Opération Sagittaire : les 3 lieux d’intervention des armées françaises

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 11 mai 2023

En évacuant près d’un millier de ressortissants du Soudan, les armées françaises ont mené fin avril l’opération Sagittaire avec succès. Le général Laurent Boïté, commandant des forces françaises stationnées à Djibouti, est revenu sur le déroulé de la mission ce jeudi 11 mai lors du point presse du ministère des Armées.

Le général Laurent Boïté, commandant des forces françaises stationnées à Djibouti © Ministère des Armées

Le 15 avril, de violents affrontements éclatent au Soudan entre les Forces armées soudanaises et les paramilitaires des Forces de soutien rapide. Sur demande du Président de la République, les armées françaises mènent alors l’opération Sagittaire. Près d'un millier de ressortissants étrangers, issus de 80 nationalités, sont évacués. Parmi eux, plus de 200 Français. Le général de division aérienne Laurent Boïté, commandant des forces françaises stationnées à Djibouti, a planifié cette opération en un temps record.

À l’occasion du point presse du ministère des Armées de ce jeudi, il a raconté la complexité de cette mission qui s’est déroulée sur trois lieux stratégiques. Il s’est aussi félicité de la présence française à Djibouti. Selon lui, elle permet « une autonomie d’appréciation et des connaissances de la zone », essentielles pour mener à bien ce type d’opérations.

1 - Khartoum, « une opération complexe en zone de guerre »

Les forces spéciales air sont les premières à se poser le 22 avril, de nuit et feux éteints, sur un aérodrome situé à 20 km de Khartoum, la capitale. L’atterrissage n’est pas sans risques, « des tirs d'artillerie antiaérienne montaient de-ci et là », rappelle le général Boïté. L’intervention a notamment nécessité un intense travail diplomatique pour informer les autorités soudanaises.

Sur place, l’évacuation est complexe car les combats se déroulent en zone urbaine, bloquant les ressortissants chez eux. Les forces spéciales et le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) partent en mission d’infiltration. Mais, pris au piège dans une zone de feu entre les belligérants, un commando est grièvement blessé. Il est amené immédiatement à l’aérodrome. Deux chirurgiens du Service de santé des armées, opérant sous 50°C, lui sauveront la vie.

Le 25 avril, après l’évacuation de 500 personnes vers Djibouti, le dernier avion A400M quitte l’aérodrome, dont la gestion est transférée aux partenaires allemands.

2 - Port-Soudan

Dès le 20 avril, la frégate la Lorraine, alors en mer Rouge, est déroutée de sa mission initiale pour répondre à un besoin de l’Organisation des Nations unies (ONU). À ce moment-là, difficile de savoir si la frégate pourra accoster à Port-Soudan. Aucun bateau français n’y a jeté l’ancre depuis 1996. Les commandos à bord se tiennent prêts à débarquer. Le 25 avril, la frégate réussit à accoster au port où l’attend un convoi terrestre de l’ONU. Près de 400 ressortissants sont alors emmenés en Arabie Saoudite.

3 - El Fasher

Au Darfour, une centaine d’humanitaires cherche à être évacuée. Ne trouvant pas de solution, l’ONU se tourne de nouveau vers la France. Menée du 27 au 28 avril, cette opération aérienne complexe est un succès.

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