Dans la nuit du vendredi 26 au samedi 27 janvier 2024, le pétrolier Marlin Luanda, alors en transit dans le golfe d’Aden, est en proie à un violent incendie. La raison ? Il vient d’être frappé par un missile tiré par les rebelles Houthis. La frégate multi-missions à capacité de défense aérienne renforcée (FREMM-DA) Alsace de la Marine nationale, située à une centaine de kilomètres du navire en feu, vient immédiatement lui porter assistance. Le navire français est également rejoint par la frégate américaine USS Carney puis par la frégate indienne Visakhapatnam. Ensemble, les trois bâtiments ont soutenu l’équipage du pétrolier en lui fournissant de grandes quantités d’émulseur à haute efficacité pour combattre ce feu d’hydrocarbures. « Il s’agit d’un produit qui, mélangé à l’eau de mer, génère une mousse. Cette dernière recouvre l’hydrocarbure et forme un film permettant d’isoler le carburant de l’air ambiant », précise le vice-amiral Emmanuel Slaars¹. L’incendie a finalement été maîtrisé après 20 h de lutte. L’équipage du Marlin Luanda, battant pavillon îles Marshall et composé de marins indiens et sri-lankais, est sain et sauf.

Pour rappel, l’Alsace est déployée en mer Rouge depuis le 20 janvier dernier. Elle a rejoint la frégate multi-missions (FREMM) Languedoc qui est arrivée dans la zone le 8 décembre 2023. Leur mission : garantir la sécurité maritime dans le sud de la mer Rouge ainsi que dans le golfe d’Aden et le détroit de Bab-el-Mandeb, espace maritime stratégique où les navires militaires et commerciaux sont régulièrement attaqués par les rebelles Houthis du Yémen. Ces derniers affirment soutenir le Hamas contre Israël.

La Languedoc et l’Alsace accompagnent notamment des bâtiments arborant le pavillon français et les protègent tout au long de leur traversée. Elles effectuent aussi des patrouilles dans les zones maritimes où les Houthis opèrent, en coordination avec l’opération « Prosperity Guardian », une coalition navale de plusieurs pays lancée le 18 décembre et menée par les Etats-Unis. Les résultats de l’action française en mer Rouge, notamment depuis le 8 décembre, sont déjà visibles : un nombre réduit de bâtiments a été touché. Mais la menace que font peser les rebelles reste prégnante. « Les Houthis disposent d’une quantité d’armes suffisamment conséquente pour continuer à exercer une menace sérieuse et à faire régner un climat de peur », conclut le vice-amiral Emmanuel Slaars.

^{1 Le vice-amiral Slaars commande la zone maritime de l’océan Indien, les forces françaises stationnées aux Émirats arabes unis, l’opération Agenor et le contingent français de l’opération Chammal.}