Stratégie ministérielle de l’eau : la Courtine, un site à forte valeur environnementale

Direction : SGA / Publié le : 22 avril 2024

Le 4 avril, l’état-major de zone de défense Sud-Ouest (EMZD-SO) organisait une journée sur le thème de l’eau et des zones humides, au camp de la Courtine (Creuse). La stratégie Eau du ministère des Armées à l’horizon 2030 a été présentée aux acteurs civils et militaires présents.

Le camp la Courtine © Service communication - camp La Courtine

Le camp la Courtine 

Le général Laurent Lherbette, officier général de zone de défense et de sécurité (OGZDS) de Bordeaux a ouvert cette journée d'échanges. Ce dernier est revenu sur la nécessité d'anticiper et de partager les connaissances sur une ressource vitale, l'eau, au quotidien comme en opérations extérieures :

« En tant que citoyen, s'intéresser à l'eau est vital. Nous le savons d'autant plus, qu'ayant participé à des opérations à l'étranger, nous sommes conscients de la valeur de l'eau. Nous faisons partie d'un écosystème. Aujourd'hui est un jour d'apprentissage, de connaissance mutuelle. On ne fait pas la guerre sans eau ». Et d'ajouter, face à la situation régionale actuelle : « Ne paniquons pas, anticipons. Malgré les pluies, nous avons toujours cinq départements en stress hydrique. Il ne faut pas attendre, nous devons nous mobiliser. Le ministère des Armées adhère aux politiques publiques environnementales ; nous nous devons de préserver les écosystèmes ».

Le général a conclu son mot d'accueil en remerciant participants et experts : « Partageons nos connaissances mutuelles. Nous sommes là pour préserver notre biodiversité et notre ressource commune indispensable à la vie qu'est l'eau. Nous avons besoin de vous ».​

Durant cette journée, experts et partenaires sont intervenus sur les enjeux de cette ressource stratégique. Ils ont ensuite visité le terrain et relevé les spécificités hydrologiques du camp.

 

Concilier activités militaires et préservation de l'environnement

​Le camp de la Courtine était un choix significatif. Selon son chef, le lieutenant-colonel Béchard, la ressource en eau fut l'un des critères de son implantation, en 1901. A l'époque, 15 000 à 20 000 personnes (ainsi que leurs chevaux) étaient dans le besoin.

Aujourd'hui, 91 personnes gèrent et entretiennent les espaces d'entrainement du camp. Le site accueille environ 700 personnes par jour, soit 230 000 personnes par an.

Ses 6 300 hectares offrent une grande variété d'activités : tir, largage de parachutistes, exercices de combat en tranchées et en zone urbaine. La nécessité de concilier activités militaires et environnement est plus que jamais nécessaire.

Le camp la Courtine © Service communication - camp La Courtine

Le camp de la Courtine

Le camp de la Courtine

La stratégie eau : sécuriser, préserver, limiter

Sylviane Bourguet, directrice de la Direction des territoires, de l'immobilier et de l'environnement (DTIE) a présenté la stratégie ministérielle de l'eau aux participants, deux objectifs :

  • sécuriser les accès du ministère à la ressource en eau douce, pour préserver la capacité opérationnelle des armées sur le territoire ;
  • limiter ses consommations et son impact sur les milieux.
© SGA/COM

La stratégie ministérielle de l'eau à l'horizon 2030

Sous l'impulsion et le pilotage de la DTIE, des actions se développent aux niveaux national et local. Différents sites travaillent à améliorer leur sobriété en eau, la résilience des emprises et, plus largement parfois, des territoires.

Un programme de 429 millions d'euros inscrit dans la Loi de programmation militaire 2024-2030 va permettre d'appuyer la mise en place de cette stratégie. En complément, le Fonds d'intervention pour la transition écologique favorisera le développement de projets innovants. Ces derniers pourront ensuite être reproduits sur d'autres emprises du ministère.

En 2024, ce fonds va permettre de financer 2,5 millions d'euros de projets. Huit projets visent une meilleure gestion de la ressource en eau.

 

Gouvernance de l'eau

La Direction départementale des territoires (DDT) et la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), ont rappelé le cadre législatif de la politique de l'eau : Loi sur l'eau de 1964, Directive cadre eau en 2000 (impose la gestion de l'eau par bassin versant), transposition en 2004 de la directive loi sur l'eau et les milieux aquatiques. Enfin, le Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) 2022-2027.

Le camp de la Courtine se situe sur deux bassins versants : Adour-Garonne et Loire-Bretagne. Il bénéficie d'un SDAGE, décliné en programme de mesures (PDM) au niveau de chaque grand bassin hydrographique.

Dans la Creuse, un plan d'action collective pour la reconquête de l'eau a été mis en place. Autrefois, le département contribuait, avec le Massif central, au « château d'eau de la France ». Face à l'imprévisibilité actuelle du climat et à la diminution des masses d'eau souterraines, la ressource est en tension.

Le camp la Courtine © Service communication - camp La Courtine

Le camp de la Courtine

Le camp de la Courtine

Projet « Explore2 » : connaître l'impact du changement climatique sur l'hydrologie

Financé par le ministère de la transition Écologique et l'Office Français de la Biodiversité, le projet « Explore2 » a pour objectif, d'ici fin juin 2024, d'actualiser les connaissances de l'impact du changement climatique sur l'hydrologie. Cela à partir des dernières publications du GIEC[1]. Le projet doit accompagner les acteurs des territoires dans la compréhension et l'utilisation de ces résultats. Objectif : adapter leurs stratégies de gestion de la ressource.

Plusieurs certitudes existent déjà : baisse de la ressource estivale, intensification des crues sur certaines zones, modification des régimes hydrologiques. En outre, les besoins en eau non seulement augmentent, mais font face à des conflits d'usages.

Stratégies de gestion de l’eau face aux impacts du changement climatique : lancement du projet Explore2

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Actions multiples et partenariales

Avec 714 hectares de zones humides (soit 11% de la superficie du camp), 3 plans d'eau, 12 ruisseaux, 14 captages à destination des civils (collectivités), 4 captages militaires (pour usage de l'emprise) et plusieurs sources, le camp de la Courtine bénéficie d'un contexte hors norme.

Jérôme Yvernault, chargé d'environnement du camp, a présenté les actions mises en place pour la préservation de la biodiversité et de la ressource en eau.

Les actions :

  • 200 hectares de terres agricoles sont dédiés au pâturage et à la fauche, avec des prescriptions agro-environnementales ;
  • 546 hectares bénéficient d'une gestion durable par l'Office National des Forêts (ONF), qui intègrent la protection de la ressource en eau.

Le camp la Courtine © Service communication - camp La Courtine

Le camp de la Courtine

Le camp de la Courtine

D'autres actions ont été mises en œuvre : zéro phyto sur le terrain de manœuvre depuis 2021, enlèvement des bois obstruant les cours d'eau, sensibilisation et formation du personnel.

Plusieurs partenaires appuient ces actions : le Conservatoire des espaces naturels, l'Office national des forêts, le Parc Naturel Régional de Millevaches (Limousin) et certaines collectivités. Il existe aussi des contrats territoriaux en milieux aquatiques, notamment avec la communauté de communes Creuse Grand Sud.

Les échanges se sont poursuivis lors d'une visite de terrain, présentant la restauration d'un ruisseau. Le projet est soutenu par la DTIE, au titre du Fonds d'intervention pour l'environnement.​

 

À télécharger : la stratégie ministérielle de l'eau à l'horizon 2030

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