Les bandes dessinées sont « un outil de savoir et de transmission. Elles ont comme particularité de rendre accessible l’Histoire, mais aussi l’engagement des Armées dans les conflits modernes » lance Patricia Miralles, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, aux 88 invités présents dans la salle en ouvrant cette cérémonie.

Le général de division Yann Gravêthe, directeur par intérim de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense, a remis le Grand Prix à François Boucq (dessinateur) et Nicolas Juncker (scénariste) pour leur album Un général, des généraux. Le dessinateur explique en souriant : « Je ne m’y attendais pas : qu’un album comme celui-ci, malmenant gentiment les militaires puisse être récompensé par le Prix du ministère des Armées. Cela me réconcilie avec mon idée des armées. Je vois avec plaisir qu’il y a aussi de l’humour dans ce ministère. »

Le Prix Jeunesse est remporté par Arnaud Delalande, Laurent Bidot et Joseph Weismann avec leur album Après la Rafle. Arnaud Delalande (scénariste) et Laurent Bidot (dessinateur) expliquent que ce récit est tiré de l’histoire personnelle de Joseph Weismann, raflé à l’âge de dix ans en 1942. « Le défi a été de restituer au plus près la mémoire d’un homme encore vivant, racontant des souvenirs particulièrement douloureux. Cet album nous dépasse. Nous ne l’avons pas réalisé pour nous. Il est à destination de la mémoire et des jeunes, d’ailleurs présents aujourd’hui. »

Marcelino Truong, auteur, illustrateur et peintre, remporte le Prix Histoire avec son album 40 hommes et 12 fusils. « Je souhaitais aborder depuis longtemps la guerre d’Indochine, dit-il, mais je trouve plus intéressant d’aborder le sujet du côté vietnamien communiste. Je veux faire comprendre aux lecteurs français ce qu’est un régime totalitaire où une seule pensée est autorisée ».

100 bandes dessinées et 35 éditeurs

Créé en 2021 par le ministère des Armées, le prix des « Galons de la BD » récompense des bandes dessinées consacrées à des faits militaires. Cette année encore, vif succès du concours avec plus de 100 bandes dessinées proposées par 35 maisons d’édition. Le Grand Prix et le Prix Histoire sont décernés par un jury composé de 12 personnes majoritairement issues du secteur de la bande dessinée. Le Prix Jeunesse est récompensé par les élèves de 18 classes défense et sécurité globale (CDSG)*.

Les lauréats du Prix Histoire et du Prix Jeunesse remportent la somme de 3 000€ et 6 000€ pour le gagnant du Grand Prix.

Patricia Miralles a clôturé la cérémonie en rappelant aux auteurs de bandes dessinées qu’ils sont des « passeurs de mémoire » et de ne jamais arrêter cela. Elle a expliqué, devant les 24 élèves de la CDSG du lycée Léon Blum de Créteil, la nécessité de la bande dessinée pour engager un dialogue avec le jeune public sur la place des Armées dans notre société.

*Les classes de défense et de sécurité globale sont un partenariat entre le ministère des Armées et le ministère de l’Education nationale en faveur de l’insertion sociale et de la réussite scolaire.