Mission dans le Pacifique Sud pour le Bougainville

Direction : Marine / Publié le : 12 avril 2024

Le bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) remplit diverses missions de soutien au profit des popu­lations. Les marins interviennent notamment pour la police des pêches, le remorquage, l’an­tipollution, le transport de fret et de matériel ou encore la reconnaissance d’atolls.

Débarquement d'un véhicule de l'armée de Terre © Marine nationale

Débarquement d'un véhicule léger tactique polyvalent non-protégé (VT4) de l'armée de Terre

Le 2 jan­vier, le Bougainville est parti pour un mois dans le cadre de la mission de souveraineté Pacific Aito où il a enchaîné des exercices internatio­naux puis des missions d’assistance au profit des atolls de Polynésie française. Durant ce premier volet, les marins se sont rendus dans les Îles Cook. Pendant deux semaines, ils ont réalisé plusieurs manoeuvres conjointes, avec le patrouilleur anglais Tamar, en particulier un remorquage et un exercice d’assistance lors d’un incendie simulé. Il a ensuite intéragit avec le patrouilleur des Îles Cook : « Le Tekukupa a conduit une intervention avec son équipe de visite sur le Bougainville, désigné bateau de pêche pour l’entraînement », raconte le capi­taine de corvette Paul Cornet, commandant du BSAOM. Chaque passage de navire fran­çais offre donc l’opportunité de s’entraîner.

Prochainement, les deux navires se recroise­ront aux côtés des Américains, des Japonais et d’autres nations du Pacifique lors de l’exercice Marara. Ce dernier consistera à porter assis­tance aux populations frappées par une catas­trophe naturelle. Un danger latent en Polyné­sie Française qui redoute la submersion.

Un navire polyvalent

Le BSAOM a ensuite poursuivi sa mission en patrouillant dans la zone économique exclu­sive (ZEE) des Îles Cook pour effectuer des contrôles de police de pêche à leur profit. Des actions menées de plus en plus régulièrement pour instaurer une relation de confiance entre les deux États. Le Bougainville s’est rendu dans ces endroits isolés pour débar­quer matériel médical et personnel avant la saison des typhons.

Sur le chemin du retour vers Papeete, dans le cadre de l’opération OP365 de l’agence des pêches du Forum des îles du Pacifique, les marins ont conduit des opérations de police des pêche et renseignement afin de détecter, signaler et appréhender les activités de pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) dans le Pacifique Sud, en haute mer et dans les ZEE des États insulaires du Pacifique.

Missions d'assistance dans les Tuamotu

Après deux semaines de missions dans les îles Cook, le Bougainville rentre à quai pour deux journées intenses : chargement de fret, embarquement d’une section du Régiment d’infanterie de marine du Pacifique-Poly­nésie (RIMAP-P) et leur véhicule ainsi que du personnel du Service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM) et des baleiniers. D’un équipage de 25 marins, le BSAOM se retrouve avec 60 personnes à son bord. Reparti le 19 février en direc­tion des Tuamotu, les marins vont effectuer plusieurs missions simultanées. Dès 5h30, la grue du navire met l’embarcation de ser­vitude (EMBSV) à l’eau. Le premier maître Alexandre, maître de passerelle du BSAOM et pilote de l’embarcation, étudie avec les baleiniers le franchissement des récifs afin « d’éviter les coraux », car « naviguer dans les atolls diffère beaucoup de la navigation au large des côtes de l’hexagone ». Avec un tirant d’eau de 4,20 mètres, le BSAOM peut diffici­lement accéder dans les lagons. Les baleinières et autres embarcations de servitude prennent alors le relais. Au même moment, le second maître Thibaut, manoeuvrier et plongeur, est déjà dans l’eau pour effectuer une reconnais­sance de la plage. Avec son binôme, ils ouvrent la voie et matérialisent un alignement pour permettre au petit chaland de débarquement, de se présenter dans le bon axe. « À l’aide de sondeurs à main, on recherche des sites où il y a suffisamment de profondeur. » Le personnel du RIMAP est ensuite déposé à terre, en quête « de traces de pollution et de traces de vie ». Sur ces « atolls majoritairement inhabités, précise le capitaine de corvette Cornet, notre mission est de recueillir du renseignement ». Dans le cadre de la mission Taamuraa, les militaires ont également conduit des actions civilo-mili­taires, comme repeindre des écoles et réaliser des travaux de maçonnerie. En parallèle, les plongeurs ont permis au SHOM de déposer des courantomètres et marégraphes dans cer­tains atolls peu connus afin de mettre à jour des cartes marines. Un moment délicat durant lequel les marins doivent prendre en compte les calculs de marée et les courant transmis par le maître de passerelle.

Une manoeuvre millimétrée

Compte tenu des nombreuses actions à mener en un temps record, la planification se doit d’être parfaite. Chaque journée est optimisée afin de permettre à chacun de réussir sa mis­sion. Les plongeurs de bord sont à l’eau quo­tidiennement, en particulier pour effectuer des reconnaissances de plage. Un moyen de découvrir de nouveaux lieux et techniques de manoeuvre pour atteindre le rivage.

Soudain, une dépression tropicale se rap­proche de la Polynésie : le risque de typhon est réel. Les marins ont à peine le temps de récupérer le matériel du SHOM avant de se reconfigurer. La mission s’en trouve écourtée. Le navire rentre à quai, refait les pleins (en vivres, eau potable et en carburant). Le voilà à nouveau prêt à aider les îles des Tuamotu après le passage de la tempête Nat.

BSAOM Bougainville © O. Nicolas / Marine nationale

BSAOM Bougainville

Le Bougainville conduit divers exercices avec le patrouilleur anglais Tamar

Des militaires de l'armée de Terre débarquent du matériel depuis une baleinière

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