Réserve opérationnelle : « Plus de 300 métiers attendent celles et ceux qui postulent »
Le ministre des Armées s’est rendu cette semaine sur le site du groupe Renault, à Guyancourt (Yvelines), pour signer une convention relative à l’engagement de ses employés-réservistes en présence de Jean-Dominique Senard, Président du conseil d’administration du groupe. Une démarche qui s’inscrit dans l’objectif plus global de doubler le nombre de réservistes d’ici à 2030.
Le général Louis-Mathieu Gaspari, Secrétaire général de la Garde nationale, revient en trois questions sur le dispositif de la réserve opérationnelle ainsi que sur ses dernières évolutions. Interview.
Qui peut rejoindre la réserve ? Faut-il avoir des compétences spécifiques ?
Tous les Français âgés de 17 à 72 ans peuvent rejoindre la réserve opérationnelle des armées, directions et services du ministère des Armées. Plus de 300 métiers attendent celles et ceux qui postulent. Les possibilités sont nombreuses : parachutiste, chauffeur de poids lourd, spécialiste en informatique pour travailler dans la cyberdéfense, cuisinier ou encore cadre de santé. Le champ des possibles est donc largement ouvert.
Alors qu’un réserviste sur deux est salarié, comment peut-on les aider à concilier le temps passé dans la réserve avec celui consacré au travail ?
C'est là tout le sens de mon action en tant que Secrétaire général. A savoir développer des partenariats avec les employeurs du public et du privé, de façon à ce que les chefs d'entreprises ou les présidents de collectivités territoriales soutiennent leurs salariés ou agents publics qui ont fait le choix de s'engager dans la réserve. Grâce au système de conventions1 que la Garde nationale signe avec les employeurs, nous arrivons en moyenne à multiplier par deux le nombre de jours. Autrement dit, au lieu d’effectuer dix jours chaque année dans la réserve comme le prévoit la loi, le salarié-réserviste pourra en réaliser une vingtaine sans avoir à piocher dans ses congés ou ses RTT.
Surtout, la personne peut faire sa réserve sans qu’il y ait suspension du contrat de travail. plus en plus d’employeurs décident même de maintenir tout ou partie de la rémunération de leurs employés-réservistes. Car dans une entreprise, le soutien apporté aux réserves opérationnelles est de plus en plus perçu comme un outil de fidélisation, voire de recrutement.
Selon les études, 57 % des 15-25 ans seraient prêts à s’engager dans les armées en cas de conflit. Aujourd’hui, ressentez-vous un engouement à l’engagement lié à la dégradation du contexte stratégique international, à l’image du « sursaut » qui avait suivi les attentats de 2015 ?
Depuis 2015, la France a essuyé un nombre impressionnant de crises. Aujourd’hui, ces crises ne s'enchaînent plus, elles se superposent ! Actes terroristes, catastrophes climatiques, crises sociales comme celle des gilets jaunes ou crise sanitaire avec la Covid-19. A chaque fois, ces événements ont mobilisé un grand nombre de réservistes. Ce sont il est vrai de petits électrochocs qui agissent souvent comme une prise de conscience. Mais plus globalement, en prenant un peu de recul, on se rend compte qu’après chacun de ces épisodes énormément de jeunes décident de s’engager. Beaucoup réalisent qu’ils peuvent être utiles à leur pays en rejoignant les forces armées ou les forces de sécurité intérieure.
1 Près de 1 000 conventions ont été signées au niveau national.
Contenus associés
Exercice Vulcain : « Dès qu’un réserviste porte le treillis, il est un militaire à part entière »
REPORTAGE. Du 30 octobre au 2 novembre 2023, 300 réservistes ont participé à l’exercice Vulcain dans l’Allier. Cet entraînement d’ampleur inédite répondait à l’ambition de la Loi de programmation militaire 2024-2030 de doubler les effectifs de la réserve et de l’endurcir au combat en conditions réelles. Le scénario mettait en scène plusieurs crises dont une attaque terroriste et un phénomène de catastrophe naturelle.
03 novembre 2023
[Diaporama] Quand les réservistes s’endurcissent au combat
[Esprit défense n°10] La LPM 2024-2030 prévoit de doubler les effectifs de la réserve et d’endurcir celle-ci au combat. Dans cette optique, 300 réservistes de l’armée de Terre ont participé à l’exercice Vulcain dans l’Allier, fin 2023. Un entraînement d’ampleur inédite. Le scénario ? Neutraliser des terroristes. Pour durcir la mission de ces réservistes, plusieurs incidents indépendants venaient la compliquer. Un reportage tiré du prochain numéro d’Esprit défense publié fin février 2024.
03 novembre 2023
Réservistes : un pied dans l’entreprise, un dans les armées
Jusqu'au 15 novembre, la Garde nationale organise les Journées nationales des réservistes. Pour faciliter la disponibilité et la réactivité de leurs collaborateurs réservistes, plusieurs centaines d’employeurs ont signé la convention de soutien à la politique de la réserve opérationnelle.
26 octobre 2022