La première édition du Paris Defence and Strategy Forum va se dérouler dans un contexte international tendu. Avant d’ouvrir les débats, quelle est votre perception de la situation ?

Général Benoît Durieux : Aujourd’hui, cela fait plus de deux ans que la Russie a agressé l’Ukraine et plus de cinq mois que le Hamas a attaqué Israël. Non seulement le monde d’avant le 24 février 2022 n’existe plus, mais celui du printemps 2022 non plus. À ce moment-là, nous pouvions penser que la crise en Ukraine ne serait qu’un moment vite oublié. Ce n’est plus le cas et la Russie apparait de façon croissante comme un péril pour toute l’Europe.

Ceci survient dans un monde où nos repères se brouillent. C’est le résultat des déclarations de Donald Trump. C’est la conséquence des moyens nouveaux que l’intelligence artificielle donne à la désinformation. C’est un monde où de nombreux pays trouvent normal de ne pas condamner l’agression russe. Cela survient dans un monde où l’emploi de la violence politique se banalise. Les attaques du Hamas du 7 octobre 2023 se sont ajoutées au drame ukrainien. Les nuages s’accumulent en Mer de Chine du Sud et les attaques cyber se multiplient.

Dans ce contexte, quel peut être le rôle du Paris Defence and Strategy Forum ?

L’Europe est à la croisée des chemins. Les pays européens doivent agir et décider ensemble. Ces décisions doivent se nourrir de nos réflexions et de nos débats. Il nous faut comprendre les perceptions de nos partenaires et alliés sur les plans politique, économique et militaire : c’est tout l’objet du forum. Au menu des débats : l’Europe comme carrefour géopolitique dans ce nouveau contexte géostratégique et la transformation de l’architecture de défense et de sécurité du continent face aux guerres de demain.

Concrètement, que trouverons-nous les 13 et 14 mars ?

Pendant deux jours, plus de 60 tables rondes, conférences et ateliers se succèderont à l’École militaire, animés par 215 intervenants. Parmi eux : le président de la République de Lituanie, Gitanas Nausėda, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, les chefs d’état-major des Armées mais aussi des universitaires, diplomates étrangers, industriels et des officiers généraux de l’Otan et de l’Union européenne. Les 2 500 visiteurs inscrits pourront également déambuler dans un salon du livre et un showroom afin de rencontrer les auteurs et discuter avec d’autres participants.