« Cœurs noirs » : « Montrer l’art de la guerre à la française »
Adepte des films de guerre, Gilles de Verdière est le producteur de la série Cœurs noirs diffusée aujourd’hui à 21 h 10 sur France 2 et en intégralité sur france.tv. Immersion, acculturation militaire, état d’esprit… Il nous dévoile les coulisses du tournage de cette série dédiée aux forces spéciales françaises.
Pourquoi avez-vous choisi le sujet des forces spéciales françaises pour cette nouvelle série ?
Par goût, tout simplement. Je suis un adepte des films de guerre. Mon préféré est Démineurs de Kathryn Bigelow. Or, en France, nous ne possédons aucune série dédiée aux forces spéciales. En tant que spectateur et producteur, cela me manquait. Je souhaitais donc montrer l’art de la guerre à la française dans un contexte réaliste. La mission des « FS » est peu connue, et encore moins montrée. Elles sont au combat et possèdent une forte expertise à la pointe de la modernité. Je suis convaincu que le public dispose d’une forte appétence pour ce sujet. Les forces spéciales illustrent également, sur le plan cinématographique, quelque chose de riche en dramaturgie.
Afin de rendre la série crédible, vous avez collaboré avec la Mission cinéma et industries créatives du ministère des Armées* ainsi qu’avec l’état-major du Commandement des opérations spéciales et les unités spéciales des trois armées.
Pour réussir une série, il faut trouver l’équilibre entre le crédible, le possible et la fiction. Nous nous sommes donc inspirés d’une opération réelle – la bataille de Mossoul en 2016 – à laquelle nous avons librement ajouté des éléments fictionnels. Cette équation ne peut pas se résoudre sans être au contact de ceux qui racontent l’histoire. Le succès ou l’échec d’une aventure cinématographique réside dans le détail. Je ne pouvais donc pas créer Cœurs noirs sans disposer d’une relation forte avec le ministère des Armées. Un ancien chef de groupe du 13e régiment de dragons parachutistes (13e RDP) nous a ainsi accompagnés durant toute la durée de l’écriture et du tournage en tant que conseiller militaire. Il était le garant du réalisme. Dès les premières lignes d’écriture, nous avons échangé avec le Commandement des opérations spéciales (COS) afin qu’il réagisse sur la pertinence de notre histoire. Au départ, je craignais quelques interdictions liées au secret des opérations. Finalement, sa réflexion portait sur l’état d’esprit des forces spéciales.
Pendant une semaine, les comédiens ont participé à un stage d’immersion au sein du 13e RDP. Comment s’est-il déroulé ?
Les acteurs principaux ont vécu aux côtés de leur binôme d’expertise : chef de groupe, médecin, tireur longue distance… L’objectif était de les découvrir dans leur univers et de les comprendre. La meilleure source d’inspiration reste la source humaine. D’un point de vue technique et humain, cette expérience a été particulièrement marquante. Les comédiens ont été profondément touchés par la confiance qui leur a été accordée.
Vous avez fait le choix de créer le personnage de Sab, tireuse longue distance, soit un poste qui n’existe pas encore dans les forces spéciales françaises, pourquoi ?
L’une de mes inspirations pour la série a été le livre La guerre n’a pas un visage de femme de Svetlana Alexievitch, lauréate du prix Nobel de littérature. Cet essai documentaire raconte l’histoire d’un bataillon de femmes ukrainiennes et biélorusses sur le front durant la Seconde Guerre mondiale. Beaucoup de ces femmes étaient justement snipers. Elles disposent de faits d’armes extraordinaires mais qui, malheureusement, sont inexistants dans l’Histoire. Cela m’a particulièrement marqué. La féminisation de tous les métiers est une réalité aujourd’hui. Cette avancée devait être présente dans cette série militaire. L’idée était de dépasser le réel, tout en restant dans le crédible et le possible. En 2016, il n’y avait pas de femmes dans les forces spéciales. Mais, selon les différents opérateurs que nous avons rencontrés, une femme peut détenir les capacités pour être sniper. La seule difficulté réside dans le poids du matériel. Dans Cœurs noirs, nous avons donc « tordu » la réalité, mais cela reste du domaine du possible et du crédible.
Propos recueillis par Margaux Bourgasser
Pour contacter la Mission cinéma et industries créatives : mission.cinema@dicod.fr
Cœurs noirs, première série sur les « FS » françaises
Des forces spéciales françaises sont déployées en Irak, à la veille de la bataille de Mossoul, en octobre 2016. Ce groupe a pour mission de retrouver et d’exfiltrer la famille d’un important émir français de l’État islamique qu’ils ont capturé et qui ne coopérera avec eux qu’à cette condition.
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