Soutien de la France à l’Ukraine : quel bilan depuis le début de la guerre ?

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 19 décembre 2023

Depuis le 24 février 2022, la France et ses partenaires européens soutiennent l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie. Livraison d’armes et de matériels, formation des militaires ukrainiens, mise en place de mécanismes financiers spéciaux : focus sur 22 mois d’assistance militaire de Paris pour permettre à Kiev de se défendre.

Canons Caesar en Ukraine © ARIS MESSINIS / AFP

Dès le 24 février 2022, la France et ses partenaires européens décident d’afficher une unité sans faille pour dénoncer la « violence inouïe déployée par la Russie contre l’Ukraine et son peuple»* et répondre aux demandes d’armes et de matériels, formulées par Kiev, pour que les combattants ukrainiens soient en mesure de défendre l’intégrité territoriale de leur Nation.

Pour la France, le soutien militaire à l’Ukraine s’organise autour de trois grands jalons :

  • Les cessions de matériels d’armement
  • La participation aux dispositifs de formation des militaires ukrainiens
  • La mise en place de mécanismes financiers pour permettre à Kiev l’acquisition en propre de matériels

Les cessions de matériels d’armement

« Nous avons décidé un soutien inédit à l'Ukraine en livrant ensemble des équipements, du matériel humanitaire, mais aussi des armes. »

Emmanuel Macron

  • Président de la République
  • 11 mars 2022
  • Sommet de Versailles

Depuis le début de la guerre, la France apporte son soutien à l’Ukraine en fournissant des capacités complètes adaptées aux demandes et aux besoins des Ukrainiens. Ces livraisons respectent toujours les trois mêmes critères : livrer ce dont l’Ukraine a besoin, sans fragiliser les armées françaises et en maitrisant l’escalade.

Dès la fin de février 2022, du matériel de première importance est cédé à l’Ukraine afin de contrer l'offensive massive russe : des missiles antichars, des missiles antiaériens, des équipements de protection individuelle et de l'armement individuel.

Canon Caesar, un rôle déterminant

Dans un second temps, un effort est conduit pour fournir des systèmes plus lourds et plus complexes : des véhicules légers, des blindés et surtout des systèmes d'artillerie Caesar avec leurs munitions. La France livre notamment 18 Caesar et assure la formation à leur utilisation et à leur maintenance. La stratégie française porte en effet une grande importance aux capacités opérationnelles et durables : « Avoir un combattant sur un matériel, c'est bien, avoir le mécano qui va avec, c’est encore mieux », souligne Sébastien Lecornu, le ministre des Armées. Le canon Caesar joue un rôle déterminant dans les opérations menées : la mobilité, la portée et la précision font de lui un instrument particulièrement efficace en tir de contrebatterie. L’efficacité des missiles sol-air Mistral est également appréciée par les forces armées ukrainiennes.

Dans un troisième temps et en réponse à la demande ukrainienne de renforcement capacitaire dans le domaine de la défense aérienne, la France a fourni, entre autres, deux systèmes anti-aériens Crotale NG. Dans le domaine de l’artillerie, elle a aussi livré des lance-roquettes multiples (LRU) ainsi que leurs munitions. Les Crotale NG permettent aujourd’hui à l’Ukraine de lutter contre les drones, les missiles et les bombardements aériens.

Renforcer les capacités de défense aérienne

En 2023, le soutien militaire de la France se poursuit et se renforce. Dans ce cadre, le Président de la République annonce le 4 janvier 2023 un nouvel appui à l’Ukraine dans le domaine des véhicules terrestres avec la fourniture d’engins blindés AMX-10 RC. Ces livraisons sont accompagnées de formations spécifiques. Elles ont également entrainé une dynamique, parmi nos partenaires, d’envoi de chars de combat de conception occidentale.

En parallèle, la France continue de livrer des munitions et des missiles sol-air, 12 nouveaux Caesar, un radar de veille air longue distance GM200 ainsi qu’un système SAMP/T qui permet de renforcer les capacités de défense aérienne des Forces armées ukrainiennes (FAU). Lors du sommet de l’OTAN à Vilnius, le Président de la République annonce la livraison de missiles Scalp qui viennent étendre les capacités de frappes dans la profondeur déjà livrées avec le LRU.

