusenko/Nurphoto/AFP

24 février 2022. Aux premières heures de l’invasion russe, plusieurs milliers de modems fournissant à l’Ukraine une connexion internet depuis le satellite KA-SAT, géré par la société américaine Viasat, cessent soudainement de fonctionner. Une combinaison d’actions de brouillage contre des satellites de télécommunications et d’attaques cyber contre des terminaux au sol a permis aux forces russes de paralyser les réseaux de communication ukrainiens. Une leçon à méditer pour toutes les armées.

« L’espace est un démultiplicateur de force pour les opérations militaires. Toutes leurs composantes (terre, mer, air, cyber…) utilisent des moyens de renseignement, de communication, de géolocalisation, de navigation ou de synchronisation reposant sur des capacités spatiales. Nul doute que, dans l’éventualité d’un affrontement, un adversaire cherchera à réduire notre potentiel spatial pour prendre l’avantage », avance le colonel Pierre, commandant du J Espace1 au Centre de planification et de conduite des opérations2 de l’État-major des armées (EMA).

Ce 24 février 2022, Elon Musk sauvera la mise de Volodymyr Zelensky en lui offrant aussitôt les connexions de sa constellation de satellites Starlink. À l’inverse, huit mois plus tard, le patron de Space X coupera pendant quelques jours ces liaisons vitales dans le Nord-Est du pays à un moment clé de la contre-offensive des forces ukrainiennes menée dans la région de Kharkiv, démontrant ainsi sa capacité à influer directement sur le cours des opérations militaires. Il aurait aussi forcé les troupes de Kiev à renoncer à une opération majeure contre la flotte russe de la base de Sébastopol, en leur refusant l’accès à ses satellites. Ces exemples sont emblématiques de la nouvelle donne spatiale avec les opportunités offertes par le secteur privé du New Space3. Mais aussi de ses limites, notamment en ce qui concerne les relations de dépendance entre États et sociétés privées dans un contexte de conflit.

Une guerre inévitable dans le domaine spatial ?

Front invisible mais crucial, l’espace extra-atmosphérique, c’est-à-dire au-delà d’une altitude de 100 kilomètres, est plus que jamais un enjeu dans la guerre du XXIe siècle. C’est même le nouveau point haut absolu du champ de bataille. En novembre 2021, quatre mois avant le début de l’offensive russe en Ukraine, Moscou avait déjà effectué une démonstration de force dans l’espace, en détruisant l’un de ses vieux satellites avec un tir effectué depuis le sol. Cet exercice, qui a créé plus de 1 500 débris dans des orbites très utilisées, était clairement un avertissement adressé aux puissances occidentales au moment des préparatifs de l’« opération spéciale » de Vladimir Poutine. Aujourd’hui, si la guerre se fait toujours plus par l’espace, elle risque donc aussi bientôt de se pratiquer dans l’espace. « L’objectif est bien sûr de l’éviter. Malheureusement, l’évolution de la conflictualité nous conduit à nous demander non pas si une guerre se tiendra dans le domaine spatial, mais quand », prévient le général Philippe Adam, commandant le Commandement de l’espace (CDE). Il rappelle d’ailleurs que, à l’instar des autres commandements opérationnels, le CDE « se tient prêt à gagner la guerre avant la guerre, tout en se préparant à un conflit de haute intensité, selon les directives du chef d’état-major des armées ».

Essentiel dans le cadre de l’appui aux opérations – un rôle destiné à s’accroître avec les projets capacitaires structurants de demain tels que le Système de combat aérien du futur –, l’espace est déjà un milieu opérationnel. À cet égard, l’année 2019 a marqué pour la France un tournant dans la prise de conscience des défis et des moyens d’y répondre, avec la publication en juillet de la Stratégie spatiale de défense et, dans son sillage, la création en septembre du CDE. L’objectif de cet organisme interarmées rattaché à l’armée de l’Air et de l’Espace ? Réunir sous une même casquette toutes les compétences des armées sur le sujet et les répartir au sein de trois piliers : le capacitaire, la coopération internationale et l’opérationnel. La France emboîtait ainsi le pas aux États-Unis, qui venaient juste de créer un commandement de l’espace, avant une force de l’espace quelques mois plus tard. « Nous avons été les premiers en Europe. Désormais, les Allemands, les Italiens, les Britanniques et les autres sont en train de se structurer suivant des modèles adaptés à leur fonctionnement », se félicitent le capitaine de vaisseau Benjamin et le lieutenant-colonel Régis, en charge de la coopération internationale au CDE. Rappelant que « l’Otan a déclaré l’espace comme cinquième domaine opérationnel4 », ils expliquent « travailler entre alliés sur l’interopérabilité, mais aussi sur la doctrine et les concepts ». Destiné à s’installer dès 2025 à Toulouse près du Centre national d’études spatiales, le CDE – 350 militaires aujourd’hui, 500 à l’horizon de la fin de la nouvelle loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 votée cet été – siégera alors à proximité du nouveau Centre d’excellence de l’Otan pour l’espace. La mission de ce dernier sera d’alimenter les réflexions doctrinales de l’Alliance sur les menaces spatiales. Ce pôle réunira des compétences militaires et scientifiques, mais aussi industrielles.

