La Force d'action navale (FAN)

La FAN, une des quatre forces de la Marine nationale a pour mission de préparer et soutenir un réservoir de forces et de compétences. Son état-major a autorité sur 98 bâtiments de surface et près de 10 500 marins ainsi que sur les trois GPD, plusieurs centres experts, la Flophib, la Fanu, les BN outre-mer et à l’étranger. La FAN est responsable de la préparation des marins et de la disponibilité du matériel, de manière à fournir au CEMA les forces dont il a besoin pour conduire les opérations.

FAN © Marine nationale / Défense

Présentation

Pour garantir que ses unités sont en mesure de répondre aux sollicitations opérationnelles, l’amiral commandant la Force d’action navale, ALFAN, dispose d’un état-major, basé à Toulon, avec des antennes à Brest et Cherbourg, organisé en plusieurs divisions. Il est responsable de la disponibilité technique des bâtiments, de la préparation et de l’entrainement des marins et de la qualification opérationnelle des unités en vue de leur emploi opérationnel.

La flottille amphibie (FLOPHIB)

La flottille amphibie (FLOPHIB), basée à Toulon, a été créée en 1993. C’est une unité constituée de plusieurs équipages ou équipes mettant en œuvre différents types d'engins de débarquement amphibie, de manière autonome ou à partir d’un bâtiment porteur de type porte-hélicoptères amphibie (PHA). La flottille amphibie est constituée d’un échelon de commandement et de soutien, d’équipes de reconnaissance de plage, de chalands de transport de matériel (huit CTM) et d’engins de débarquement amphibie rapide (quatre EDA-R).

Remplaçant les chalands de transport de matériel (CTM), les engins de débarquement amphibie standard (EDA-S) sont livrés à la Marine entre 2021 et 2025. Le programme EDA-S prévoit l’acquisition de 14 engins. Ces nouveaux engins seront basés à Toulon (huit), à Djibouti (deux), à Mayotte (un), à Nouméa (un), à Fort-de-France (un) et à Cayenne (un).

FLOPHIB © Marine nationale / Défense

La force aéromaritime française de réaction rapide

La Force aéromaritime française de réaction rapide (FRMARFOR) est une structure de commandement de force aéromaritime, interarmées et multinationale, aux niveau tactique ou opératif. 

Qu’il soit déployé en temps de paix, de crise ou de conflit, FRMARFOR, le seul état-major tactique français interarmées et international à vocation embarquée, pouvant assumer le commandement de composante maritime dans des opérations nationales ou interalliées, d’une coalition internationale ad hoc, de l’OTAN ou de l’Union Européenne. Son savoir-faire empirique, accumulé avec le temps, est un véritable laboratoire de l’innovation tactique dans la haute intensité, domaine permanent d’innovation tactique. Enfin, il prépare à l’exercice de postes à responsabilité dans le domaine des opérations (Marine, interarmées, internationales). 

L’amiral commandant FRMARFOR est le conseiller des états-majors organique (ALFAN – Amiral commandant la Force d’action navale) et opérationnels (EMO – Etat-major des opérations – ou EMA – Etat-major des Armées) pour l’emploi des forces et la conduite des opérations aéromaritimes dirigées par la France.

FRMARFOR © Marine nationale / Défense

L'organisation du COMFRMARFOR

FRMARFOR est organisé et équipé pour déployer des états-majors de commandement taillés sur mesure, et aptes aux missions au profit de l’Otan, l’UE, ou de coalitions de circonstance. Dans le cadre de la NRF (NATO response force), FRMARFOR prend régulièrement l’alerte du commandement de la composante aéromaritime, prête à intervenir sous faible préavis. 

