Un lieu d’exposition métamorphosé proposant une expérience immersive sur la mer à travers une architecture intérieure tout en courbes océanes. Une scénographie entièrement repensée, fluide et ouverte sur les enjeux d’aujourd’hui – environnementaux, géostratégiques, économiques, scientifiques – grâce à un triplement de l’espace d’exposition temporaire. Une vocation réaffirmée de présenter et sublimer la grande aventure de la Marine française. Telle est la promesse faite par le musée national de la Marine pour son site parisien, logé dans l’aile Passy du Palais de Chaillot, place du Trocadéro, et qui a ouvert ses portes le 17 novembre. Une transformation décidée en 2015, qui porte une ambition forte pour cet établissement public à caractère administratif, en adéquation avec son statut d’opérateur phare de la politique culturelle du ministère des Armées qui exerce sur lui une autorité de tutelle via la direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) du secrétariat général pour l’administration (SGA).

Choc visuel

Mais ce site réinventé du musée de la Marine, c’est avant tout un choc visuel. Jamais rénové depuis son ouverture en 1943, l’intégralité du musée, hormis les murs porteurs, a été remodelée à partir d’un projet architectural conçu notamment par la prestigieuse agence norvégienne Snøhetta. Les salles autrefois un peu sombres sont blanches et lumineuses. Le vestibule communique désormais avec un hall d’entrée élargi et majestueux. Un espace évènementiel de 350 m² doté d’un auditorium escamotable peut à présent accueillir tous types de manifestations, du défilé de mode au PC de course maritime. Dans les salles d’exposition, de multiples dispositifs numériques, vidéos et sonores, provoquent un sentiment fort d’immersion. La réouverture d’un escalier historique pour créer une boucle de parcours et une continuité ininterrompue de salles d’exposition aux volumes épurés, et qui ouvrent des vues sur la Tour Eiffel et les jardins du Trocadéro, achèvent de convaincre le visiteur de l’entrée du musée dans la modernité et réaffirme son orientation grand public.

L’ambition thématique du musée a également évolué avec le temps : évoquer le passé, mais aussi le présent et l’avenir. 1 000 pièces, toutes restaurées, sont présentées au travers d’un parcours muséal inédit. Des « Escales » abritent des objets phares du musée : les magnifiques modèles réduits de navires qui font la joie des enfants, les instruments de navigation dont les surprenants optiques de phare, les impressionnantes sculptures navales et les célèbres peintures de Joseph Vernet sur les ports de France. Elles alternent avec des « Traversées » mettant en lumière trois thématiques : « Les routes de la consommation » consacrée dans un premier temps au port du Havre, « Tempêtes et naufrages » et son spectaculaire mur d’images figurant une vague de plus de 10 mètres de haut et enfin « La France, puissance navale », abritée dans une belle galerie tout en longueur qui évoque la cale inversée d’un navire. Cette salle clôt de manière magistrale l’exposition permanente. Elle raconte une histoire complète de la Marine française – de l’Ancien régime et de l’Empire, de l’ère industrielle et des conflits mondiaux jusqu’à son devenir depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale – et permet de présenter des pièces exceptionnelles mais aussi des intérieurs de navires de guerre ou de sous-marins, des maquettes de porte-avions et même un simulateur Rafale dans lequel le visiteur expérimente un vol sur le célèbre avion de combat. Un focus particulier est consacré aux innovations et inventions tactiques et technologiques. Mais la vraie nouveauté du musée, c’est cette mezzanine au centre de la galerie Davioud, au rez-de-chaussée, qui accueille les espaces d’actualité et sera en accès libre afin d’évoquer les nouvelles questions qui agitent le monde de la mer. Avec ce nouvel écrin, le site parisien du nouveau musée de la Marine remplit pleinement sa mission actuelle, ainsi que le rappelle son directeur, Vincent Campredon : « En sortant d’ici, je veux que le visiteur ait le sentiment que la France est un grand pays maritime, une grande puissance navale mais aussi cette impression d’importance de la mer et la conviction que celle-ci constitue notre avenir. »

Focus

Le musée national de la Marine, outre son site à Paris, dispose de plusieurs sites en région : Brest, Port-Louis, Toulon et deux à Rochefort, ainsi qu’un centre de conservation et de ressources à Dugny (Seine-Saint-Denis). Si le musée national de la Marine dispose d'une autonomie administrative et financière, il est placé sous la tutelle de la direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) du secrétariat général pour l’administration (SGA). Le ministère des Armées, deuxième acteur culturel de l’Etat, compte notamment trois grands musées, établissements publics : le musée de l’Armée, le musée de l’Air et de l’Espace et le musée national de la Marine.