Créé en 2019, le Commandement de l’espace compte actuellement 350 militaires issus des trois armées. © ADC Jean-Luc Brunet/armée de l’Air et de l’Espace/Défense

L’espace, facteur structurant de puissance

Si Emmanuel Macron affirmait le 13 juillet 2019, en dévoilant la Stratégie spatiale de défense, que l’objectif était d’« assurer notre défense de l’espace par l’espace », les autorités françaises ont depuis longtemps compris l’importance de l’espace comme facteur structurant de puissance. Après la Russie et les États-Unis, la France fut ainsi, en 1965, le troisième pays à lancer un satellite, surnommé avec humour Astérix. Capable dès cette époque de maîtriser à la fois son accès et sa présence dans l’espace, elle a cependant longtemps privilégié les aspects techniques et scientifiques du sujet. Elle s’est, depuis, adaptée aux nouvelles réalités commerciales et industrielles, mais surtout géostratégiques et militaires.

Cette prise de conscience s’est notamment amorcée avec la destruction, depuis le sol, par la Chine en janvier 2007, d’un de ses anciens satellites météo. Un an plus tard, les États-Unis effectuaient une opération similaire sur l’un de leurs vieux satellites militaires. Puis, ce fut le tour de l’Inde en mars 2019, et donc de la Russie en novembre 2021. En 2017, l’approche dans une optique d’espionnage du satellite franco-italien Athena-Fidus par un engin russe, le Luch-Olymp, avait également servi d’avertissement. Un acte pour le moins inamical, à l’image des nouvelles réalités d’un domaine spatial où la compétition et la contestation deviennent de plus en plus âpres. « Au-delà de son caractère protéiforme – militaire, économique, juridique, technologique, industriel –, la compétition reflète une concurrence pour disposer d’un accès à une ressource spatiale rare et hostile. Les fréquences, les positions orbitales et même certains points du globe sont clés pour des applications ou pour échanger des données entre la Terre et des systèmes en orbite, assène l’ingénieure générale de l’armement Eva Portier, adjointe Espace au délégué général pour l’armement. Notre époque recombine la conquête de l’espace des années 1950-1960 et le Far West. »

De plus en plus de satellites

Si l’espace est immense, il se densifie de plus en plus. Le nombre annuel de satellites mis en orbite a été multiplié par dix en dix ans. Il y en a aujourd’hui environ 10 000. Et la tendance s’accélère encore avec le développement de constellations de milliers d’appareils en orbite basse, à l’image de Starlink. Les capacités de la plupart de ces engins sont duales, c’est-à-dire à la fois civiles et militaires. S’ajoutent à cette problématique les débris en orbite, dont un million de plus d’un centimètre et 36 000 de plus de dix centimètres. Avec un poids total évalué à 10 000 tonnes, ils sont susceptibles de provoquer de sérieux dégâts en cas de télescopage. « Trois ou quatre fois par an, nous sommes contraints de déplacer des satellites d’observation afin d’éviter des collisions. Nous les manœuvrons pour laisser passer des masses de débris », révèle l’ingénieur général de l’armement Lionel Morin, directeur du Centre d’expertise et d’essais DGA5 Maîtrise de l’information, installé à Bruz, près de Rennes.

Agir dans l’espace, cela signifie d’abord comprendre ce qu’il s’y passe. « Détecter une menace, ce n’est pas seulement observer des points dans le ciel ou sur une carte. Il faut avant tout repérer un comportement anormal, l’évaluer, en comprendre l’intention, et aussi l’attribuer. Cette analyse permettra ensuite de décider, si nécessaire, d’une action de protection ou d’une riposte », appuie le lieutenant-colonel Laetitia, adjointe au commandant de la brigade aérienne d’opérations spatiales du CDE. Ce champ nouveau de la maîtrise de l’espace s’additionne au cœur historique du spatial militaire français dans l’appui aux opérations : l’observation très poussée de la Terre, la localisation et la caractérisation d’émissions radar et de télécommunications et la possibilité de communiquer avec un certain débit depuis et au travers de l’espace de manière très souveraine avec des moyens protégés. Répondre aux nouveaux défis implique de renforcer les moyens de surveiller l’espace, de protéger nos satellites en orbite et de mettre au point des armes spatiales – même si la France n’envisage pas sur ce point de se doter de moyens offensifs mais préfère miser sur des moyens défensifs très efficaces.