L’état-major multinational à terre, comme à la mer, est organisé en cellules fonctionnelles selon les standards de l’OTAN, à terre comme en mer, avec des officiers mariniers expérimentés dans différents domaines : 

  • N0 Commandement 
  • N1 Suivi du personnel
  • N2 Renseignement 
  • N3 Conduite des opérations 
  • N4 Logistique 
  • N5 Planification des opérations 
  • N6 Systèmes de communications 
  • N7 Entrainement 
  • N8 Finances et cadre juridique des opérations
  • N9 Influence
  • N10 Cybersécurité

En plus de ces domaines d’expertises, FRMARFOR s’appuie sur 3 états-majors spécialisés : opérations amphibies, guerre des mines, groupe aéronaval.

Effectif en temps de paix : 109 représentant 10 nations alliées. Lors des déploiements, des renforts en personnel (60 à 100 personnes supplémentaires), provenant d’organisations françaises et alliées identifiées, complètent l’effectif de cet état-major. 

Quartier général :
Quand il n’est pas déployé pour une opération ou un exercice, l’état-major planifie les activités futures, suit les opérations en cours et veille les zones de crises potentielles et les évènements internationaux depuis le quartier général à Toulon et les locaux à Brest (pour la guerre des mines).

Embarqué à bord du bâtiment de commandement, l’état-major peut être projeté en mission partout dans le monde, en permanence et dans des délais très courts. 

Plateformes de commandement : 

  • Porte-avions Charles de Gaulle
  • Porte-hélicoptères amphibies Dixmude, Mistral et Tonnerre 
  • Plateforme préférentielle pour la conduite d’opérations amphibies (CATF) ou d’opérations aéromaritimes (MCC).

Moyens / organisation :

  • 1 chaîne de commandement : PR – CEMA – ALFAN/CFANU – CTF à bord du porte-avions ; 
  • 1 centre de commandement (le COFANU) placé sous l’autorité d’ALFAN/CFANU et chargé de la planification et de la conduite des opérations de la FANU ; 
  • Le groupe aéronaval : le porte-avions Charles de Gaulle, son groupe aérien et son escorte ; 
  • 1 type d’avion de chasse : le Rafale M ; 
  • 1 type de missile : l’ASMP-A.

FRMARFOR © Marine nationale / Défense

La force aéronavale nucléaire

La Force aéronavale nucléaire (FANU) est une des trois forces nucléaires françaises avec la Force océanique stratégique (FOST) et les Forces aériennes stratégiques (FAS). Elle est l’une des deux forces de la dissuasion mises en œuvre par la Marine nationale (l’autre étant la FOST et ses SNLE). La FANU, par sa structure et ses moyens techniques et humains, contribue à la dissuasion nucléaire française, à la fois outil et stratégie à la main du Président de la République. 

Les forces nucléaires de la France reposent sur deux composantes : une océanique et une aéroportée. La Marine met en œuvre la totalité de la composante océanique de la dissuasion avec les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (FOST/SNLE) et leurs missiles balistiques stratégiques de la famille M51 et participe à la composante aéroportée avec les Rafale Marine et les missiles aérobies ASMP-A du groupe aéronaval opérant à partir du porte-avions Charles de Gaulle.

Avec les Forces aériennes stratégiques (FAS) de l’armée de l’Air et de l’Espace, la Force aéronavale nucléaire constitue une partie de la composante aéroportée de la dissuasion. Concrètement, il s’agit de la capacité pour les Rafale M de l’aéronautique navale embarqués sur le porte-avions Charles de Gaulle à mettre en œuvre le missile air sol moyenne portée amélioré (ASMP-A) depuis la mer. 

Les fonctions de commandant de la Force aéronavale nucléaire (CFANU) sont exercées par l’amiral commandant la Force d’action navale (ALFAN). Il dispose d’une structure de force permanente : un état-major, constitué au sein de la division FANU de son état-major (ALFAN/FANU) et d’un centre opérationnel (COFANU).

Ses moyens (task force – TF – constituée du groupe aéronaval – les avions, le porte-avions et son escorte), d’usage dual, ne sont pas en permanence sous son contrôle opérationnel. Cette task force est cependant activable à tout moment, en dehors des périodes d’indisponibilité longue / majeure du porte-avions, en particulier de changement de ses cœurs nucléaires. 

