Cette cérémonie, qui fait suite à la remise solennelle des épées aux élèves la veille au soir, revêt un caractère hautement symbolique :  il y a tout juste 10 ans, le 9 novembre 2013, l’ECA recevait son drapeau des mains du Chef d’état-major des armées, comme l’a rappelé le directeur central dans son ordre du jour :

« Il y a 10 ans, sur cette place d'armes de Salon de Provence, le drapeau de l'Ecole des commissaires des armées était remis à vos anciens par le chef d'état-major des armées. Vous marchez désormais dans leurs pas. »

Etaient présents sur les rangs auprès de la promotion 2023 : la musique de l’artillerie de Lyon, une section d’honneur du groupement de soutien de la base de défense Istres Orange Salon de Provence ; les officiers sous contrat commissaires de la promotion 2023, les commissaires de troisième classe de la promotion Solferino, une section de l’Ecole de l’air et de l’espace, le personnel civil et militaire de l’Ecole des commissaires des armées, les associations patriotiques, la classe de 3^ème6 du collège du Jas de Bouffan tutorée par les élèves commissaires de la promotion 2023 dans le cadre du dispositif les Cordées de la réussite.

Le baptême est pour chaque promotion un moment décisif et fondateur, celui où se construit à la fois son identité et où son engagement s’inscrit dans une histoire commune :

« L'évocation de ce nom prestigieux, Rhin et Danube, doit guider et inspirer votre engagement à servir les armées françaises et la France.
En tant qu'administrateurs, il vous faudra faire adhérer et convaincre par l'exemplarité, la probité et la compétence. Ces qualités fonderont votre crédibilité et vous permettront de commander efficacement le personnel civil et militaire placé sous votre autorité.
Ancrés au cœur des armées, au plus près du soldat, du marin et de l'aviateur, il vous appartiendra de les accompagner dans l'action. En métropole comme sur les théâtres d'opérations, vous devrez garder intact le sens de votre mission. La combativité, la disponibilité, la discipline personnelle et le goût de l'effort doivent constituer vos qualités indispensables.
Elèves commissaires des armées, l'intensité de la guerre se rappelle aujourd'hui à nous. Votre mission est de vous y préparer. Demain, tout à la fois chef militaire et administrateur, vous incarnerez un service moderne, opérationnel et résilient. »

Avec ce nom de promotion, reçu un genou à terre devant les autorités, leurs camarades, leurs familles et leurs proches, les élèves commissaires de la promotion Rhin et Danube s’inscrivent dans les faits d’armes de leurs prestigieux anciens.

Au-delà de la victoire sur la nazisme, Rhin et Danube incarne l’exercice du devoir et le souci constant de l’offensive dans une reconquête qui se veut collective :

Une armée inspirante par son exceptionnelle richesse, regroupant des troupes de tous horizons, vétérans des forces françaises libres, contingents des territoires ultra-marins, évadés de métropole, combattants des forces françaises libres et francs-tireurs partisans tous ensemble amalgamés par le général de Lattre ;

Une armée inspirante par l’engagement de plus de 5 000 jeunes femmes dont beaucoup se couvrirent de gloire ;

Une armée enfin dont la victoire n’aurait été possible sans une intendance poussant le professionnalisme jusqu’au dévouement extrême, administrant, équipant et pourvoyant aux besoins des soldats déployés sur une zone d’opération de plus de 650 kilomètres de profondeur.

« Leur héritage est votre engagement : défendre la France et protéger les français. » a conclu le directeur central.

Après la glorieuse épopée africaine, les campagnes de Tunisie et d’Italie conduites aux côtés des alliés, la Première Armée française débarque en Provence le 15 août 1944. Placée sous les ordres du général de Lattre de Tassigny par le général de Gaulle depuis 1943, elle prend dès ses premières victoires de Toulon et de Marseille, l’appellation de « Rhin et Danube ».

Forte de 400 000 hommes, structurée en 2 corps d’armées, la première armée française se compose d’unités dont le prestige et la renommée feront les heures de gloire des armées françaises : la 2^ème division blindée du général Leclerc, la 3^ème division d’infanterie algérienne du général de Monsabert ou encore la 9^ème division d’infanterie coloniale.

Après la libération de la Provence en août 1944, Rhin et Danube reconquiert Les Vosges et l’Alsace libérant Colmar et Strasbourg après des combats héroïques dans un froid glacial face à un ennemi déterminé et solidement installé.

En moins de 9 mois, les hommes du général de Lattre feront plus de 300 000 prisonniers, parcourant plus de 1500 kilomètres de la Méditerranée à l’Autriche, en passant par Karlsruhe et Constance, anéantissant les 19^ème et 24^ème armées allemandes.

Au-delà de la victoire sur la nazisme, « Rhin et Danube » incarne l’exercice du devoir et le souci constant de l’offensive dans une reconquête qui se veut collective :

• Une armée inspirante par son exceptionnelle richesse, regroupant des troupes de tous horizons, vétérans des forces françaises libres, contingents des territoires ultra-marins, évadés de métropole, combattants des forces françaises libres et francs-tireurs partisans tous ensemble amalgamés par le général de Lattre ;
• Une armée inspirante par l’engagement de plus de 5 000 jeunes femmes dont beaucoup se couvrirent de gloire ;
• Une armée enfin dont la victoire n’aurait été possible sans une intendance poussant le professionnalisme jusqu’au dévouement extrême, administrant, équipant et pourvoyant aux besoins des soldats déployés sur une zone d’opération de plus de 650 kilomètres de profondeur.

Cette reconquête a été celle de ces 400 000 français, dont plus de 50 000 furent blessés ou tués. C’est elle qui rétablit la position de la France à son rang dans le concert des nations lorsque, le 8 mai 1945, le général de Lattre signe au nom de la France l’acte de capitulation de l’Allemagne. Ensemble, par leur sacrifice, ces combattants assurèrent à la France sa part de la victoire.

En écho à ce nom de promotion, les élèves commissaires de la promotion 2023 de l’Ecole des commissaires des armées s’inclinent avec respect et rendent hommage à ses grands anciens de Rhin et Danube et du service de l’intendance de la première armée française, dont le général de Lattre était le premier à reconnaître l’importance et l’efficacité dans la participation à la lutte contre l’ennemi.