Avec Ares, la DGA prépare notre maîtrise de l’espace

Surveiller tous les objets spatiaux en temps quasi réel et protéger nos satellites jusqu’à 36 000 km de la Terre : voici les promesses du programme Action et résilience spatiale (Ares), piloté par la Direction générale de l’armement (DGA). Un article issu du magazine Esprit défense n° 9.

Issu du programme Ares, le patrouilleur Yoda aura pour mission de protéger nos satellites militaires © Direction générale de l’armement/Défense

Nos satellites sont menacés. C’est le constat de la Stratégie spatiale de défense publiée en 2019, en réponse à une tentative d'espionnage russe. Pour remédier à cette situation, le programme d’armement Ares, dirigé par la DGA avec l’appui de l’État-major des armées et du Centre national d’études spatiales, est rapidement lancé. Pensé comme le cœur de notre capacité à maîtriser l’espace, il se fonde sur une triple ambition : cataloguer l’ensemble des 50 000 à 60 000 objets spatiaux déployés en permanence, être en mesure d’identifier d’éventuelles actions malveillantes à l’aide d’intelligence artificielle, être capable de contrer une attaque dans l’espace.

Pour répondre à cette triple ambition, Ares se divise en trois volets. Tout d’abord, la surveillance de l’espace. « L’objectif est de disposer, d’ici à la fin de l’année, d’un catalogue précis des objets spatiaux, français comme étrangers, en agrégeant les observations des capteurs à la fois militaires et civils », explique l’ingénieur en chef des études et techniques de l’armement Marc, directeur du programme. Aujourd’hui, cette surveillance repose principalement sur les données du radar militaire Graves1, complétées par des services de sociétés du New Space.

Calculateur à haute capacité

Concernant l’identification des menaces, Ares développe une capacité de commandement et de contrôle. Depuis Toulouse, elle analysera toutes les données issues de la surveillance de l’espace. Un calculateur à haute capacité prédira en permanence la trajectoire de l’ensemble des objets spatiaux. Son défi ? Résoudre les calculs rapidement pour garder une capacité de réaction.

Enfin, afin de mener des opérations dans l’espace, la grande innovation d’Ares repose sur Egide2, une nouvelle génération de satellites dédiée à la protection de nos autres satellites. Cette défense active se prépare avec Yoda. Ce démonstrateur, dont le lancement est envisagé vers 2025, permettra de valider les premières technologies nécessaires à cette ambition.

Par Laura Garrigou.

 

1 Grand réseau adapté à la veille spatiale. Son successeur sera mis en service d’ici à 2030.

2 Engin géodérivant d’intervention et de découragement.

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Face à la militarisation croissante de l’espace, la question n’est désormais plus de savoir si un conflit peut avoir lieu dans le domaine spatial, mais quand. La France s’y prépare aussi bien au niveau capacitaire, en développant de nouveaux matériels, qu’au niveau opérationnel.

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