Le soutien à l’innovation et la recherche scientifique
Les armées ont toujours été le creuset de l’éducation physique et sportive française. Les premiers enseignants et spécialistes dans ce domaine étaient des militaires. En effet, le sport a toujours été une des composantes de l’art militaire. Cette tradition de soutien au profit du sport civil et de haut niveau perdure encore. En témoigne, l’appui apporté par le ministère des Armées au sport de haut niveau dans le cadre de la recherche axée sur la haute performance.
Pour répondre aux défis des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024, quinze grandes écoles d’ingénieurs (dont l’École polytechnique et l’École navale) et trois organismes de recherche (le centre national de la recherche scientifique, le commissariat de l’énergie atomique et l’institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) se sont unis au centre national des sports de la défense (CNSD) et à l’Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP) pour mettre les sciences au service des équipes de France. Ce programme de recherche baptisé « Sciences 2024 » a été officiellement lancé en septembre 2018 à l’École polytechnique en présence de la ministre des Sports, du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, de l’ancien ministre des Sports et de nombreux représentants du mouvement sportif français du milieu scientifique.
Ce programme est dédié à l’accompagnement des athlètes français dans leur quête de titres aux JOP 2024. À l’heure où les premières places se jouent à quelques millièmes près, tous les facteurs doivent être optimisés. Grâce au soutien de l’armée, premier employeur de sportifs de haut niveau, des chercheurs et des étudiants ont rencontré les fédérations sportives pour prendre en compte les problématiques des compétiteurs sur le terrain, et les étudier, par la suite, en laboratoire. De nombreuses recherches ont été menées dans plusieurs disciplines. Pour n’en citer que quelques-unes, une étude a porté sur le choix optimal de l’empennage d’une flèche pour le tir à l’arc, une autre sur les effets des textures et l’instationnarité sur la friction des coques en aviron. Certains se sont penchés sur l’effet de la charge de travail sur la performance individuelle et collective en rugby à 15, d’autres sur l’optimisation de l’abri aérodynamique en cyclisme collectif ou sur la détection de postures de nageurs.
Le CNSD est l’un des membres fondateurs de « Sciences 2024 ». Il a sous sa responsabilité plus de deux cents sportifs de haut niveau de la défense qui sont, pour tout ou partie, concernés par ce programme d’optimisation de la performance. Il intervient également comme centre d’expertise du sport et membre du réseau grand INSEP.
Chiffres clés
- 40 disciplines sportives olympiques
- 20 disciplines paralympiques
- 50 projets de recherche
- 100 projets étudiants
- 13 écoles partenaires, 1 université, 2 centres de recherche
- 50 chercheurs
- 3 ministères associés : ministère des Sports et des Jeux Olympiques, ministère de l'Enseignement Supérieur de la Recherche et de l'Innovation, ministère des Armées.
Des projets au-delà des JOP 2024
Le programme « Sciences 2024 » poursuivra son soutien au sport de haut niveau après les JOP 2024. Ainsi, dans l’optique des jeux d’hiver de 2026, un projet de recherche destiné au bobsleigh à deux féminin a été initié en mai 2023. L’agence d’innovation de la défense (AID) accompagne le meilleur équipage français de la discipline composé de deux sportives de haut niveau de la défense. L’AID finance le projet au travers d’une thèse pilotée par l’École polytechnique sous la direction du directeur du programme « Sciences 2024 ».
Les travaux de recherches sont réalisés sur les deux axes de performance en bobsleigh qui sont le matériel et l’humain. Pour l’axe « matériel », il s’agit de quantifier la qualité de la préparation des patins en mesurant le coefficient de friction et l’énergie perdue lors des dérapages. L’étude aérodynamique est également prise en compte dans cette étude. Pour l’axe « humain », il s’agit d’optimiser la phase de poussée au démarrage. La notion de pilotage est également essentielle dans le cadre de l’amélioration de la performance. La thèse étudiera également cette notion en mesurant et quantifiant les aspects techniques du pilotage de l’athlète. Cette étude a pour objectif d’être finalisée pour septembre 2026 et ainsi améliorer les chances de l’équipage d’obtenir une médaille aux JOP d’hiver.
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