Après la Pologne mardi 27 décembre, Sébastien Lecornu s’est rendu en Ukraine ce mercredi 28 décembre. Une visite dont l’objectif était d’échanger avec les autorités ukrainiennes sur la coopération militaire entre la France et l’Ukraine pour l’année 2023.

Dans cette optique, le ministre des Armées a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov. Les deux ministres ont notamment échangé leurs points de vue sur la situation tactique et stratégique de la guerre afin d’évoquer les besoins de l’armée ukrainienne.

Sébastien Lecornu a notamment rappelé que, depuis le 24 février, le soutien militaire de la France prend plusieurs formes :

• des cessions d’armements et d’équipements. A ce sujet, un nouvel agenda a été demandé par les président Macron et Zelensky. Il est en cours d’instruction ;
• la Facilité européenne pour la paix. La France, qui souhaite inscrire ce dispositif européen dans la durée, y a porté sa contribution à 500 millions d’euros. Cela en fait l’un des plus gros contributeurs ;
• la formation de militaires ukrainiens. La France forme 2 000 d’entre eux sur son territoire national - sur 15 000 au niveau européen. Le président Macron a demandé en parallèle que l’offre de formation en Pologne soit augmentée ;
• le fonds innovant de 200 millions d’euros qui permet à l’Ukraine d’acheter directement du matériel auprès d’industriels français.

La rencontre avec le président Zelensky et la réunion technique entre les délégations ont notamment permis d’affiner les besoins pour faire vivre ce fonds innovant dans les prochaines semaines, en adéquation avec les priorités ukrainiennes. Celles-ci concernent :

• la maintenance des équipements déjà cédés, qui va être tout aussi importante que les nouvelles cessions ;
• la défense sol-air.  Le fonds pourra être utilisé pour approvisionner l’Ukraine en missiles Mistral supplémentaires. Sur la très courte portée, ces missiles sont particulièrement efficaces face aux attaques de drones. Sur la moyenne et longue portée, les missiles Crotale déjà livrés et en service sont une première réponse. Une étude pour renforcer les capacités de l’Ukraine sur ce point est en cours ;
• l’acquisition de munitions de calibre 155 mm pour poursuivre l’utilisation des canons Caesar et TRF1 ;
• l’acquisition de technologies acoustiques qui permettent de détecter des drones par temps de nuit ou de brouillard ;
• l’acquisition de ponts flottants, les Russes ayant détruit de nombreux ponts et routes.

En conclusion, Sébastien Lecornu a rappelé que ce fonds, au-delà de définir un agenda fiable et durable de soutien de la France à l’Ukraine, avait deux autres mérites : coller au plus près de l’expression de besoins des Ukrainiens et mettre une saine pression sur les industriels français pour développer une économie de guerre.