La FANU bénéficie entre autres de la souplesse d’emploi ainsi que du caractère démonstratif et réversible qu’offre l’outil porte-avions (exercice de la pression politique dès l’appareillage du port-base ou durant le transit, capacité de pré-positionnement ou de redéploiement sans contrainte géographique - liberté des mers - et capacité de démonstration de force graduée). 

Au titre de la préparation opérationnelle de la FANU, ALFAN et ALAVIA exercent une tutelle organique conjointe sur ce dispositif dont ils garantissent le niveau d’entraînement du personnel et la disponibilité du matériel.

FANU © Marine nationale / Défense

Les groupes de plongeurs-démineurs

Répartis sur les trois façades maritimes métropolitaines, les groupes de plongeurs-démineurs (GPD) opèrent jusqu’à 80 mètres de profondeur, sur le territoire national comme en opérations extérieures pour des missions de neutralisation d’engins explosifs, de guerre des mines et de sécurisation des approches maritimes. Au quotidien, ils garantissent la protection du territoire en maintenant des alertes permanentes pour intervenir sur tous types d’engins explosifs, conventionnels comme improvisés. Ils peuvent être associés aux missions de service public lors d’interventions de sauvetage, de protection de l’environnement ou de recherches sous-marines. Dans le cadre de l’action de l’État en mer, ils neutralisent plus de 11 tonnes de munitions historiques par an.

Eléments indispensables aux opérations de combat aéromaritime, ils sont facilement projetables et interviennent sur les théâtres extérieurs pour des actions de guerre des mines, de déminage portuaire ainsi qu’en protection des bâtiments de combat.

En guerre des mines, les GPD agissent en complémentarité des autres moyens de lutte contre les mines (chasseurs de mines tripartites, bâtiments remorqueur de sonar et, dans le cadre du système de lutte anti-mines du futur (SLAM-F), modules de lutte contre les mines). 

Ils détiennent également des capacités spécifiques : capacité de dépiégeage d’assaut dans les opérations de reprises de vive-force pour le GPD Manche, capacité d’ouverture de chenal d’assaut pour opérations de débarquement et capacité de travaux sous-marins pour la GPD Méditerranée et capacité d’intervention en eaux polluées et de capacité de neutralisation et récupération de mine inconnue pour le GPD Atlantique.

Missions

Prévention – Protection – Soutien à la Dissuasion – Connaissance – Anticipation – Déminage et surveillance des chenaux stratégiques – Sécurisation des accès aux ports stratégiques militaires et civils – Détection et neutralisation de la menace mine

Équipement - Armement

  • Bâtiment base de plongeurs-démineurs (BBPD) avec caisson hyperbare multiplace embarqué ;
  • Vedettes d’intervention pour plongeurs-démineurs avec caisson hyperbare multiplace embarqué ;
  • SRA 750 : embarcations semi-rigide 2x200 CV ;
  • SRMN 600 : embarcations semi-rigide 150 CV ;
  • Véhicules et 4x4 d’intervention déminage, dépiégeage et plongée ;
  • Robots téléopérés de déminage TELEMAX et CYCLOPE ;
  • Equipements de recherche : 
    • ALISTER 9 : véhicule sous-marin autonome équipé d’un sonar ;
    • KLEIN 3900 : sonars remorqués ; 
    • SPPA : sonar portatif pour plongeurs d’armes ;
    • Mini-ROV munex : robot sous-marin filoguidé.
  • Matériel travaux sous-marins 
  • Appareils de plongée :
    • recycleurs CRABE MK 2 (profondeur d’intervention : 0 - 80m) 
    • recycleurs FROGS (0 – 6m) ;
    • appareils circuits ouverts air (0 – 50m) et mélange (0 – 80m) ;
    • narguilé « pieds lourds » pour travaux sous-marins.

