Paris Defence and Strategy Forum : La guerre des talents

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 18 mars 2024

Attractivité et fidélisation des compétences sont les maîtres mots du défi qui attend le ministère des Armées cette année. Avec un objectif : recruter 40 000 personnes. Une tâche difficile dans un contexte de concurrence accrue avec le secteur privé, qui nécessite une adaptation particulière aux évolutions de la société et aux attentes des candidats.

Défi pour le ministère des Armées en 2024 : recruter 40 000 talents. © Ministères des Armées

Un défi de taille attend le ministère des Armées : convaincre 40 000 personnes de le rejoindre en 2024. Outre ce chiffre important de recrutements prévus cette année, c’est une autre difficulté que doivent affronter les équipes des ressources humaines, à savoir une forte concurrence avec le secteur privé. Une véritable guerre des talents est en cours afin d’attirer notamment les jeunes dans les armées. Un constat partagé par les trois intervenants à la table ronde consacrée à ce sujet lors du Paris Defence and Strategy Forum organisé par l’Académie de défense de l’école militaire (ACADEM) les 13 et 14 mars. Le général de corps d’armée Benoît Paris, de la Direction des ressources humaines du ministère des Armées (DRHMD) était accompagné de Benoît Serre, représentant l’Association nationale des DRH (ANDRH) et de François Cazals, de HEC Paris.

Attirer et fidéliser les talents, en particulier les plus qualifiés, dans un marché ultra concurrentiel et dans une société en pleine mutation à bien des niveaux, implique de mettre en place une politique offensive. « Nous devons répondre à la question suivante : comment attirer les jeunes ? annonce le général Paris, qui en profite pour aller à l’encontre d’une idée reçue : les armées ont une très bonne image auprès de la jeune génération. Nous devons donc transformer cela en matière de recrutement. » L’une des réponses apportées réside dans la plus grande importance accordée à chaque individu. « Nous devons prendre en compte les appétences de chacun en plus des compétences, avec un accompagnement personnalisé au-delà du périmètre professionnel. »

Benoît Serre le rejoint sur ce point en ajoutant une évolution de ces dernières années, à savoir que la concurrence entre le militaire et le civil ne se fait plus uniquement sur la rémunération. « Elle se fait aussi, et surtout, par rapport aux métiers. On se rend compte que la motivation d’engagement chez la génération 25-35 ans se fait sur cette notion de métier et non plus sur la notion d’entreprise. Des jeunes quittent aujourd’hui de grands groupes car ils estiment que leur évolution en leur sein leur ferait perdre la substance même de leur travail. On parle aujourd’hui de carrière de métier et non plus d’entreprise. » François Cazals abonde en son sens en affirmant que « le véritable sujet est l’adaptation face à des métiers en mutation. C’est un véritable changement de dogme en matière de recrutement et de management. »

Guerre des talents et guerre des compétences donc. Si, dans les années 80, une compétence durait une vingtaine d’années, aujourd’hui, elle dure de 18 mois à 3 ans. « Il faut s’assurer de la maintenance des compétences des gens et pour ce faire, la formation continue joue un rôle primordial », explique Benoît Serre. Pour le général Paris, les armées ont en plus « un enjeu de pédagogie fort et permanent. » Il faut expliquer et montrer la diversité des possibilités offertes. « Notre offre s’adresse aussi à tous les jeunes, quel que soit leur niveau de diplôme. Nous avons environ 6 000 emplois différents au sein du ministère des Armées, c’est la plus vaste gamme d’emplois comparée aux autres ministères et aux administrations centrales. » Sans oublier la question du sens, qui revêt une importance des plus hautes pour la jeune génération. « L’idée que nous développons pour les faire venir chez nous est qu’ils vont faire partie d’une communauté, qu’ils vont s’engager dans une famille qui a des valeurs. Plus qu’un simple emploi, nous leur proposons une aventure unique », affirme le général Paris.

Partager la page

Veuillez autoriser le dépôt de cookies pour partager sur


A la une