Euronaval : focus sur une Marine nationale renouvelée

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 20 octobre 2022

Construire une marine puissante est un travail de longue haleine. En préparant longtemps à l’avance ses prochains armements, la Marine nationale se donne les moyens de faire face au retour de la conflictualité en mer. Tour d’horizon des projets en cours et à venir exposés au salon Euronaval.

Vue aérienne de la frégate multi-missions Aquitaine en mer Méditerranée, novembre 2021. © Emmanuelle Mocquillon/Marine nationale

La France doit faire face, sur terre comme en mer, au retour du combat de haute intensité. Le milieu maritime est plus que jamais un lieu de compétition, de contestation et d’affrontement, se plaçant au cœur des enjeux de sécurité. Avec la remontée en puissance du budget de nos armées, prévue par la Loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025, la Marine nationale peut compter sur du matériel moderne et performant, grâce notamment au travail de la Direction général de l’armement (DGA) et de notre Base industrielle et technologique de défense (BITD). Elle anticipe également les menaces de demain en se plaçant en pointe de l’innovation, car préparer l’avenir, c’est aussi garder une longueur d’avance dans ce contexte de réarmement naval.

Renouveler les bâtiments de surface

Le rajeunissement et le renforcement de notre flotte sont déjà effectifs. La Marine nationale a réceptionné sept Frégates multi-missions (FREMM) sur les huit prévues d’ici la fin de l’année. Navires de premier rang, ils constituent la véritable ossature d’une marine à vocation océanique : les 45 jours d’autonomie, la capacité de projection atteignant 6 000 km et le système de combat de nouvelle génération en font un outil polyvalent et un signal politique et militaire fort. Certaines de ces frégates peuvent même embarquer le missile ASTER 30, aux performances sensiblement supérieures (par rapport à l’ASTER 15). Sa fonction : intercepter et détruire toutes les menaces aériennes. Atteignant une vitesse proche des 5 000 km/h, il peut toucher une cible située à plus de 100 kilomètres.

Le renouvellement de la flotte de surface, c’est aussi l’arrivée prochaine des cinq Frégates de défense et intervention (FDI), avec une première livraison en 2024. Premières frégates françaises nativement protégées contre la menace cyber, elles sont capables d’opérer dans tous les domaines de lutte (antinavire, antiaérien, anti-sous-marin) et sont aptes à la projection de forces spéciales. Puissamment équipées et dotées de nombreuses innovations technologiques, elles constitueront, à l’horizon 2030, le tiers des frégates françaises de premier rang.

« Construire une marine implique des investissements sur le long terme et de faire des paris sur l’avenir. »

Sébastien Lecornu

  • Ministre des Armées
  • 18 octobre 2022
  • Inauguration d’Euronaval

Depuis 2018 justement, les travaux préparatoires au lancement du programme de porte-avions de nouvelle génération (PA-NG) ont été lancés. Presque deux fois plus imposant que l’actuel Charles de Gaulle, il pourra atteindre une vitesse de 27 nœuds, soit 50 km/h et embarquer une trentaine d’avions de combat de nouvelle génération. A la clé : une plus grande maîtrise de l’espace maritime et de notre force de dissuasion.

Différents domaines de lutte

Depuis qu’elle s’est dotée d’une stratégie des fonds marins en février 2022, la France développe par exemple des engins capables de connaître, surveiller et agir jusqu’à 6 000 mètres de profondeur. Une nécessité pour protéger nos infrastructures stratégiques comme les câbles sous-marins, dont nous dépendons fortement pour le transport d’énergie et des données numériques. C’est aussi le développement du nouveau Système de lutte anti-mines marines futur (SLAM-F). Objectif : laisser l’homme en dehors du champ de mines via un pilotage à distance ou une semi-autonomie des drones de surface. « Une fois à l’eau, le sonar embarqué est capable d’imager les fonds marins avec une très haute résolution pour détecter, localiser et classifier des engins explosifs », explique Alain, chef des équipes techniques pour le programme SLAM-F à la DGA, lors d’Euronaval. Si une menace est détectée, un robot télé-opéré viendra détruire l’objet ciblé. Les premières livraisons de ce tout nouveau système sont attendues à la fin de l’année 2023.

La Marine nationale récolte déjà les fruits d’une ambitieuse politique d’investissements. Le Suffren, premier Sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) du programme Barracuda, est entré au service actif en juin dernier. D’une grande discrétion acoustique, il bénéficie aussi d’une endurance améliorée autorisant des déploiements opérationnels prolongés. Cinq autres de la même classe suivront d’ici à 2030.

Dans les airs, la Marine nationale compte également sur l’arrivée du Guépard Marine issu du programme HIL (Hélicoptère Interarmées Léger). « L’objectif est de produire un engin capable de réaliser le spectre des missions des trois armées avec un coût d’exploitation maîtrisé », révèle le capitaine de vaisseau Jean-Baptiste, en charge notamment de la cohérence des programmes aéronautiques pour la Marine nationale. A terme, les premiers exemplaires seront livrés à partir de 2029.

Le salon Euronaval 2022 se tient du 18 au 21 octobre, au Parc des expositions de Paris-Le Bourget. Le stand du ministère des Armées sera divisé en plusieurs thématiques : combat de haute intensité, innovations, soutien-expertise DGA, maîtrise des fonds marins. 

Voir le dossier Euronaval

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