Biodiversité

Le ministère dispose d’un domaine foncier de 275 000 hectares en métropole destinés à 70 % à assurer l’entraînement des forces (terrains de manœuvre, terrains d’exercice de tirs, etc.).

Compte tenu de leur utilisation militaire, ces terrains d’accès réglementés, préservés de l’urbanisation et de l’agriculture intensive, laissant les processus naturels d’érosion et de sédimentation se développer, présentent souvent une richesse faunistique et floristique reconnue au niveau national et européen.

Biodiversité © MINARM/SGACOM/E.RABOT

Stratégie ministérielle de préservation de la biodiversité à l'horizon 2030

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Pour concilier les activités opérationnelles, qui constituent la finalité première de ses terrains et la préservation de la biodiversité, le ministère des Armées a élaboré une stratégie ministérielle de préservation de la biodiversité et s’appuie sur sa chaîne de commandement, son réseau de compétences interne et sur des partenariats externes, dans le cadre de conventions écologiques.

Cette première stratégie de préservation de la biodiversité du ministère des Armées a été élaborée afin de formalise les actions menées depuis longtemps pour réduire au maximum l'impact des Armées sur les espaces naturels. Tout en veillant à préserver la capacité opérationnelle des armées, elle ambitionne de contribuer de manière directe aux politiques européenne et nationale suivies en matière de préservation de la nature.

Cette stratégie de préservation de la biodiversité à l’horizon 2030 s’inscrit dans la politique globale du ministère des Armées pour appréhender les effets dévastateurs du changement climatique. La profonde imbrication entre climat, biodiversité, sécurité et défense est connue et le changement climatique a d’ores et déjà des effets de grande ampleur sur les questions de défense et de sécurité, obligeant le ministère des Armées à se saisir très concrètement de tous ces enjeux. Cet objectif commence par la protection de la biodiversité sur ses emprises militaires.

En sa qualité de plus gros propriétaire foncier de l'État, le ministère peut en effet déployer une véritable politique de gestion durable sur ses emprises.

Les classements des terrains du ministère des Armées

80% des terrains militaires en métropole font l’objet d’un classement au titre de la biodiversité (classement au titre des réserves naturelles, Natura  2000, etc.) ou font partie d'une zone d’intérêt faunistique et floristique remarquable.

À titre d’exemple, les terrains militaires sont intégré dans plus de 40 parcs naturels régionaux différents.

Les sites militaires sont également inclus dans d’autres types d’aires protégées, comme les parcs nationaux, les réserves naturelles nationales ou dans des sites Natura 2000.

Le réseau Natura 2000

Le réseau Natura 2000 assure la protection de sites naturels européens, terrestres et marins, identifiés pour la rareté ou la fragilité de leurs habitats et de leurs espèces sauvages, animales ou végétales.

Au total, ce sont 329 sites Natura 2000 qui comprennent une emprise militaire, soit près de 45 000 hectares.

11 sites se situent exclusivement sur un terrain militaire (par exemple : la Valbonne ; Captieux, Mailly-Le-Camp ; ou encore Suippes). Pour préserver la biodiversité de ces sites exceptionnels, le ministère a développé des accords de gestion écologique ainsi que des programmes LIFE.

Les programmes LIFE : des projets en partenariat avec les Conservatoires d’espaces naturels

Le programme LIFE (l'instrument financier pour l'environnement) est un outil de l'Union européenne destiné à financer des actions innovantes en faveur de la biodiversité européenne, au sein du réseau Natura 2000. Le ministère des Armées a porté trois programmes LIFE au total depuis 2012 : le LIFE Défense Nature 2Mil, le LIFE NaturArmy et le LIFE la Valbonne.

LIFE Défense Nature 2Mil

Si une dizaine de projets a déjà été consacrée aux terrains militaires dans l’Union européenne, le projet « Life Défense Nature 2Mil » a été le premier LIFE français à intervenir sur la biodiversité des terrains militaires. Forts d’une collaboration d’une dizaine d’années, le commandement de la zone terre Sud-Est et le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) de Rhône-Alpes ont coordonné ce projet « Life Défense Nature 2 Mil » entre 2012 et 2017 sur 4 sites militaires répartis entre la Drôme, le Gard, le Var et la Corse.

Depuis septembre 2019, le ministère des Armées porte deux nouveaux programmes LIFE : LIFE NaturArmy et LIFE La Valbonne.

LIFE NaturArmy

Piloté par la Direction des patrimoines, de la mémoire et des archives (DPMA) en collaboration avec le réseau des Conservatoires d'espaces naturels, le projet LIFE NaturArmy a été officiellement lancé au mois d'octobre 2019 et se poursuit jusqu'en 2023.

