Ari Wong Kim est un nom qui force le respect. Dernier survivant du Bataillon du Pacifique, il est décédé dans la nuit du 18 au 19 octobre, à l’âge de 99 ans. C’est très jeune, à 16 ans, qu’il quitte Tahiti pour défendre la France contre le nazisme. Emmanuel Macron exprime « la reconnaissance de la République et [son] immense respect pour lui et tous ses frères d’armes. »

En 1941, 300 Tahitiens et autant de Calédoniens partent volontairement de leur île natale pour défendre les valeurs de la France libre. Ces soldats, surnommés Tamari'i volontaires, forment le Bataillon du Pacifique sous l'impulsion de Félix Broche. Ils embarquent en direction de l’Australie pour leurs premiers entraînements militaires. Après un voyage de trente jours, le bataillon rejoint la 1e brigade française libre indépendante à Damas.

De janvier à juin 1942, le Bataillon du Pacifique participe à de nombreuses opérations dans le désert libyen. Il se distingue lors de la bataille de Bir Hakeim où les Tamari'i volontaires tiennent jusqu’à l’ordre final de repli, au prix de nombreux morts, dont leur chef, le lieutenant-colonel Broche.

Face aux nombreuses pertes, les hommes du Bataillon d'infanterie de marine rejoignent les Tamari'i volontaires pour former le Bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique. Le nouveau bataillon, fraîchement constitué, participera à de durs combats comme la bataille du Garigliano de 1944, en Italie. Débute ensuite sa remontée vers le Nord, combattant de Lyon jusqu’à Paris.

Le 5 mai 1946, après cinq ans d’absence, les survivants du Bataillon du Pacifique rentrent à Papeete. La joie est telle que tous les commerces de l’île sont fermés pendant deux jours.

Pour honorer sa bravoure, Ari Wong Kim reçut la Légion d'honneur en 2020. La décoration lui fut remise par le fils de son premier commandant, Félix Broche.