LPM 2024-2030 : les précisions de Sébastien Lecornu

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 31 janvier 2023

Après la présentation de la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 par le Président Macron, à l’occasion de ses vœux aux armées, Sébastien Lecornu est revenu à plusieurs reprises sur les enjeux de la prochaine LPM. L’essentiel des explications du ministre en sept points.

Archive - Sébastien Lecornu à la tribune du Sénat le 26 octobre 2022. © Ministère des Armées

Une ambition historique

Le Président Macron a annoncé que la France allait consacrer 413 milliards d’euros à ses armées entre 2024 et 2030. C’est une somme historique : « Si l’on devait trouver une comparaison sur cet effort politique, budgétaire, militaire, technologique, il faudrait remonter aux gaullistes dans les années 1960, lorsqu’ils ont transformé notre modèle d’armée et se sont lancés seuls dans la course à l’atome pour faire de la France une puissance dotée », précise le ministre des Armées. Par cette comparaison, il rappelle l’importance d’adapter la politique de défense de la France à la dégradation du contexte stratégique et à l’apparition de menaces nouvelles : « Ce budget permet à la France de rester une puissance mondiale. Sans ce choix, nous serions relégués. »

La dissuasion

Au cours de son allocution, le Président Macron a souligné à quel point la guerre en Ukraine nous rappelait l’importance vitale de la dissuasion. À ce sujet, le ministre des Armées précise que le rôle de cette LPM consiste notamment à consolider ce qui fonctionne : « La dissuasion nucléaire, par exemple. Pour rester robuste et crédible, elle a perpétuellement évolué depuis 1964. Le Président a décidé des investissements importants pour préparer la troisième génération de sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] et les futurs missiles. » Le renforcement de la dissuasion sera ainsi au cœur de la défense de notre souveraineté.

Les nouvelles menaces

La LPM 2024-2030 a vocation à transformer nos armées pour, notamment, les adapter à l’émergence de nouvelles menaces. « La France va s’engager plus franchement sur des domaines comme le cyber, le spatial, le renseignement, la défense sol-air de nouvelle génération et les drones. Ces seuls thèmes représentent plusieurs dizaines de milliards d’euros entre 2024 et 2030. »

Le cyber

La LPM 2024-2030 doit traduire l’ambition du Président Macron de faire de la France une puissance de premier rang mondial dans le domaine cyber. À ce sujet, le ministre des Armées a évoqué la nécessité de renforcer « nos capacités souveraines d’attribution des cyberattaques » et l’importance des ressources humaines par rapport à cet objectif : « Le chantier de la fidélisation est d’une importance clé ».

Le ministre des Armées a évoqué une accélération du calendrier pour le développement du combat collaboratif infovalorisé et du rôle central qui sera confié à l’armée de Terre dans le domaine : « Nous allons accélérer la numérisation des armées, et singulièrement de notre armée de Terre, qui se verra confier un rôle central. Le chef d’état-major de l'armée de Terre, sous l'autorité du Sénat, a déjà reçu quelques commandes en la matière ».

Nouvelles commandes

La LPM 2024-2030 va poursuivre le renouvellement capacitaire de nos armées en maintenant le rythme des commandes. À ce sujet, le ministre a détaillé l’ampleur des investissements prévus : « Cette LPM comprend de nombreuses commandes pour les trois armées : des frégates, des corvettes, des patrouilleurs, des Rafale, des missiles ou des radars, des A400M, des véhicules blindés, de l’artillerie, des moyens de tir longue portée, sans oublier les équipements individuels, etc. Les études sur le nouveau porte-avions sont également dans cette LPM, comme les autres programmes de développement des armements pour les années 2040. »

La base industrielle et technologique de défense (BITD)

L’enjeu est clair : retrouver une BITD souveraine et autonome pour « ne pas être condamné à acheter à Moscou, Washington ou Pékin ». Le ministre invite les entreprises de la BITD à « prendre davantage de risques » et à faire des efforts sur des thématiques centrales telles que les dépendances étrangères, la gestion des stocks et la visibilité à long terme. La guerre en Ukraine a en effet montré les limites de l’industrie de défense actuelle. « On ne peut plus faire comme avant. »

Des efforts au quotidien

Au-delà des grands projets, la LPM prévoit également des changements destinés à améliorer le quotidien des militaires. Le Service de santé des armées bénéficiera d’une augmentation des moyens, notamment sur les infrastructures. Par ailleurs, le ministre souhaite accorder sa « confiance aux chefs de corps et déconcentrer un certain nombre de décisions et éviter une bureaucratie superflue ». Il a également insisté sur l’évolution des exigences des jeunes militaires quant à leurs conditions de vie et de travail. Une nécessaire amélioration passera par l’allocation d’un budget pour la rénovation des infrastructures et le renouvellement des équipements. Enfin, Sébastien Lecornu a rassuré les membres de la commission sur la question du soutien des conjoints et conjointes de militaire. Cette question aura toute son importance dans le prochain plan Famille.

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