L'intelligence artificielle arrive à pas de géant dans nos vies et elle bouleverse tout. L'irruption tonitruante de la plateforme ChatGPT, à laquelle on peut tout demander ou presque, a été le déclencheur auprès du grand public d'émerveillement mais aussi d'interrogations. L'intelligence artificielle permet déjà d'aller plus vite et plus loin dans une multitude de domaines et va continuer à transformer des pans entiers de l'activité humaine. L'IA fascine autant qu'elle inquiète le monde civil comme le monde militaire. Comment va-t-elle transformer la conduite des opérations sur les champs de bataille ? Quelle est la stratégie des armées pour l’intégrer à tous les niveaux opérationnels ? Quels sont les enjeux de l'IA dans l'univers de la défense ? Avec quels moyens ? Et l'homme dans tout ça ?

Par ces mots, le présentateur Daniel Desesquelle introduit ce nouvel épisode du podcast Pensez stratégique consacré à l’intelligence artificielle de défense.

Avec :

• Bertrand Rondepierre, directeur de l’Agence ministérielle pour l’IA de défense (AMIAD) ;
• Amiral Pierre Vandier, major général des Armées.

L’IA dans les armées

L’intelligence artificielle s’étend à tous les domaines de l’activité humaine, dont le milieu militaire. Pour l’amiral Vandier : « L’IA va servir à deux choses dans les armées : faire des choses que l’homme fait déjà, aussi bien ou mieux que lui. Et puis, faire des choses qui sont impossibles pour l’homme compte tenu de l’urgence lorsqu’il n’y a pas assez de temps pour réfléchir face à la multitude de données. » L’IA assiste donc l’opérateur dans sa prise de décision et lui permet de gagner de temps grâce au traitement des données.

Une nouvelle agence pour l’IA de défense

« L’idée de l’Amiad est de donner au ministère les moyens de ses ambitions en matière d’IA », affirme Bertrand Rondepierre, directeur de cette nouvelle agence qui a vu le jour en mars dernier. « Il y a une volonté de ré-internaliser un certain nombre de compétences. Nous nous rendons compte que dans tous les chantiers numériques, la clé de la bataille c'est cette compétence et cette capacité en interne à maîtriser l'ensemble des technologies qu'il faut pour faire de l'IA », ajoute-t-il.

Laboratoire ukrainien

À la frontière de l’Europe, la guerre opposant la Russie et l’Ukraine voit le champ de bataille se transformer sous l’impulsion de l’IA. L’amiral Vandier met en lumière différents cycles technologiques, très rapides du fait de l’innovation constante des deux belligérants. Actuellement, « les Russes privent les Ukrainiens du spectre électromagnétique. Les fréquences wifi de longue portée pour contrôler les drones sont brouillées. Les Ukrainiens adaptent donc leurs logiciels pour pouvoir manœuvrer leurs drones de manière quasiment automatisée, avec le moins d'ordres possible, pour que l’ennemi ne sache pas quelle fréquence brouiller », relève l’amiral.

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