« Nous pouvons imaginer de rendre un satellite sourd et de le couper de sa station de contrôle par le brouillage. Nous pouvons aussi cibler spécifiquement certains de ses éléments ou penser à plein d’autres choses. Une grande partie des effets seront aussi liés à leur caractère imprévisible », assure le colonel Pierre, en charge de la division « capacités » du CDE. Le premier stade de la riposte : la mise au pilori (le « naming and shaming »), qui permet de dénoncer des comportements agressifs ou irresponsables.

Six milliards d’euros entre 2024 et 2030

Dans cette optique, la nouvelle LPM prévoit, avec un budget dédié de six milliards d’euros, « une capacité d’action, de détection et d’attribution des actions menées dans l’espace, potentiellement malveillantes, afin d’être en mesure de protéger nos moyens et de décourager nos adversaires d’y porter atteinte ». Pour l’instant, la défense française peut compter sur les deux – et bientôt trois – satellites CSO pour l’observation, sur les satellites d’écoute électromagnétique Ceres pour les ondes émises depuis le sol, et enfin sur les deux satellites de communication Syracuse IV A et Syracuse IV B2.

S’ajouteront notamment les satellites d’action dans l’espace du programme Ares mené par la Direction générale de l’armement. « Compte tenu de certaines limitations inhérentes à l’observation depuis la Terre, le besoin de disposer d’un satellite patrouilleur-guetteur pour voir et observer in situ ce qu’il se passe dans l’espace, et si nécessaire intervenir, devient pressant », souligne le colonel Pierre du CDE. Le premier engin, dont la mise en orbite est envisagée en 2025, a été baptisé… Yoda, pour Yeux en orbite pour un démonstrateur agile.

« L’absence de seuil caractérisant ce qu’est un acte hostile dans l’espace, la nature duale de certains satellites et l’intrication des opérations militaires, civiles et commerciales, dans l’espace offrent une zone grise qui se prête bien à la guerre hybride », précise le colonel Pierre, de l’EMA. À cet égard, le renseignement est fondamental. « Il ne s’agit plus seulement de se renseigner depuis l’espace, mais aussi de se renseigner sur l’espace et sur ce qu’il s’y passe », affirme le colonel Pierre, de la Direction du renseignement militaire, entité créée en 1992 après que la première guerre du Golfe a montré l’importance opérationnelle des images satellitaires. « La France possède des alliés et des partenaires fiables. Pour autant, nous devons aussi recueillir et évaluer notre renseignement de façon souveraine, avec nos propres capteurs, afin d’être capables de nous forger notre propre opinion, poursuit le colonel Pierre. La qualité du renseignement recueilli constitue un atout dans les “échanges” avec nos alliés, y compris les plus puissants. »

Toutes ces problématiques confirment qu’un conflit de haute intensité dans l’espace est donc désormais de l’ordre du possible. « Deux grandes puissances privées soutenues par des États s’affrontent pour les ressources que recèlent la Lune et la ceinture d’astéroïdes » : tel est d’ailleurs l’un des scénarios de la saison 3 de la Red Team Défense, ce projet où des auteurs de science-fiction réunis sous l’égide du ministère des Armées imaginent de façon transversale les guerres du futur. Jusqu’ici, il n’y a pas eu d’attaque physique dans l’espace, ni même de destruction de satellite.

La constellation des trois satellites Ceres mise en orbite en 2023 © Centre national d’études spatiales

AsterX, préparation à un affrontement spatial

Les prémices d’un affrontement dans l’espace sont néanmoins déjà là. C’était d’ailleurs le thème de la troisième édition de l’exercice spatial AsterX qui, au printemps 2023, s’est déroulé dans le cadre du grand exercice interarmées et interallié Orion. Son point de départ : « Une situation géopolitique fictive inspirée de menaces actuelles et futures, et un environnement spatial simulé avec des milliers d’objets spatiaux sur toutes les orbites. » Les participants étaient les États-Unis, la France, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique ainsi que l’Otan, au travers de son centre opérationnel de Ramstein, en Allemagne. Victorieux dans les opérations terrestres, les « bleus » – les nôtres – furent cependant rapidement mis en difficulté dans l’espace et obligés de manœuvrer leurs satellites pour les sauver. « Nous ne disposions pas d’assez d’éléments pour contrer ces attaques depuis l’espace. Il nous a fallu agir dans d’autres milieux pour récupérer notre liberté d’action », raconte le lieutenant-colonel Laetitia. Le spatial en effet, ce ne sont pas seulement les satellites, mais aussi des stations au sol et leurs réseaux avec leur fragilité face, par exemple, à une attaque cyber.