Caractéristiques

Équipage : 33 plongeurs-démineurs, 6 mécaniciens et électriciens, 1 médecin et 2 infirmiers spécialisés, 5 marins de soutien logistique et administratif.

Les bâtiments

Les plongeurs-démineurs peuvent opérer à partir des bâtiments base de plongeurs-démineurs. Bâtiment de 42 mètres qui a pour mission l’acheminement, la mise en œuvre et le soutien technique médical et opérationnel d’un détachement de 12 plongeurs démineurs opérant en complète autonomie jusqu’à 80 mètres. Il participe également à la formation des plongeurs-démineurs et des nageurs de combat.

GPD Atlantique

  • BBPD Styx – M614

GPD Manche

  • BBPD Vulcain – M611

GPD Méditerranée

  • BBPD Achéron – M613
  • BBPD Pluton – M622

GPD © Marine nationale / Défense

Centres experts

Pour garantir que ses unités sont en mesure de répondre aux sollicitations opérationnelles de l’État-major des Armées, ALFAN dispose des capacités d’entraînement au profit de l’ensemble des forces dans quatre domaines d’expertises. Ces centres sont en charge de la préparation des marins et de la mise à disposition d’experts prêts à intervenir dans les domaines qui leur sont propre : la plongée humaine et intervention sous la mer, la guerre électronique, la météorologie et océanographie de la Marine et enfin la cyberdéfense.

Le CEPHISMER, une unité à l’héritage glorieux qui prépare l’avenir…

·        1942 : Pionnier de la plongée humaine

·        1962 : Pionnier du bathyscaphe

·        1972 : Pionnier de la plongée en saturation

·        Années 80 : Pionnier de la robotique sous-marine

·        2022 : Stratégie MFM

… ayant plusieurs fois changé de nom sans jamais changer de vocation :

·        1945 : GRS -> Groupe de Recherche Scientifique

·        1950 : GERS -> Groupe Etude et Recherche Sous-marine

·        1974 : GISMER -> Groupe d’Intervention Sous la MER

·        1981: COMISMER -> COMmandement de la plongée et de l’Intervention Sous la MER

·        2000 : LA CEPHISMER -> Cellule Plongée Humaine et Intervention Sous la MER

·        2023 : LE CEPHISMER -> Centre Expert de la Plongée Humaine et de l’Intervention Sous la MER

Notamment avec les « Mousquemers » : Frédéric DUMAS, Philippe TAILLIEZ et Jacques Yves COUSTEAU, qui ne doivent pas occulter les personnages moins célèbres mais pas moins indispensables comme Maurice FARGUES, mort en service commandé au cours d’une plongée à 120 mètres le 17 septembre 1947.

Introduction

Le Centre Expert Plongée Humaine et Intervention Sous la Mer (CEPHISMER) est une entité de la Marine Nationale française, dont l’ADN en plongée est marqué par des décennies d’expérience. Ses missions sont d’innover et réglementer pour conjuguer efficacité opérationnelle et sécurité des plongeurs. Le CEPHISMER, reconnu pour son expertise en plongée humaine, est le référent du domaine pour les Armées. En parallèle de la plongée humaine, le CEPHISMER est le « bras armé » de La Marine Nationale pour la maîtrise des fonds marins grâce à ses moyens d’intervention robotisée par grands fonds.

Une rapide histoire de la plongée autonome…

Les frères John et Charles DEANE mettent au point en 1823 un équipement pour intervenir dans les locaux remplis de gaz toxiques, qui fait par la suite l'objet d'une adaptation à la plongée. A la même époque (1836), l'allemand Auguste SIEBE réalise un scaphandre (pompe à bras en surface alimentant en air le scaphandrier lesté équipé d’un casque) qui sera commercialisé dans le monde entier.

