Pourquoi avez-vous accepté de jouer dans Cœurs noirs ?

Marie Dompnier : Pour plusieurs raisons : la rencontre avec Ziad Doueiri, le réalisateur ; le rôle magnifique d’Adèle Brockner ; la présence de Nicolas Duvauchelle, dont j’aime énormément le travail ; l’immersion au sein des forces spéciales. Les opérateurs nous ont ouvert leurs portes. Sans cette immersion, nous aurions été incapables de jouer nos rôles respectifs.

Nicolas Duvauchelle : Le scénario et la rencontre avec Ziad Doueiri ont été des éléments importants. Disposer d’un rôle aussi physique et participer à une immersion de cette ampleur étaient également une première dans ma carrière. Il était primordial d’effectuer ce stage afin de se rapprocher le plus possible de la réalité et d’obtenir le meilleur rendu. Les forces spéciales nous ont accueillis à bras ouverts. C’était incroyable. Nous avions à cœur de ne pas les trahir et de ne pas les décevoir. C’était aussi amusant de découvrir les a priori de chacun.

Comment caractérisez-vous vos personnages respectifs ?

Nicolas Duvauchelle : Martin Manzard est un homme assez calme, contrairement à moi (rires). Il est chef de groupe. Il s’agit de sa dernière mission sur le terrain. Il va passer la direction de son groupe à son collègue, mais cela ne va pas se dérouler comme prévu. De plus, la femme de l’opérateur attend un enfant. De nombreux événements interviennent ainsi dans sa vie. Les téléspectateurs vont découvrir comment il les gère. Pour m’imprégner de ce rôle, j’ai rencontré des femmes de militaires, c’était très puissant. Martin fait partie de ces soldats qui ont besoin d’adrénaline. Être militaire n’est pas un métier pour lui, c’est une vocation.

Marie Dompnier : Cette vocation est présente dans chacun des personnages. Pour ma part, j’interprète Adèle Brockner. Elle est issue d’une famille de militaires – son père est un ancien du commando Hubert. Adèle vit, mange et dort militaire. Elle est née dans ce milieu, et elle possède l’exigence du service public et de l’intérêt du bien commun. C’est une personne obsessionnelle dans sa façon de lutter contre le terrorisme. Adèle va emmener son groupe sur une mission où chacun devra faire face ses limites.

Afin de rendre la série crédible, la production a collaboré avec la Mission cinéma et industries créatives du ministère des Armées* ainsi qu’avec l’état-major du Commandement des opérations spéciales et les unités spéciales des trois armées. Vous avez notamment participé à un stage d’immersion au sein du 13^e régiment de dragons parachutistes (13^e RDP). Comment s’est-il déroulé ?

Nicolas Duvauchelle : Ce stage était divisé en plusieurs parties. Dans un premier temps, chacun de nous se trouvait avec son binôme d’expertise : chef de groupe, droniste, officier du renseignement… Mais nous avons aussi effectué des entraînements en commun, avec toute l’équipe : maniement d’armes, tir, déplacements, attaque d’un bâtiment, langage technique… Avec beaucoup de pratique, tout devenait automatique. C’était passionnant. Tous les jours, nous participions aux entraînements des opérateurs. Cela a renforcé notre mental. Nous devions rester « carrés » et droits, même quand nous étions fatigués. Moi qui suis désordonné cette rigueur ne pouvait que me faire du bien (rires).

Marie Dompnier : Comprendre la hiérarchie dans l’armée étant essentiel, nous avons également appris à travailler sous la direction d’un chef de groupe. À force d’observer ces opérateurs et de passer du temps avec eux, nos relations sont devenues plus naturelles, nous procédions par mimétisme. L’immersion nous a permis de nous imprégner des personnes rencontrées. Ce corps d’élite est habitué à encaisser. Pour nous, acteurs, bénéficier de tous ces moyens afin d’incarner notre rôle le plus précisément possible était « énorme ».

Ce tournage a-t-il changé votre vision des armées ?

Marie Dompnier : Je n’avais pas d’a priori. Je ne connaissais pas ce milieu, c’était donc une vraie découverte. Plus que le tournage en lui-même, l’immersion m’a particulièrement marquée. J’ai rencontré des gens extraordinaires.

Nicolas Duvauchelle : La vocation et le sens du service sont omniprésents dans ce corps d’armée. Le plus remarquable, c’est l’humilité de ces femmes et de ces hommes. Cette expérience était géniale et enrichissante. Je les remercie encore. S’il y a une saison 2, on espère bien retourner au 13^e RDP !

Propos recueillis par Margaux Bourgasser

Pour contacter la Mission cinéma et industries créatives : mission.cinema@dicod.fr