Dans la Loire, « l’économie de guerre, c’est du concret »

L’entreprise Forgital FMDL, l’un des leaders européens de la forge, a vu son activité dynamisée par l’économie de guerre, avec un chiffre d’affaires 2022 multiplié par trois sur certains segments liés à la défense. Et les prises de commandes devraient se poursuivre.

Forgital FMDL, l’un des leaders européens de la forge © Philippine GAUTIER/ECPAD/DEFENSE

Une imposante couronne d’acier rougeoyante sort d’un four porté à 1 000 °C. La pièce, utilisée sur les sous-marins nucléaires d’attaque du programme Barracuda, est inspectée par deux opérateurs. Direction l’atelier d’usinage, à l’autre bout de cette usine de 50 000 m2, implantée au cœur du Chambon-Feugerolles, dans la Loire.

Ici, chez Forgital FMDL, une centaine de personnes œuvrent quotidiennement dans l’odeur du métal chaud, de l’huile de coupe et du bruit assourdissant des machines. Leur mission : honorer, entre autres, les commandes des grands maîtres d’œuvre industriels de la défense.

« L’économie de guerre est une opportunité pour notre activité. Certains clients nous ont demandé d’augmenter fortement la fabrication de certaines pièces utilisées sur des sous-marins, des chars et des canons. »

Didier Géneau

  • Directeur commercial chez Forgital FMDL

Une troisième équipe bientôt créée ?

Conséquence directe de ce regain d’activité, le chiffre d’affaires sur certains segments liés à la défense, notamment à l’export, a bondi par rapport à une année « normale ». « Avant la guerre en Ukraine, et pour certaines applications, nous recevions des commandes portant sur un chiffre d’affaires annuel trois fois moins important qu’il ne l’est aujourd’hui », indique Didier Géneau.

Si la défense représente aujourd’hui 10 % de l’activité de Forgital FMDL, l’entreprise ne compte pas s’arrêter là.

« Nous disposons des capacités pour produire plus », relève Didier Géneau. Actuellement, deux équipes se relaient par tranches de huit heures consécutives. Mais la direction aimerait en monter une troisième afin d’accroître son chiffre d’affaires et de répondre à l’augmentation de la demande. Reste à résoudre les problématiques d’approvisionnement des matières premières et de recrutement, communes à de nombreuses sociétés du secteur de la défense.

Dossier : « Produire plus et plus vite, le défi ! »

Face au conflit lancé par la Russie en Ukraine, l’industrie de défense française est entrée depuis plusieurs mois en « économie de guerre ». L’objectif : être capable d’assurer un effort dans la durée en cas de nécessité pour nos armées ou au profit d’un partenaire.

Voir le dossier

Partager la page

Veuillez autoriser le dépôt de cookies pour partager sur


A la une