Comment la DGA forme ses futurs ingénieurs du spatial
À la pointe de la technologie, trois des quatre écoles d’ingénieurs sous tutelle de la Direction générale de l’armement (DGA) forment les futurs spécialistes du spatial militaire. Explications avec l’ingénieur en chef de l’armement Christophe, en charge de la tutelle de ces écoles, pour Esprit défense n° 9.
Pouvez-vous nous présenter les cursus spécialisés dans le spatial proposés par les écoles sous tutelle de la DGA ?
Ingénieur en chef de l’armement Christophe : Ils sont très variés. L’Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace (Isae-Supaéro) est l’une des écoles de référence au niveau mondial dans le domaine de l’ingénierie aérospatiale. Implantée à Toulouse, près du Centre national d’études spatiales (Cnes), elle diplôme chaque année 200 étudiants dans les thématiques spatiales. De son côté, l’École polytechnique a mis en place, en complément de formations de très haut niveau, un centre spatial étudiant, où une soixantaine d’élèves participent à des challenges en collaboration avec le Cnes ou l’Agence spatiale européenne. L’École nationale supérieure de techniques avancées (Ensta) Bretagne, que l’on attend moins dans ce domaine, forme pour sa part des spécialistes de la propulsion de lanceurs civils et militaires. Toutes ces écoles ont noué des partenariats avec les industriels français du secteur.
Comment ces ingénieurs contribuent-ils ensuite au spatial de défense ?
Une fois diplômés, les élèves de ces trois établissements pourront intégrer la DGA, les entreprises de notre industrie de défense ou celles du New Space. Ils ont reçu une formation à la pointe de la technologie, adaptée aux besoins des armées. Au sein de la DGA, ils pourront travailler sur le développement de matériels uniques, par exemple sur nos satellites d’observation et de télécommunications ou nos futurs patrouilleurs spatiaux. Ces écoles forgent aussi une culture de défense. Leurs étudiants, militaires ou civils, deviennent des maillons essentiels pour garantir la souveraineté de la France.
Un conseil pour ceux qui souhaiteraient rejoindre ces écoles ?
Il s’agit d’un métier très concret : nous faisons progresser les techniques et nous devons trouver des solutions à des problématiques qui concernent toute la société. Nous avons notamment besoin de femmes, encore trop peu nombreuses dans l’ingénierie et qui s’y épanouissent pourtant pleinement. Mon conseil : « Osez, ne vous mettez pas de limite ! »
Recueilli par Laura Garrigou.
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