« C’est le portrait d’une jeunesse engagée sous le drapeau français. Nous illustrons les spécificités de chacun en tant qu’être humain ». Thibault Valetoux, le créateur de Sentinelles, donne le ton. Disponible en intégralité dès aujourd’hui sur OCS, cette première saison de sept épisodes, dresse le portrait de différents militaires fictifs âgés de 18 à 30 ans, déployés au Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane. Malgré leurs origines sociales différentes, des opinions politiques divergentes ainsi que des croyances philosophiques et religieuses distinctes, tous ont un point commun : leur engagement dans les armées françaises. « Les campagnes de recrutement des armées m’ont beaucoup inspiré. Je souhaitais représenter des profils les plus différents possibles et montrer cette diversité qui se cache derrière ces campagnes », précise Thibault Valetoux.

Pour être au plus proche de la réalité, les équipes de tournage ont participé à différents stages d’immersion aux côtés des armées. « J’ai passé quatre jours seul au 3e régiment d'infanterie de Marine à Vannes. J’ai suivi des exercices et j’ai assisté à une cellule de crise pour une meilleure mise en condition. La rencontre de soldats juste avant leur projection à Barkhane a aussi été très précieuse. C’est avant tout une série à leur hauteur, je cherchais leur humanité, raconte le scénariste. Nous avons ensuite emmené les comédiens au 12ème régiment cuirassiers à Olivet juste avant le tournage. Les comédiens ont pu nourrir leur interprétation en devenant de véritables soldats le temps d’une semaine. Ils ont appris à marcher et à tirer. »

Des conditions bien réelles

Dans la continuité de cette acculturation militaire, un ancien capitaine de l’armée de Terre était présent durant toute la durée du tournage en tant que conseiller. « Il nous aidait surtout pour les scènes d’action que ce soit pour les déplacements tactiques ou les discussions. Ses conseils étaient très précieux. Il veillait également aux bons positionnements des bérets, aux choix des écussons ou des codes radio par exemple », indique le créateur. Même si la série donne une impression de réalité, ce n’est pas tout à fait le cas : « Il y a cette impression de réalité, mais ce n’est pas réel. Nous avons dû simplifier le milieu militaire afin que le grand public puisse comprendre. »

Si Sentinelles raconte le quotidien de militaires déployés au Mali, le tournage s’est pourtant effectué au Maroc. « Il était impossible de se rendre dans une zone de conflit. Le Maroc offre plus de facilités, explique Antoine Szymalka, le producteur. Nous avons pu tourner aussi bien dans une zone désertique que dans des villages ressemblants à ceux du Mali. » Pendant ces deux mois passés au Maroc, les équipes ont vécu des conditions climatiques parfois difficiles. « Il y a eu des chaleurs étouffantes allant jusqu’à 50° ou des tempêtes de sables. Ces situations se produisent aussi au Mali et peuvent impacter les forces armées », ajoute Antoine Szymalka. Cette série de guerre contemporaine a ainsi pour ambition d’interroger le rapport d’une jeunesse française à l’engagement et d’offrir un regard sur une situation géopolitique complexe, reflet d’une époque tourmentée par la question du terrorisme.