Le sport dans la préparation des militaires

Vecteur essentiel de la résilience de chaque soldat, le sport militaire vise l’équilibre physique et mental avant, pendant et après l’engagement opérationnel. Face aux potentielles menaces et aux conditions du combat, le développement des forces physiques et morales des militaires s’appuie notamment sur une politique sportive militaire adaptée.

Le but prioritaire de l’EPMS est d’optimiser les capacités physiques et mentales des militaires © Armée de Terre/DRHAT

Si l’entraînement physique militaire et sportif (EPMS) est une longue tradition au sein des armées, il est devenu aujourd’hui une activité fondamentale pour tout militaire lui permettant d’acquérir un niveau de condition physique et mentale adapté aux spécificités et contraintes de ses missions.

L’entraînement physique militaire et sportif (EMPS)

Le but prioritaire de l’EPMS est d’optimiser les capacités physiques et mentales des militaires en vue de l’engagement opérationnel. Les objectifs secondaires sont l’équilibre physique et mental ainsi que la préservation du capital santé en limitant les effets de la sédentarité par son action préventive des maladies cardio-vasculaires, métaboliques et des troubles musculo-squelettiques.

En école de formation, l’objectif premier est d’initier les militaires au goût de l’effort et de mettre en place le socle physique fondamental et spécifique requis qui devra être développé ou maintenu en unité en fonction des impératifs opérationnels. La mission, l’environnement dans lequel elle se déroule et le matériel nécessaire pour la mener à bien induisent des contraintes qui peuvent diminuer la capacité physique du combattant. Cette montée en puissance doit leur faire prendre conscience que le développement des capacités physiques et mentales permet de s’engager en pleine confiance dans ses moyens et avec lucidité dans la durée afin d’atteindre l’objectif de la mission. En fonction de l’intensité attendue de l’engagement, le développement de certaines capacités fait l’objet d’une attention particulière : les capacités cardio-vasculaires d’endurance, l’aptitude à agir avec confiance dans un milieu donné, la faculté à encaisser des coups et à en donner, la culture de la prise de l’ascendant sur l’adversaire et la volonté de gagner.

Cette exigence de niveau physique est évaluée chaque année lors d'un contrôle obligatoire : le contrôle de la condition physique du militaire (CCPM). Cet examen permet de contrôler le niveau commun au sein de chaque armée et spécifique à chaque fonction opérationnelle.

L’optimisation des capacités physiques et mentales

La politique sportive du ministère des Armées s’appuie sur les méthodes de préparation physique opérationnelle (PPO), qui restent orientées vers l’aguerrissement et sur une volonté d’intégration systématique des méthodes d’optimisation des ressources des forces armées (ORFA) dans les missions opérationnelles. Ces méthodes sont un ensemble de moyens et de stratégies mentales permettant de mobiliser au mieux ses ressources physiques et psychologiques en fonction des exigences des situations rencontrées en faisant appel à la respiration, la relaxation et l’imagerie mentale. Elles permettent de développer une capacité de résilience psychique et une force morale, tout en luttant plus efficacement contre les blessures psychologiques et en favorisant le maintien de la capacité opérationnelle.

Si la résilience du militaire en mission s’acquiert en amont d’une projection, elle doit aussi être maintenue pendant la mission afin d’optimiser en permanence sa réalisation. Vecteur essentiel de cette résilience, le potentiel physique et mental du combattant doit donc être entretenu avec régularité.

Stage de formation aux techniques d’optimisation des ressources des forces armées. © Ministère des Armées

Le rôle clé des moniteurs EPMS, une spécialité dédiée dans les armées

Dans un contexte d’engagement opérationnel toujours plus exigeant, les spécialistes de l’EPMS sont des acteurs clés de la préparation des militaires, de l’engagement et de la récupération après action.

Leur formation, dispensée au Centre national des sports de la Défense (CNSD), est unique et exigeante. Elle permet d’acquérir de nombreuses qualifications techniques dans le domaine sportif mais aussi théoriques relatives à la pédagogie, aux sciences biologiques et humaines, à la législation et à la réglementation appliquées aux activités physiques militaires et sportives. Elle s’appuie sur les fondamentaux déjà existants en matière d’entraînement physique et sportif et sur un volet militaire dédié à l’aguerrissement en appréhendant toujours les trois conséquences physiques et psychologiques de l’engagement opérationnel, avant, pendant et après l’action.

Les moniteurs de l’EPMS sont des acteurs clés de la préparation des militaires © Ange-René Heurtebise/Armée de Terre

Grâce à leurs compétences, les moniteurs sont en mesure de dispenser, dans leurs unités respectives, des entraînements visant à l’amélioration et au maintien de la condition physique générale du soldat. Ils assistent aussi le commandement pour l’entraînement au combat jusque dans les champs les plus durs des engagements majeurs, actuels et futurs. Afin de préserver la capacité opérationnelle des militaires en opération et leur efficacité, les moniteurs d’EPMS sont aussi déployés sur les théâtres extérieurs pour entretenir leurs potentiel physique et mental, limiter les blessures et le stress notamment grâce à la méthode d’optimisation des ressources des forces armées (ORFA) avant et après chaque mission.

Les compétitions militaires, facteur dynamisant et indissociable de l’EMPS

Au même titre que les CCPM, les compétitions militaires sont un moyen supplémentaire de séquencer l’EPMS par les rendez-vous périodiques qu’elles provoquent et la préparation physique qu’elles nécessitent. Elles permettent non seulement d’entretenir un niveau d’émulation, de motivation et de cohésion au sein des unités, mais aussi de s’ouvrir sur l’environnement civil lors des phases d’entraînement en allant se confronter à ce qui se fait de mieux en local avant de se lancer dans le championnat militaire. Elles permettent à chacun de situer son niveau de performance et de stimuler sa volonté individuelle ou collective de progresser. Elles développent le goût de l’effort et favorise le dépassement de soi. Le respect des règles et de l’adversaire inhérent à toute compétition participe aussi au renforcement du savoir-être du militaire.

Championnat de France militaire de boxe © CNSD

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