Entre 1860 et 1864, les français Benoît ROUQUAYROL (ingénieur des mines) et Auguste DENAYROUZE (lieutenant de vaisseau) mettent au point un "réservoir- régulateur" pour la plongée. Le plongeur porte sur son dos une réserve tampon pouvant être alimentée de la surface par un tuyau d'air comprimé. A la réserve tampon est associé un détendeur qui délivre au plongeur de l'air à la pression ambiante. Lorsque le réservoir est indépendant de la surface, le plongeur évolue sur le fond en plongée autonome.

Le physicien Paul BERT (1833 – 1886) étudie les phénomènes pressionnels. Il met en évidence les effets de l’oxygène en pression (les travaux seront repris par le physiologiste anglais James LORRAIN SMITH). Il montre le rôle de l'azote dans les phénomènes de décompression. Le physiologiste John-Scott HALDANE (1860 – 1936) met au point des tables de décompression. Ces dernières sont adoptées à partir de 1907 par la plupart des grandes marines militaires.

En 1926, le capitaine de corvette Yves LE PRIEUR (1895 – 1963) effectue une plongée avec un appareil respiratoire autonome : une bouteille de 3 litres d’air comprimé remplie à 150 bars (utilisée pour le gonflage des pneus de voiture) et un détendeur simple à débit constant (mis au point avec l'ingénieur FERNEZ, le principe du détendeur plus performant de ROUQUAYROL et DENAYROUSE tombe dans l'oubli). Le plongeur est équipé d'un pince-nez et de lunettes. Il peut évoluer une dizaine de minutes par douze mètres de fond.

… et du CEPHISMER

Apparaissent alors les « Mousquemers » : Jacques-Yves COUSTEAU, Philippe TAILLIEZ et Frédéric DUMAS qui réalisent en 1942 au large des Embiez le premier film sous-marin « Par 18 mètres de fond », un court métrage de 15 minutes. Après le drame du sabordage de la flotte de Toulon (26 et 27 novembre 1942), le trio décide de tourner un nouveau film avec pour titre évocateur « Épaves ». Le scaphandre autonome COUSTEAU-GAGNAN né de leur rencontre avec l’ingénieur Emile GAGNAN sert au tournage de ce film de 28 minutes, démontrant les possibilités d’intervention du scaphandre autonome. Ce film persuade le vice-amiral d’escadre André LEMONNIER, chef d’état-major général de la Marine de 1943 à 1950, de créer le Groupe de Recherches Sous-Marines (GRS) dont il confie le commandement à Philippe TAILLIEZ avec comme missions repérer et photographier les épaves, récupérer des engins explosifs expérimentaux pour analyse et expertiser des appareils respiratoires étrangers.

En 1948, le GRS participe activement aux essais peu fructueux du bathyscaphe FNRS2 du professeur Auguste PICCARD à Dakar. A l’été 1953, le capitaine de corvette Georges HOUOT (pilote) et l’ingénieur Pierre WILLM commencent les essais du FNRS3 en Méditerranée et atteignent en 1954 la profondeur record de 4 050 mètres pour être désarmé en 1960 après avoir effectué 93 plongées profondes. Ensuite, entre 1961 et 1974, le bathyscaphe Archimède construit par La Marine Nationale atteint une profondeur record de 11 000 mètres (dans la fosse des Mariannes, Pacifique).

Dans les années 1970, le GERS développe avec la COMEX  des mélanges de gaz respirables permettant à des « scaphandriers » de travailler en plongée à saturation à des profondeurs de l'ordre de 200 ou 300 mètres. Le record en plongée à saturation est établi en 1988 à une profondeur de 534 m par 4 plongeurs professionnels de la COMEX et 2 plongeurs de la Marine Nationale lors de l’expédition HYDRA VIII. En 1974, le GERS devient le GISMER « Groupe d’Intervention Sous la Mer », chargé d’assurer le développement des techniques de plongée à grande profondeur.

