CoHoMa II : quand l'homme et le robot « s’emparent de l’objectif »

Direction : Ministère des Armées / Publié le : 14 avril 2023

Les robots s’avancent sur le champ de bataille... A l’occasion du point presse de ce jeudi, la seconde édition du challenge Coopération homme-machine (CoHoMa II) a été présentée. Organisée par le Battle Lab Terre, en collaboration avec l’Agence de l’innovation de défense, elle se déroulera du 11 mai au 7 juin sur le camp de Beynes, dans les Yvelines.

Colonel David Schuster © Ministère des Armées

41 entreprises, huit écoles, sept laboratoires, une association et quelques militaires… Divisés en 15 équipes, ces participants mettront en situation leurs robots. Qu’ils soient terrestres ou aériens, ces systèmes automatisés seront testés dans des scénarios tactiques inspirés de situations réelles de combat en opération. Lors du point presse du ministère des Armées, ce jeudi 13 avril, le colonel David Schuster, officier référent robotique de l’Etat-major de l’armée de Terre (EMAT), résume : « C’est un exercice de mise en pratique, un lieu d’échange où tous les spécialistes de la robotique se retrouvent et progressent ensemble : une opportunité unique de tester leurs systèmes dans des conditions opérationnelles. »

Le thème de cette nouvelle édition ? « S’emparer d’un objectif 1». Dans une mission offensive, l’utilisation de systèmes robotisés semi-autonomes vise à préserver le potentiel humain. « Toutes les options sont sur la table, continue le colonel David Schuster. C’est à qui présentera le système le plus adapté pour remplir cette mission ». Ce challenge permet à l'armée de Terre de découvrir des projets industriels innovants et aux industriels de se rendre compte des besoins militaires en se confrontant à la réalité du terrain. 

Projet Vulcain : des robots en première ligne en 2040

CoHoMa II s’inscrit dans le cadre du projet Vulcain. Lancé en 2021, il cible l’intégration des robots et de l’intelligence artificielle dans l’espace de bataille à l’horizon 2040. L’ambition est de construire progressivement un « saut robotique » qui assurera à la France une supériorité opérationnelle dans le combat aéroterrestre. La démarche Vulcain doit identifier le besoin militaire afin de d’équiper des unités pilotes dès 2025.

Pour ce faire, une section exploratoire robotique a été créée au Centre d’entrainement aux actions en zone urbaine en 2021. Sa mission ? Mettre sur le terrain les robots aéroterrestres sélectionnés par l’EMAT ou actuellement en dotation dans les forces. « L’armée de Terre veut se robotiser, insiste le colonel. Nous avons besoin de systèmes de plus en plus rapides, efficaces et puissants. Ils doivent aider le soldat sur le terrain, Nous n’irons pas vers des systèmes totalement autonomes. Ils resteront sous supervision humaine. »

Sur fond de guerre en Ukraine et au retour des conflits de haute intensité, les armées font face à une accélération inédite des évolutions technologiques. Plus durs et plus exigeants, ces conflits feront toujours plus de place à la technologie de pointe. La robotique, notamment via sa capacité à collaborer avec les humains, est donc un maillon essentiel de la vision qu’a l’armée de Terre du champ de bataille du XXIe siècle. Mais le colonel David Schuster rassure quant à l’utilisation de ces robots : « La première victime de la guerre, c’est le plan et il n’y a rien de plus planifié qu’un robot. Dans certains cas, les robots seront plus utiles, mais le soldat aura toujours sa place sur le champ de bataille. »

1 Mission consistant à s’assurer de la possession d’un point ou d’une zone en détruisant, en capturant ou en chassant l’ennemi qui pourrait l’occuper.

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