Le ministère a pour ambition d'améliorer l'état de conservation des espèces et des habitats qui ont justifié le classement Natura 2000 des sites militaires par le développement et le déploiement d'une stratégie à l'échelle nationale et européenne. LIFE NaturArmy a ainsi pour objectif de mettre en place une gestion exemplaire des sites Natura 2000 au sein du ministère et de faire mieux connaître les actions menées dans ce sens. Pour atteindre ces objectifs, des expérimentations sont menées sur une dizaine de sites pilotes volontaires, parmi lesquels figurent Avon, Montmorillon, Auvours, les camps de Champagne, le Détachement Air 273 à Romorantin, Cazaux, Linès-Plouhinec et l'Île du Levant. 

LIFE la Valbonne

Le programme LIFE la Valbonne est porté par l’Etat-major de la zone de défense de Lyon en partenariat avec le Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes.

Prévu pour une durée de 7 ans (jusqu’en 2026), LIFE la Valbonne a pour objectif de restaurer et mettre en place des pratiques permettant de préserver les espèces et habitats d’intérêt communautaire du camp de la Valbonne. Ce terrain militaire abrite notamment l’une des prairies sèches les plus importantes de la région Auvergne-Rhône-Alpes (1 400 ha) qui est aujourd’hui menacée.

Pour plus d’informations sur les programmes LIFE du ministère des Armées, rendez-vous : http://www.lifeterrainsmilitaires.fr

 

Des partenariats pour améliorer la gestion des sites

Le ministère des Armées veille au respect de la politique gouvernementale en matière de biodiversité ; il élabore ainsi des conventions de gestion écologique avec différents partenaires et en assure le suivi.

L’objectif du ministère n’est pas de multiplier les partenariats sur l’ensemble des terrains militaires mais de mettre en œuvre des actions concrètes de préservation de la biodiversité pour répondre aux besoins de l’autorité militaire en termes de conseils et d’accompagnement. Depuis les années 1990, des conventions de partenariat locales ont été mises en place entre des camps militaires et des gestionnaires d’espaces naturels.

Depuis 2009, le ministère des Armées a développé des partenariats nationaux avec quatre principaux acteurs, dans le but de préserver la biodiversité de ces terrains militaires :

-  La Fédération des conservatoires d’espaces naturels (FCEN) ;

-  Le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) ;

-  La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) ;

-  L’Office national des forêts (ONF).

Une des actions phare en matière de biodiversité est la préservation du Gypaète barbu, pour laquelle le ministère des Armées s’est engagé en collaboration avec la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). Ainsi, la LPO fournit aux pilotes les localisations des nids pour qu'ils les intègrent dans leur plan de vol. Pour cette coopération, le ministère et la LPO ont signé un premier engagement commun en 2009 renouvelé en 2020.

© Ministère des Armées

Un nouveau partenariat avec le Muséum national d’Histoire naturelle

Une convention de coopération a été signée le 22 février 2019 entre le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) et le ministère des Armées. Le ministère des Armées a ainsi confié au MNHN la réalisation d’une mission de conseil afin de bénéficier de son expertise scientifique dans la réalisation de plusieurs projets pilotes.

De juin à juillet 2021, le ministère des Armées et le Muséum national d’Histoire naturelle se sont également associés à l’occasion du Tour de France de la biodiversité pour mettre en valeur les actions menées pour la préservation de la biodiversité sur les sites militaires.

Acteur de la politique nationale en faveur de la biodiversité

Le directeur de la direction des territoires, de l’immobilier et de l’environnement (DTIE), haut fonctionnaire au développement durable (HFDD), est membre du conseil d’administration de l’Agence Française pour la biodiversité, qui est l’interlocuteur privilégié des différents acteurs de la biodiversité : associations, entreprises ou collectivités locales. Ce positionnement permet au ministère d’être un acteur majeur et incontournable de la mise en œuvre de la politique nationale en matière de biodiversité.

Afin d’aider les sites à mettre en œuvre cette stratégie, le fonds d'intervention pour l'environnement (FIE) est un outil qui a chaque année vocation à financer des actions volontaristes et innovantes en faveur de l'environnement sur des emprises du ministère :

  • Depuis 2016, le FIE a financé 131 projets en lien avec la biodiversité, pour un montant total de 2 582 860 € ;
  • De plus en plus de projets sont financés, avec 89 projets soutenus entre 2018 et 2021, soit 68% des 131 projets (2016-2021) ;
  • Depuis 2020, 600 000€ sont investis chaque année dans des projets visant la préservation de la biodiversité.

Les projets de recherches phares financés par le ministère des Armées

 Le projet Kivi Kuaka a pour objectif d’évaluer la capacité de certains oiseaux migrateurs transpacifiques à déceler la formation et l’évolution des cyclones pour anticiper les catastrophes naturelles. Initié en 2017 par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), il est cofinancé par le ministère des Armées et bénéficie du soutien de la Marine nationale.

Le projet MICROPAC a pour objectif d’étudier des populations de thons et d’acquérir de nouvelles observations dans le Pacifique intertropical pour mieux comprendre le fonctionnement des écosystèmes océaniques où la ressource en thon est importante et constitue un enjeu géopolitique majeur.

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