L’héritage scientifique et historique du GRS, puis du GERS et du GISMER est repris par COMISMER (Commandement de la Plongée et de l’Intervention Sous la Mer) en 1981. En 1993, la Marine recentre ses activités sur ses missions prioritaires et décide d’abandonner la plongée à grande profondeur dans le cadre d’une restructuration des Armées qui limite l’intervention de ses plongeurs aux profondeurs accessibles aux plongeurs autonomes (80 mètres).

Le 1er juin 2000, COMISMER devient la CEPHISMER « Cellule Plongée Humaine et Intervention Sous la Mer » de la force d’action navale, puis le CEPHISMER « Centre Expert de la Plongée Humaine et de l’Intervention sous la Mer » le 1er janvier 2023. Ce passage de cellule à centre expert marque la réorganisation du CEPHISMER qui fonctionne désormais par pôles appuyés par une section « soutien ». Deux pôles sont chargés de la plongée humaine le pôle « maîtrise des risques en plongée » et le pôle « innovation / préparation de l’avenir ». Ils sont responsables de l’expertise technico-opérationnelle :

·        Veille réglementaire du domaine de la plongée humaine ;

·        Élaboration de la doctrine et de la réglementation plongée humaine de la Marine Nationale ;

·        Développement de l’équipement ;

·        Veille technologique du domaine de la plongée humaine ;

·        Vérification des spécifications et des exigences techniques des équipements ;

·        Évaluation technico-opérationnelle des matériels en phase d’acquisition ;

·        Référent de l’innovation dans le domaine de la plongée humaine ;

·        Analyse des « évènements plongée » reportés par les utilisateurs ;

·        Contribution à la formation des plongeurs en tant qu’expert métier pour la spécialité de plongeur démineur et pour le brevet de maîtrise associé ;

·        Contrôle des qualifications individuelles des plongeurs de bord ;

·        Audits techniques du domaine « plongée » ;

·        Expertise technique des procédures et du matériel de plongée post-accident.

Le troisième pôle est le groupe d’intervention sous la mer (GISMER). L’intervention sous la mer regroupe les activités subaquatiques pour lesquelles les paramètres « temps », « profondeur » ou « nature du milieu » dépassent les limites de la plongée humaine. Dans ce domaine, le CEPHISMER assure les missions suivantes :

·        la préparation et la participation à des opérations de maîtrise des fonds marins (OMFM) ;

·        la préparation et la participation à des opérations de sauvetage collectif des équipages de sous-marins ;

·        la participation à la mise en oeuvre du NSRS (NATO Submarine Rescue System) ;

·        la localisation, l’expertise, le déblaiement et la récupération d’objets ou d’épaves sur le fond ;

·        la veille réglementaire du domaine de l’intervention sous la mer ;

·        la veille technologique du domaine de l’intervention sous la mer.

Un réseau d’experts de chaque armée, direction, service et de la Gendarmerie renforce cette structure permanente. Des éléments de ce réseau sont insérés de manière permanente au CEPHISMER : les « experts » « eaux intérieures » (armée de Terre), « Gendarmerie » (Gendarmerie nationale) et « service de santé des Armées ».

Depuis 2022, LE CEPHISMER est l'unité marraine d'une Préparation Militaire Marine, située à Troyes dans l'Aube. Sur la base de l’armée de l’air et de l’espace de Prunay-Belleville, la PMM « Amiral AUBE » forme aux rudiments de la mer et du soldat une soixantaine de jeunes par an.

Cephismer © Marine nationale / Défense

Le centre de renseignement et guerre électronique (CRGE)

Le récent élargissement des compétences du centre pivot du renseignement pour la Marine nationale s’inscrit dans cette recherche d’efficacité opérationnelle. Ainsi, la création du centre de renseignement et de guerre électronique de la Marine (CRGE Marine), bénéficie en premier lieu aux forces maritimes et à leurs unités.

« Le renseignement confère la supériorité en opérations. Il nous permet d'intervenir efficacement dans l'immensité de nos ZEE, de connaître l'adversaire et de nous préparer au combat. Le renseignement est consubstantiel des opérations. Il les appuie, elles l'alimentent ». Vice-amiral d’escadre Bernard-Antoine Morio-de-l’Isle, alors autorité de coordination « renseignement » de la Marine nationale.

