Guerre de Corée, 70 ans après l’armistice : la participation du bataillon français de l'ONU mise à l’honneur
Patricia Miralles, secrétaire d’Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire était en visite officielle de quatre jours en Corée, dans le cadre des commémorations de la fin de la guerre de Corée (1950 -1953). Un bataillon de soldats français sous mandat de l’ONU y était alors engagé.
Patricia Miralles s'est rendue sur le site de Arrow Head, là où se battirent les soldats du bataillon de l'ONU sous le commandement du général Monclar. « Ils s'y battirent héroïquement au cours d'un conflit d'une rare intensité », écrit la secrétaire d'Etat dans un tweet. Mme.Miralles s'est ensuite exprimée en présence de ses homologues des états jadis engagés sous mandat de l'ONU pendant la guerre de Corée, lors du 2023 Ministerial Summit on Veterans Affairs (Sommet ministériel 2023 sur les anciens combattants). « Nous nous engageons pour renforcer nos actions afin de mieux transmettre notre mémoire partagée. Rappelons-nous que ce conflit fut un moment historique pour les Nations Unies ».
Retour sur un conflit fratricide
Dans la nuit du 24 au 25 juin 1950, 600 000 soldats nord-coréens franchissent la ligne de démarcation du 38e parallèle qui divise les deux Corées. Le conseil de sécurité des Nations unies condamne l'agression et annonce la mise en place d'une force internationale fournie par les États membres pour rétablir la paix dans la région.
En septembre, une contre-offensive permet de libérer l'essentiel du territoire sud-coréen et de capturer bientôt Pyongyang. Mais à l'hiver 1950, la Chine envoie ses troupes qui se portent au secours de la République populaire de Corée. Les combats vont s'installer à compter du printemps 1951 sur un front courant sur le 38ème parallèle.
Avec la mort de Staline en mars 1953, les négociations progressent, le Kremlin souhaitant apaiser certaines tensions en Asie et en Europe. En juillet, l'armistice est enfin signé par les principaux belligérants, achevant un conflit qui fit de deux à trois millions de morts en trois années et huit mois.
Le bataillon français de l'ONU s'engage à partir de décembre 1950. Il est envoyé constamment en première ligne et remporte plusieurs victoires contre les troupes chinoises et nord-coréennes : Twin-Tunnels, Chipyong-Ni, Crèvecœur, T-Bone et Arrow Head.
À travers ces batailles, les soldats du bataillon français sont régulièrement postés en première ligne. Sur les 3 421 soldats ayant servi au sein du bataillon français de l'ONU, il a été déploré la perte de 292 soldats dont 24 Coréens intégrés au bataillon, 1 350 blessés, 12 prisonniers de guerre et 7 soldats portés disparus.
Pour en savoir plus :
- Découvrez le n° 282 consacrée à ce sujet sur le site "chemins de mémoire", dans la rubrique consacrée à la revue.
- "Le bataillon français de l'ONU en Corée (1950-1953)", un article du commandant Ivan Cadeau.
- "La guerre de Corée, entre histoire et mémoire", un article de Laurent Quisefit, historien, chargé de cours à l'université Paris 7 Denis Diderot, chercheur associé au Centre d'études coréennes de l'EHSS.
- "Corée, nos soldats oubliés", un film de Cédric Condon et Jean-Yves Le Naour? Une coproduction Kilaohm Productions et ECPAD, soutenue par la DPMA.
- "Trois questions à Patrick Baudoin", président de l'association des anciens et amis des forces françaises de l'ONU. Une interview réalisée par Le Souvenir français.
- Des photographies du nouveau monument commémorant l'engagement du bataillon français, sur le site de l'association nationale des anciens et amis des forces française de l'ONU et du bataillon et régiment de Corée-156ème RI.
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