Le déplacement du ministre des Armées à Kiev en septembre dernier marque également l’évolution de la stratégie du soutien militaire à l’Ukraine. Il s’inscrit dans la durée, en passant d’une logique de cessions à partir des stocks des armées, à une logique de partenariats industriels entre l’Ukraine et les entreprises de la base industrielle et technologique de défense (BITD) française.

La formation des soldats ukrainiens

Grâce à un dialogue opérationnel et de confiance avec le ministère de la Défense ukrainien, la France répond au mieux aux différents besoins exprimés par les forces armées ukrainiennes allant des formations à la mise en œuvre à celles de maintenance. L’appui formation aux FAU s’articulent autour de trois piliers : formations de spécialité, formations des cadres et formations collectives de niveau bataillon.

À titre national, la France continue d’apporter les formations nécessaires à l’utilisation des équipements cédés à l’Ukraine : en artillerie sur Caesar et TRF1 ; en pilotage des VAB et maniement des armes de bord ; en maintenance sur Caesar et VAB ; en mise en œuvre pour l’utilisation des blindés AMX-10 RC.

Aujourd’hui, la France participe à la mission d’assistance militaire de l’Union européenne au profit de l’Ukraine (EUMAM).  Des soldats ukrainiens sont formés en France, à hauteur de 200 par mois, à travers trois types de formations :  au combat interarmes de niveau compagnie (SGTIA) ; sur des besoins spécifiques signalés par les Ukrainiens, comme le déminage ; à l’utilisation des matériels fournis.

Des bataillons d’environ 600 soldats ukrainiens sont également formés en Pologne. Au bilan, la France aura ainsi formé près de 8 000 soldats ukrainiens en 2023, soit environ un quart des soldats formés dans le cadre de l’EUMAM (objectif de 30 000 en 2023). Ces formations ont vocation à se poursuivre en 2024 et à s’étendre à d’autres domaines (naval et aérien).

Des pilotes de chasse ukrainiens pour 2024

Enfin, le 15 mai 2023, le Président de la République annonce que la France a proposé à l’Ukraine de former des pilotes de chasse, conjointement avec plusieurs partenaires européens. Les premiers pilotes arriveront en 2024. Après la formation initiale dispensée en France, ils poursuivront leur cursus sur avions de chasse par des formations dispensées par nos partenaires. 

La mise en place de mécanismes financiers

« La guerre en Ukraine est un conflit dont nous ne devons pas nous détourner. Nous avons une grande industrie de défense, qui peut aider les Ukrainiens à être endurants pour assurer des livraisons dans la durée. »

Sébastien Lecornu

  • Ministre des Armées
  • 09 novembre 2023

Le 13 octobre 2022, Sébastien Lecornu et son homologue ukrainien, Oleksii Reznikov, signent un accord à Bruxelles, en marge de la réunion ministérielle de l’OTAN, pour créer le fonds spécial de soutien à l’Ukraine. Ce fonds spécial doté de 200 millions d’euros pour l’année 2023 a été conçu afin de permettre à l’Ukraine de contractualiser avec la BITD française et de disposer, dans les meilleurs délais et au meilleur prix, des armements dont elle a besoin. Ce fonds a montré toute son efficacité. Il a donc été décidé de le réabonder de 200 millions d’euros en fin d’année 2023.

D’autre part, au niveau européen, la « Facilité européenne de paix » (FEP), créée en 2021, est utilisée pour permettre les livraisons d’équipements militaires à l’Ukraine par les Etats membres. Cet outil financier de politique étrangère de l’Union Européenne a permis de mobiliser 7,2 milliards d’euros au profit de l’Ukraine après des réabondements successifs. La France est le deuxième contributeur de ce mécanisme avec près de 1,3 milliard d’euros fin 2024, soit 18 % de l’aide à l’Ukraine par la FEP.

* Emmanuel Macron, 11 mars 2022, allocution de clôture du Sommet de Versailles

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