Le CRGE Marine est également à la barre afin d’apporter une expertise sur les métiers du renseignement et de la guerre électronique et de préparer l’avenir en soutenant les programmes qui lui permettront de s’adapter à un environnement en perpétuelle évolution. Dans le cadre du plan MERCATOR ACCÉLÉRATION, les domaines du renseignement et de la guerre électronique se projettent également vers 2030, pour une Marine de combat et une Marine de pointe !

Le centre d’expertise météorologique et océanographique de la Marine (CENTEX METOC)

Implanté à Brest, c’est une unité élémentaire rattachée à ALFAN sur les plans fonctionnel et organique. Ses missions vont du soutien aux opérations de la Force océanique stratégique en passant par le renfort en ressources humaines des unités, l’entretien des savoir-faire opérationnels ou encore le suivi du matériel et de la documentation METOC.

Le centre conseille ALFAN, et plus largement la Marine, pour tout ce qui a trait à la formation, à l’emploi du personnel METOC et la prise en compte des données d’environnement géophysique dans les opérations ou les programmes (expérimentation de produits et matériels nouveaux, retour d’expérience, travaux d’évolution ou d’élaboration de textes doctrinaux dans le domaine METOC…). Il analyse les données océanographiques et météorologiques afin d’établir des prévisions et d’anticiper l’impact de l’environnement sur le déploiement opérationnel des bâtiments, de leurs aéronefs embarqués ainsi que sur l’ensemble des opérations aéromaritimes menées par CECLANT et les forces sous-marines. La surveillance des états de mer, des vents, des courants, de la visibilité et des masses d’air permet notamment au commandant adjoint opérations d’organiser son programme d’activités en tenant compte ces facteurs essentiels : par exemple pour déterminer les zones les plus favorables à l’emploi de nos senseurs dans le domaine de la lutte sous la mer et de la lutte au-dessus de la surface. De plus, les données produites par Météo France et le centre de fusion de données du SHOM (service hydrographique et océanographique de la Marine) et transmises sur demandes par le CISMF (centre interarmées de soutien METOC aux Forces) constituent le socle d’informations HOM indispensable aux opérations. A ce titre, l’exploitation du retour d’expérience par le CENTEX METOC contribue à l’amélioration permanentes du soutien METOC. Enfin, dans le domaine de la vigilance « vague-submersion », le CENTEX METOC assure le suivi permanent des niveaux marins sur les différentes façades maritimes.

METOC © Marine nationale / Défense

Situé à Toulon et à Brest, le CSC agit au profit de toutes les composantes opérationnelles de la Marine. Il a trois missions principales : 

- préparer les unités au combat numérique en les entraînant à réagir à un incident de la cyberdéfense en exploitant des scénarios concrets et réalistes. Les cyber-entraîneurs vérifient les capacités de l’unité à détecter, classifier, contrer la menace, restaurer les systèmes et, le cas échéant, être en mesure de poursuivre la mission opérationnelle avec des systèmes informatiques potentiellement dégradés ;

- cyber-surveiller les unités via son SOC (security operations center) et un réseau de capteurs spécifiques pour détecter le plus rapidement possible les éventuelles attaques

- intervenir avec ses Groupes d’intervention rapides (GIR) d’alerte, entraînés, équipés et projetables sous faible préavis sur ordre de l’état-major des Armées sur une unité victime d’un incident cyber.

Les membres du CSC sont des experts en cybersécurité, spécialisés pour certains en sécurité des systèmes industriels. Ils sont renforcés par des spécialistes des systèmes métiers qui viennent élargir le cercle des compétences du CSC. Enfin, les marins du CSC sont tous dotés d’une indispensable expérience opérationnelle à la mer.

CSC © Marine nationale / Défense

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