Exercice Coubertin : les armées s’entraînent à la sécurisation des JOP 2024

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 28 novembre 2023

A quelques mois des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, l’exercice Coubertin visait à entrainer l’ensemble des acteurs des états-majors des zones de défense et de sécurité de Paris et de Marseille, ainsi que ceux de la 27e brigade d’infanterie de Montagne (27e BIM). Du 13 au 24 novembre, plus de 300 participants, issus des trois armées, ont été mobilisés. Reportage.

L’exercice Coubertin était organisé par l’état-major interarmées du territoire national © Antoine Delaunay/DICOD/Ministère des Armées

A quelques mois de l’événement, les armées françaises se préparent pour assurer leur contribution à la sécurisation des JOP 2024. Elles effectuent ainsi de nombreux exercices interarmées, conduits en multi-milieux (terre, mer, air, espace) et multi-champs (cyber, informationnel).

Cet été, au moment des compétitions, outre leur appui aux forces de sécurité intérieure (FSI) dans le domaine terrestre, elles seront chef de file en matière de protection de l’espace aérien et de lutte anti-drone ainsi que dans le milieu maritime. Au total, en l’état actuel des besoins exprimés aux armées, 15 000 militaires devraient ainsi être déployés, dont 10 000 en Ile-de-France. « Une coordination des acteurs interministériels et de leurs procédures sera mise en application à l’été 2024 », précise le général de corps d’armée Christophe Abad, gouverneur militaire de Paris.

Un exercice en temps réel

Pour affiner les procédures des chefs de commandements, l’état-major interarmées du territoire national (EMIA TN) a organisé, du 13 au 24 novembre, l’exercice Coubertin 2023. Deuxième exercice du genre, ce dernier visait à entraîner les futurs centres des opérations interarmées (COIA) des zones de défense de Paris et de Marseille.

Plus de 300 participants, issus du ministère des Armées et du ministère de l’Intérieur, ont été réunis et répartis sur deux sites : Paris et Marseille. Au programme : attaque terroriste, baignades sauvages, manifestations, attaque cyber, catastrophe naturelle, incident de nature sanitaire au sein de la force… « Le maître mot est réalisme. Les participants jouaient en temps réel, aux mêmes dates que les JOP 2024, indique le gouverneur militaire de Paris. Comme nous ne pouvons pas prédire les menaces, nous nous préparons à tous les scénarios. » L’occasion pour le général de rappeler que les opérations ne s’arrêteront pas pendant cet évènement d’envergure : « Nous devons envisager par exemple un plan hommage qui se déroulerait aux Invalides malgré tout. »

L’exercice Coubertin simulait des scénarios de crise les plus réalistes possibles. « Nous avons créé tout un environnement de communication, de risques et de menaces pour préparer les systèmes de commandements militaires : stratégique, opératif et tactique, indique le général de brigade Jean-Michel Meunier, directeur de Coubertin et commandant de l’EMIA TN. Cet exercice est réussi car nous avons emmené les équipes de commandement à leurs limites et identifié des améliorations. »

« Notre mission principale reste la lutte anti-terroriste »

Général de brigade Jean-Michel Meunier

  • Directeur de l'exercice Coubertin et commandant de l’état-major interarmées du territoire national

Pour les JOP 2024, l’EMIA TN souhaite densifier et consolider le dispositif de l’opération Sentinelle. « Notre mission principale reste la lutte anti-terroriste. Nous allons ajouter des moyens spécialisés (cynophiles, démineurs, NRBC*…) et les mettre en appui du dispositif général de sécurisation, précise le général Meunier. Tous les évènements que nous avons testés se sont déjà produits. Ici, nous les avons condensés pour entrainer les états-majors. Chacun a tiré des enseignements utiles. »

Au centre des opérations de la zone de défense et de sécurité (ZDS) de Paris, le colonel Patrick, sous-chef de cette ZDS, planifiait et conduisait l’ensemble des opérations pendant l’entrainement : « Nous sommes sous les ordres du gouverneur militaire de Paris. Nous nous sommes projetés sur l’avenir pour les JOP. C’est un défi important. » Le premier jour de l’exercice, les animateurs avaient proposé le scénario d’un hélicoptère fictif obligé de se poser dans la capitale à la suite d’un problème technique. « La zone de défense de Paris est la plus petite, mais la plus sensible. C’était un véritable travail interministériel avec les forces de sécurité intérieure (FSI) et civile. Nous devions évacuer l’hélicoptère au plus vite, se souvient le colonel. Mon rôle était d’expliquer la situation à ma hiérarchie et de proposer des options. Puis de donner les ordres validés aux unités sur place. »

« Les JOP 24 doivent rester un moment de joie et d’allégresse, conclut le colonel Renaud, chef d’état-major de la 27e brigade d’infanterie de montagne. Nous nous préparons au pire pour garder le meilleur. A huit mois des JOP, nous sommes prêts. »

*Nucléaire, radiologique, biologique et chimique

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