Sébastien Lecornu annonce un plan en trois points pour accélérer la production des munitions

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 23 février 2023

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a dévoilé ce mercredi 22 février un plan d’action pour la production des munitions, dans le cadre de la mise en place de l’économie de guerre. Cette feuille de route comprend notamment une accélération des cadences de production et la relocalisation d’activités stratégiques.

Conférence de presse du ministre des Armées, le 22 février 2023. © Compte Twitter du ministre des Armées @seblecornu

Sébastien Lecornu a réuni les industriels lors d’une réunion de travail, ce mercredi 22 février, à l’hôtel de Brienne. Le ministre était également entouré d’Emmanuel Chiva, délégué général pour l’armement, de l’IGA Monique Legrand-Larroche, inspectrice générale des armées et de Laurent Collet-Billon, ancien délégué général pour l’armement. Le ministre a proposé un plan d’action en trois points pour accélérer et augmenter la production de certaines de nos munitions, tout en renforçant notre souveraineté dans ce domaine.

Relocaliser

La crise Covid et la guerre en Ukraine ont impulsé une réflexion sur la relocalisation des stocks et des lieux de production. A ce sujet, le ministre a justement annoncé la décision prise par Eurenco, leader européen des explosifs, des propulseurs et des combustibles militaires, de relocaliser sa chaîne de production de poudre pour les gros calibres. « C’est historique », a déclaré Sébastien Lecornu. L’entreprise va ainsi débourser 60 millions d’euros, dont 50 millions en autofinancement, pour cette opération qui verra le jour au premier semestre 2025. Objectif : produire 1 200 tonnes de poudre par an, soit 500 000 charges modulaires, dans la ville de Bergerac.

Accélérer

Une série d’actions ont aussi été décidées pour accélérer la cadence de production des munitions, nécessaire à plusieurs titres. Le premier porte sur notre capacité à donner davantage à l’Ukraine, dont les besoins sont croissants, mais aussi à nos alliés engagés dans la lutte contre le terrorisme. Le deuxième a trait à la reconstitution de nos stocks, notamment pour la préparation opérationnelle de nos forces armées. « Pas d’entraînement sans les stocks de munitions », a rappelé Sébastien Lecornu. Enfin, produire plus vite va de pair avec notre volonté de conquérir des parts de marché à l’exportation.

Sur demande du président de la République, deux missions vont ainsi être confiées à des personnalités reconnues du monde de la défense. Pour la première, l’IGA Monique Legrand-Larroche sera chargée de questionner l’ensemble des sujets liés à la production et à l’entretien des canons Caesar. Puisque ce dernier sera logiquement amené à connaître un grand succès à l’export. Elle devra ainsi étudier les points d’amélioration possibles au niveau des matières premières et des sous-traitants.

Laurent Collet-Billon, ancien délégué général pour l’armement, mènera la deuxième mission.  Il aura notamment la charge de proposer des solutions visant à augmenter les cadences de production, tout particulièrement pour les missiles Mistral (essentiels à la défense sol-air) et les obus de 155mm. « Nous produisions 20 Mistral par mois en 2022. Ce chiffre est passé à 30 en 2023 et montera à 40 en 2024 », a précisé le ministre des Armées.

Augmenter

Le ministre a également évoqué la nécessité d’augmenter la production au niveau européen. MBDA (Royaume-Uni, Italie, France) produit des missiles Aster en 40 mois actuellement. Les trois pays ont donné un mandat collectif à l’entreprise pour réduire à terme ce délai à 18 mois. « Nous avons réussi ce défi avec le Caesar, nous allons le réussir ici », a annoncé le ministre.

Sébastien Lecornu a conclu cette conférence de presse par un appel à destination des acteurs bancaires français. But visé : inciter au patriotisme financier afin de faciliter les investissements dans les entreprises de la base industrielle et technologique de défense. « Les questions de sécurité, de souveraineté et d’autonomie stratégique ne sont pas secondaires », a-t-il souligné. Une prochaine réunion sur l’économie de guerre est d’ores et déjà programmée en mars prochain.

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