Sébastien Lecornu a présidé une prise d’armes sur l’illustre place des Invalides, ce lundi 8 janvier 2024, à l’occasion de la nouvelle année. Devant les hautes autorités du ministère des Armées, il a notamment tenu à présenter « les conditions qui permettront la réussite de cette première année de loi de programmation militaire ».

Voici ce qu’il faut retenir de ce discours.

Réarmement de la France et soutien continu à l’Ukraine

Sur fond de guerre sur le territoire européen, le ministre des Armées a rappelé le rôle de la France en tant que « nation cadre au sein de l’Otan, pour réassurer la frontière orientale de l’Alliance en Roumanie, en plus de notre soutien résolu et direct à l’Ukraine ». Le ministre a assuré que 2024 sera « l’année de l’endurance dans notre soutien à Kiev » et ainsi du « réarmement ».

Plus globalement, 2024 confrontera, selon lui, les armées françaises à un dilemme quotidien :

• « Agir sur le court terme face aux crises » ;
• « Assurer la sécurité des Français et défendre nos intérêts » ;
• « Agir pour maîtriser tout risque d’escalade tant à l’Est de l’Europe, qu’en Afrique et au Proche et au Moyen Orient ».

Réussite de la loi de la programmation militaire

Rappelant que l’année 2024 sera la première de l’application de la nouvelle loi de programmation militaire votée l’été dernier, Sébastien Lecornu a mis en avant les « conditions » qui en « permettront la réussite » :

• « Prendre des risques pour toujours garantir à la France un accès souverain aux technologies, actuelles comme futures, afin d’assurer la fiabilité et la supériorité de nos armes pour les décennies à venir (quantique, cyber, spatial et intelligence artificielle) » ;
• « Prendre des risques pour pousser encore plus loin l’économie de guerre » ;
• « Prendre des risques en appréhendant les menaces hybrides, détournées du champ civil à des fins militaires, dans l’espace cyber ou informationnel, venant d’une puissance étatique ou d’un groupe terroriste » ;
• « Prendre des risques pour relever le défi de la réarticulation de nos dispositifs en Afrique. En 2024, une nouvelle relation avec nos partenaires africains sera bâtie, notamment dans le domaine de la formation, tout en se déployant plus encore vers l’Indopacifique et le Golfe ».

L’audace, pour mener une rupture culturelle au sein du ministère

« Il reste une rupture culturelle à mener au sein du ministère des Armées et de notre base industrielle et technologique de défense », a déclaré Sébastien Lecornu. Pour répondre à ce défi qui « est sans doute le plus dur à relever », le ministre des Armées estime que l’ « audace » est indispensable et qu’elle passe par :

• « Une connaissance de plus en plus fine des outils technologiques et tactiques » ;
• « Une armée de métier, résolument professionnalisée, avec son corolaire d’une réserve durcie, mieux formée, mieux équipée et totalement intégrée à l’active » ;
• « Un retour à l’esprit pionnier des années 60, tant au sein de notre industrie de défense qu’au sein de la Direction générale de l’armement (DGA) et dans toutes les filières techniques du ministère ».

Dans cette optique, Sébastien Lecornu a demandé au délégué général pour l’armement et au Conseil général de l’armement de transcrire, d’ici à la fin du mois de janvier, les orientations qu’il a données pour mettre en œuvre la modernisation des ressources humaines qui s’impose au sein de la DGA et de toutes les filières techniques du ministère. Dans les prochaines semaines, il communiquera également ses instructions aux armées et au Secrétariat général pour l’administration afin de structurer une nouvelle politique de recrutement et de fidélisation.

En conclusion de son allocution, Sébastien Lecornu s’est dit persuadé, que face à tous ces défis, « nous y arriverons parce que c’est notre mission, et parce que c’est le destin de la France ».