Exercice Vulcain : « Dès qu’un réserviste porte le treillis, il est un militaire à part entière »

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 03 novembre 2023

REPORTAGE. Du 30 octobre au 2 novembre 2023, 300 réservistes ont participé à l’exercice Vulcain dans l’Allier. Cet entraînement d’ampleur inédite répondait à l’ambition de la Loi de programmation militaire 2024-2030 de doubler les effectifs de la réserve et de l’endurcir au combat en conditions réelles. Le scénario mettait en scène plusieurs crises dont une attaque terroriste et un phénomène de catastrophe naturelle.

: Le 24e régiment d'infanterie lors de l’assaut final de l’exercice Vulcain. © Antoine Delaunay / Ministère des Armées

« Les terroristes sont localisés dans le hangar. Nous devons interpeller deux individus. Un civil nous a confirmé leur présence. S’il y a rébellion : usage nécessaire de la force. La zone est déjà bouclée par trois compagnies de l’armée de Terre ». Aux abords de Varennes-sur-Allier, l’adjudant Florent, du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) de Vichy, donne ses dernières instructions avant l’assaut final fictif.

Ce scénario réaliste s’inscrit dans le cadre de l’exercice Vulcain, sous le commandement de la 4e brigade d’aérocombat (4e BAC). Au total, 300 réservistes de l’armée de Terre* ont été déployés dans le département de l’Allier. Durant quatre jours, ces unités de réserve se sont entraînées à conduire une opération sur le territoire national, en appui des autres moyens de l’État. En effet, sur notre sol, les armées agissent sur réquisition de l’autorité préfectorale, notamment dans la lutte contre le terrorisme ou lors de catastrophes naturelles.

Se coordonner avec les forces de sécurité intérieure

Cet exercice d’ampleur inédite répondait à l’ambition de la Loi de programmation militaire 2024-2030 de disposer d’un réserviste pour deux militaires d’active à l’horizon 2035, soit 80 000 réservistes au total. Actuellement, les armées en comptent 40 000. « Il était important de créer un exercice sur un terrain dit « libre », soit en dehors des zones militaires, et de ne pas l’effectuer dans une caserne. Nous devons concrétiser leur mission. Il est essentiel que les différentes unités apprennent à travailler ensemble », explique le lieutenant-colonel Emmanuel, réserviste et chef de l’État-major tactique de réserve.

Face à une situation dégradée sur le territoire national (terrorisme, activisme, catastrophes naturelles…), le rôle de la réserve est d’autant plus essentiel. « Nous devons mettre l’accent sur la sécurité. La plus-value de cet exercice ? Être au contact de la population et se coordonner avec les forces de sécurité intérieure (FSI) », ajoute le lieutenant-colonel Emmanuel. Sur le terrain, les réservistes réalisent les mêmes missions que les soldats d’active. Le dernier jour de l’exercice était consacré à la neutralisation de terroristes en fuite ayant déjà commis plusieurs attaques mortelles dans les environs. Les intempéries ayant mobilisé une partie des FSI, l’appel aux armées était nécessaire pour mettre fin à ce périple meurtrier. « Cet assaut final a conclu de façon très réaliste l’exercice. La cohésion était au rendez-vous entre tous les acteurs », se réjouit le chef de l’État-major tactique de réserve.

Évacuation d’un blessé par le 24e RI lors de l’exercice Vulcain © Antoine Delaunay / Ministère des Armées

Améliorer son aguerrissement

« En tant qu’ancien militaire d’active, c’était important pour moi de rejoindre la réserve afin d’apporter mes compétences et d’aider ces jeunes à monter en puissance », confie l’adjudant-chef Franck, du 126e régiment d’infanterie. Du côté des réservistes jouant le rôle des ennemis, cet exercice est une réussite. Volontaire depuis moins d’un an, Cian, 21 ans, est diplômée en criminologie : « Cet exercice améliore notre aguerrissement. Nous avons pu vivre comme sur un camp : rations de combat, nuits sur un lit de camp… En tant qu’ennemi, nous aidons les autres à s’améliorer, c’est gratifiant. Nous apprenons mieux ici que dans une salle. Cela nous permet également de revoir nos acquis. C’est stimulant. »

Au centre opérationnel, installé dans une salle municipale à Varennes-sur-Allier, le général Jean-André Casanova, commandant de la 4e BAC et délégué militaire départemental du Puy-de-Dôme, apparaît déterminé à améliorer la réserve : « La mission première de l’armée de Terre est de protéger les citoyens. Le prochain jalon : les Jeux olympiques et paralympiques 2024. C’est un rendez-vous stratégique pour la France, rappelle le général. Chaque réserviste doit comprendre que dès qu’il enfile un treillis, il est un militaire à part entière. Ils sont formés et préparés à ce type d’évènement. » Actuellement, l’armée de Terre compte 24 000 réservistes. Sans attendre de doubler ses effectifs, elle a déjà lancé le programme « Terre de réserve ». Ce dernier prévoit de développer trois types de réserves : territoriale, de combat et d’expertise.

*4e brigade d'aérocombat, comprenant les 1er, 3e et 5e régiments d'hélicoptères de combat ; le 28e régiment de transmission d’Issoire; le 24e régiment d'infanterie de Vincennes et Versailles ; le 126e régiment d'infanterie ; le 92e régiment d'infanterie.

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