Dossier ESPT - Tout savoir sur l'ESPT
La confrontation directe d'un être humain à un événement violent et à la mort peut avoir des conséquences sur le psychisme. Pour désigner ce phénomène de traumatisme psychique, il existe aujourd'hui plusieurs termes différents PTSD (Post traumatic stress disorder), SPT (syndrome psycho traumatique), ect. Tous deux visent à décrire le même tableau clinique mais avec des moyens différents.
Qu’est-ce que c’est le SPT ?
Le stress post-traumatique (SPT) : une souffrance pour soi et pour les autres
Souffrir d’un syndrome psycho traumatique n’est pas comparable à d’autres maladies physiques ou mentales. Cette maladie peut être vécue et ressentie comme un réel handicap et peut transformer une vie de façon durable en ayant des répercussions sociales, familiales ou encore professionnelles lourdes. Pourtant, sur le plan médical il est possible d’en guérir. Pour ce faire, il est donc fondamental de savoir reconnaître les symptômes afin de consulter un médecin rapidement.
Le stress post-traumatique, une pathologie de la mémoire
Dans une situation de stress, tout l’organisme se met en tension. Celle-ci a un coût énergétique qui entraine la souffrance de différents organes au niveau du système nerveux, sous forme d’altérations au niveau des structures cérébrales - celles de la mémoire. Les effets des traumatismes psychiques sont des pathologies de la mémoire. Le cerveau, qui a été submergé par l’ensemble des stimuli au moment de l’agression, va les reproduire ensuite à l’identique. Le jour, comme dans un réflexe conditionné, en réaction à un certain bruit ou à une odeur, les images de l’agression reviennent en souvenir, parasitant l’activité psychique naturelle du vétéran. Ce sont les flash-back appelés aussi ecmnésies. La nuit, durant le sommeil, les mêmes phénomènes se reproduisent. C’est ce que l’on appelle les cauchemars traumatiques qui provoquent chez le vétéran des cris, des gestes de combat et un réveil en sueur. Ces cauchemars et ces ecmnésies sont les signes d’un état de stress post traumatique.
L'évolution de la maladie
Le syndrome psycho traumatique possède la particularité d’évoluer en plusieurs phases et de rester relativement silencieux pendant des périodes parfois longues.
Dispositif de prise en charge de l’ESPT dans les armées
La prise en charge du blessé psychique est au cœur des priorités du ministère de la défense. Un dispositif complet qui repose sur tout un réseau de prévention et de soins au profit des militaires et de leur famille a été renforcé depuis 2010. Les médecins d’unité sont les maillons essentiels de ce dispositif. Ils informent, détectent et orientent le blessé souffrant d’ESPT. Celui-ci est ensuite pris en charge par le service psychiatrique d’un hôpital d’instruction des armées ou, à défaut, par un psychiatre civil.
Sigles :
SIMPA : service d’intervention médico-psychologique des armées
SMPCAA : Service médical de psychologie clinique appliquée à l'aéronautique, localisé à Clamart (HIA Percy).
SPM : Service de psychologie de la marine à Paris
CISPAT : Cellule d’intervention et de soutien psychologique de l’armée de terre située au fort neuf de Vincennes.
PSI : section psychologie soutien intervention de la gendarmerie nationale.
IAPR : Institut d'accompagnement psychologique et de ressources.
SGA : Secrétariat général pour l’administration.
Évolution de la prise en charge des traumatismes psychiques dans les armées
Les troubles psychiques sont connus de longues date dans les armées. Dès la première Guerre mondiale, des réflexions ont été menées sur la manière de les prendre en charge. Le dispositif a évolué au fil des années et des conflits jusqu'à une prise en charge complète qui englobe également le soutien des familles.
194-1918 : C’est avec la grande guerre et son déluge de feu qu’est apparu aux armées le problème des « pertes psychiques », ces soldats mis hors d’état de combattre bien qu’indemnes de toute blessure physique. Mais en l’absence d’explication scientifique, c’est à ces hommes que l’on a fait reproche de faiblesse morale. S’il a été nécessaire d’organiser sur le terrain leur prise en charge (1), ils sont souvent restés oubliés ensuite.
La guerre du Viêt Nam et l’émoi d’une population américaine témoin de ce conflit télévisé et de la souffrance des vétérans ont conduit à ce qu’une nouvelle nomination (2) de leurs troubles ouvre au financement et à la mise en place de dispositifs de soins spécifiques.
En France, les psychiatres militaires qui ont apporté leurs soins aux soldats revenus d’Indochine et d’Algérie ont acquis une solide connaissance de ces troubles. C’est à l’initiative de certains d’entre eux que le décret du 10 janvier 1992 a permis la reconnaissance des pathologies psycho-traumatiques comme des « blessures psychiques » ouvrant droits à réparation (3).
Dès lors, la prévention de ces pathologies est devenue une préoccupation pour les armées et la participation à la première guerre du Golfe a conduit à l’engagement de psychiatres militaires sur le terrain. La richesse de leurs expériences a permis d’affiner la clinique des troubles psychiques de guerre et de mettre en œuvre une véritable doctrine d’emploi du psychiatre en opération (4).
Depuis, les opérations extérieures se sont multipliées, conduisant à considérer le soutien psychologique du soldat bien au-delà de son aspect médico-psychologique, mais aussi dans toute sa dimension psycho-sociale. Le conflit en Afghanistan a conduit à porter une attention particulière aux conditions de retour du combattant avec la mise en place, en 2010, d’un temps de décompression et à la nécessité d’une attention durable, non seulement au soldat mais aussi à son entourage.
(1) Des principes de prise en charge formulés pat Th. Salmon en 1917.
(2) Inscription du PTSD dans le manuel de l’association américaine de psychiatrie (3e édition), en 1980.
(3) Décret du 10 janvier 1992 déterminant les règles et barèmes pour la classification et l'évaluation des troubles psychiques de guerre.
(4) Ouvrage « Psychiatrie militaire en situation opérationnelle », Prs Guy Briole, François Lebigot et Bernard Lafont, publié en 1998 par l'ADDIM.
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