Sébastien Lecornu : « Peu d’armées dans le monde consacrent autant de moyens à la prise en charge de la blessure »
Ce mardi 6 février, le ministre des Armées a inauguré le nouveau plateau technique du centre de réhabilitation post-traumatique à l’Institution nationale des Invalides (Ini). Cette soirée officialisait également le partenariat de l’Ini avec l’Institut de recherche sur la moelle épinière et l’encéphale et le centre Station debout.
« La finalité de ce que nous faisons est de prendre soin de celles et ceux qui ont été blessés. C’est évidemment la finalité de cette maison. » Après plus d’un an de travaux, Sébastien Lecornu, aux côtés du directeur de l’Institution nationale des Invalides (Ini)1, le médecin général inspecteur Rémi Macarez, a inauguré le nouveau plateau technique de rééducation du centre de réhabilitation post-traumatique. « Il a été entièrement rénové et repensé, à l’aune d’une meilleure qualité des soins au profit des blessés, mais aussi d’une meilleure qualité des conditions de travail pour le personnel », assure le directeur de l’Ini.
Cette inauguration représentait également l’occasion, pour l’Ini, de donner le coup d’envoi de son partenariat avec l’Institut de recherche sur la moelle épinière et l’encéphale (Irme) et l’équipe du centre Station debout2. « Ces deux projets vont de pair et s’avèrent indissociables, assure le médecin général inspecteur. Cela permet d’élargir le champ des possibles pour nos blessés. Ce partenariat accentuera nos dynamiques d‘innovation et de recherche. » Pour le ministre des Armées, il reste en effet essentiel de « s’inspirer » du monde civil et « d’en bénéficier, mais aussi de l’accompagner ».
« Cela ressemble à tout, sauf à un hôpital »
De nouveaux appareils de Station debout devraient ainsi rejoindre ce plateau technique, tels que des engins robotisés de verticalisation et de soutien motorisé à la marche. Ces derniers permettent notamment de maintenir le blessé médullaire de façon sécurisée en position verticale. « Station debout accueille 45 patients. Cela ressemble à tout, sauf à un hôpital. C’est un peu comme une salle de sport où les machines sont conçues uniquement par des start-up françaises », explique Jean-Marc Ribes, président du directoire de Louvre banque privée à l’initiative du centre.
Lors de l’inauguration, plusieurs appareils étaient présentés, comme le célèbre exosquelette de la société Wondercraft, intégralement financé par l’association Solidarité défense et mis à disposition de l’Ini depuis plus d’un an. « C’est hyper satisfaisant physiquement et psychologiquement. Lorsque nous sommes dans un fauteuil roulant, nous sommes toujours plus petits que les autres. Grâce à l’exosquelette, nous retrouvons enfin notre taille, se réjouit le commandant Guillaume. C’est remarquable de voir des personnes valides prendre autant en charge les blessés militaires. »
« Ces séances ont changé ma vie »
Le Vibramoov de Technoconcept attirait également tous les regards. « Il propose des séances de vibrations focales pour ressentir et éventuellement réinitier la marche. Le patient ressent les mouvements tout en restant immobile », explique Fleur Touzard, enseignante en activités physiques adaptées chez Station debout. Romain, 36 ans, atteint d’une ischémie médullaire, utilise le Vibramoov depuis un an : « Ces séances ont changé ma vie. Ma jambe est beaucoup plus détendue et les effets durent plus longtemps. C’est plus efficace que des séances de kinésithérapie. »
L’Ini vient également d’acquérir un appareil de remise en charge progressive. En annulant les effets de la gravité, il offre une reprise précoce de la marche, sans nécessité d’attendre la cicatrisation complète des plaies et incisions chirurgicales. « C’est une balnéothérapie à pieds secs, en quelque sorte », précise le médecin général inspecteur Rémi Macarez. Tous ces appareils concourent à l’amélioration du vécu de la blessure par le patient.
Ces objectifs s’inscrivent dans le cadre du nouveau Plan blessés 2023-2027, dont l’accompagnement du blessé dans la durée constitue un axe majeur. « Il faut être dans un contrat moral avec nos soldats. Peu d’armées dans le monde et dans le système occidental consacrent autant de moyens à leur service de santé et aux instituts particuliers spécialisés dans la prise en charge de la blessure », rappelle Sébatien Lecornu.
1 Lieu de reconnaissance et de réparation, cet établissement médical d’excellence au sein du ministère des Armées est spécialisé dans la prise en charge des blessés de guerre de tous les champs de bataille et de tous les conflits.
2 Station debout est un centre de recherche spécialisé en traumatisme médullaire (lésion de la moelle épinière) entraînant un handicap séquellaire à type de paraplégie ou tétraplégie. Cette structure offre la possibilité de pratiquer des activités physiques adaptées à tous. L’ensemble des séances proposées sont entièrement gratuites et financées par les mécénats et les dons.
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