Le combat dans l’espace est sans image, il s’agit juste de lignes de code avec des 0 et des 1. Il n’y a ni blessés, ni morts, du moins directs. L’obsession, en revanche, est celle des débris et surtout de savoir comment procéder pour ne pas en générer davantage. « Le risque d’une multiplication incontrôlée – le syndrome dit “de Kessler” – existe bel et bien, avec des débris qui entreraient en collision les uns avec les autres et généreraient ainsi d’autres débris dans une croissance exponentielle. Même sans en arriver à ce scénario de cauchemar, les nouveaux débris seraient susceptibles de polluer l’orbite du satellite que nous voudrions protéger », décrit le colonel Pierre. Le chef de la division « capacités » du CDE évoque « un principe de retenue qui peut être en fait perçu comme une forme de transposition dans l’espace des principes du droit de la guerre ». Si rien n’interdit en effet de causer des débris, cela serait néanmoins contraire à l’esprit du Traité sur l’espace de 1967 qui prévoit un usage pacifique de cette dimension.

Le Traité sur l’espace de 1967 prévoit un usage pacifique de cette dimension © Stock Adobe/Dicod/Défense

Quel nouveau droit pour l’espace ?

Les nouvelles réalités d’un espace devenu un lieu de compétition, de contestation, voire à terme d’affrontement, obligent en tout cas à repenser, et surtout à compléter, nombre des règles du droit de l’espace tel qu’il a été codifié entre 1967 et 1979, date de l’Accord sur la Lune. « Il faut réguler de manière souple et pragmatique les comportements dans l’espace. Et non pas y interdire de nouvelles capacités car, ce qui pose problème, c’est la manière dont elles sont utilisées », note le commissaire principal Anne-Sophie, conseillère juridique du CDE. Une position partagée par les pays occidentaux et le Japon. À l’opposé, la Russie et la Chine clament vouloir interdire tout déploiement d’armes dans l’espace alors même que leurs actions militaires, y compris dans l’espace, montrent le contraire. Les négociations traînent depuis des années. L’autre question cruciale est celle de l’adaptation du jus ad bellum et du jus in bello, le droit de la guerre à l’espace. Comment définir une agression à laquelle il est légitime de répondre ? « Ce qui importe, ce n’est pas l’acte lui-même, mais ses effets », précise la juriste du CDE. Même si elle ne provoque pas de débris, la paralysie d’un satellite de positionnement ou de communication peut, par exemple, créer des effets dévastateurs sur les infrastructures civiles ou les populations au sol. La nature duale des engins spatiaux oblige donc aussi à repenser ce que peut être une riposte proportionnée.

Bref, de poser la question : où le seuil entre contestation et affrontement se situe-t-il ? « Si le déclenchement d’une riposte militaire ou autre varie en fonction de la situation, l’enjeu réside dans le fait de préserver nos intérêts, tout en évitant une escalade non maîtrisée », relève le général Philippe Adam. Et de conclure : « Le CDE se prépare quotidiennement à affronter ce type de situation pouvant conduire à un affrontement de haute intensité. »

Par Marc Semo.

L’Académie spatiale de défense

Créée en 2023, l’Académie spatiale de défense dispense des formations ciblées en matière de spatial. Constituée de trois entités (l’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace, l’École de l’Air et de l’Espace et le Centre de formation aux opérations spatiales militaires du Commandement de l’Espace), elle s’adresse aux agents du ministère des Armées, à des partenaires ministériels et étrangers ainsi qu’aux organismes parties prenantes du domaine, comme le Centre national d’études spatiales.

1 Selon la nomenclature de l’Otan appliquée par la France, les fonctions de l’état-major sont dénommées par une lettre. J, pour Joint Operations, désigne la fonction interarmées.

2 Le CPCO assure deux missions essentielles : la planification et la conduite des opérations extérieures et intérieures.

3 Expression utilisée pour désigner l’émergence des acteurs privés dans l’industrie et le commerce de l’espace.

4 Avec les domaines terrestre, aérien, maritime et cyber.

5 Direction générale de l’armement.

6 S’ajoutent les satellites Athena-Fidus et Sicral 2 développés avec l’Italie.

Comment la France se prépare à un conflit spatial

Face à la militarisation croissante de l’espace, la question n’est désormais plus de savoir si un conflit peut avoir lieu dans le domaine spatial, mais quand. La France s’y prépare aussi bien au niveau capacitaire, en développant de nouveaux matériels, qu’au niveau opérationnel.

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