51 sites français de la Première Guerre mondiale inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO

Direction : SGA / Publié le : 27 septembre 2023

Cette décision a été prise à l’occasion de la 45e session du comité du patrimoine mondial qui s’est tenue à Riyad, en Arabie Saoudite, du 10 au 25 septembre 2023.

La nécropole de Notre-Dame de Lorette © ECPAD

La liste de 139 sites se compose de mémoriaux, de monuments et surtout de cimetières militaires de l’ensemble des nations ayant participé à la Première Guerre mondiale : en France, 45 des 96 sites sont des nécropoles nationales qui relèvent de la responsabilité du ministère des armées. En Belgique voisine où 43 sites ont été inscrits, 6 cimetières militaires français relèvent également du ministère des armées.

Hormis Auschwitz et Hiroshima, aucun site mémoriel n’avait jusqu’ici été inscrit au patrimoine mondial de l’humanité.

Le dossier franco-belge s’appuie sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) que constitue le culte des morts du premier conflit mondial, avec la généralisation de l’individualisation des sépultures de guerre et des rites rendant hommage aux défunts, quels que soient leur grade, leur statut social, leur origine géographique, et dans le respect de leurs croyances. Cette réponse à l’inhumanité de la guerre par la reconnaissance de l’identité individuelle des soldats justifie une préservation, sous l’égide de l’UNESCO, des monuments et cimetières militaires qui témoignent de ce rapport nouveau à la mort du soldat.

Un projet franco-belge porté depuis le début des années 2010

Le projet d’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité des « Sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale, front ouest » est un projet international porté par les gouvernements wallon et flamand en Belgique, ainsi que par l’association « Paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre » (APSMGG) en France.

La démarche initiée par la France et la Belgique remonte au début des années 2010 au moment où les commémorations du Centenaire se préparaient et où cette notion de transmission de la mémoire sur ce conflit a pris une forte connotation auprès des populations et des pouvoirs publics. Sur le front Ouest, la France et la Belgique sont les deux principaux pays qui ont porté la guerre sur leurs terres, ce qui justifient qu’ils travaillent ensemble pour élaborer le dossier dans leur pays respectif. Le dossier a ensuite été déposé par la Belgique en janvier 2017).

L’inscription de ces sites mémoriels, et ce qui fait la force du dossier, est qu’elle se base sur des faits remontant à plus de 100 ans et qui ont concerné une très grande partie du monde actuel, compte tenu des empires du début du XXe siècle. Aujourd’hui encore cette référence de la Première Guerre mondiale touche de nombreux pays et donne ce caractère international à ce dossier. Preuve en est le soutien de nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine à ce dossier comme reconnaissance du comité du patrimoine mondial aux sacrifice de leurs soldats dans ce conflit mondial.

La mémoire de la Première Guerre mondiale, du fait que les événements se soient passés il y a plus de 100 ans est aujourd’hui apaisée. Alliés et ennemis d’hier, se rangent ensemble derrière ce dossier afin de construire une société plus responsable, tout en n’oubliant pas de transmettre ce qu’il s’est passé. Avec ses partenaires, les autorités belges et l’association Paysages et Sites de mémoire de la Grande Guerre, qui ont porté le dossier, les gestionnaires de sites (le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge [VDK] pour les sites allemands, la Commonwealth War Graves Commission [CWGC] pour les sites de 6 pays du Commonwealth, l’American Battle Monuments Commission [ABMC] pour les sites américains, l’Office national des combattants et des victimes de guerre [ONaCVG] pour les sites français, ou encore les gestionnaires portugais, italiens ou belges), les territoires, les associations et les collectivités locales, le ministère des armées veillera à garantir le succès de cette inscription. Elle facilitera la transmission de la mémoire de ce conflit, ainsi que le développement du tourisme de mémoire et de la mémoire partagée entre les pays concernés.

 

Le mémorial terre-neuvien de Beaumont-Hamel © ECPAD

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la gestion des cimetières militaires

Pour la première fois, la direction de la mémoire, de la culture et des archives (DMCA) du ministère des Armées, responsable de la politique mémorielle en France va réunir les différents gestionnaires de cimetières militaires en France sur le site de Paris/Balard, jeudi 28 septembre 2023, afin d’aborder des questions communes de valorisation : la gestion des cimetières militaires dans un contexte de contrainte climatique fort, la valorisation face aux nouvelles technologies, l’inscription de nombreux sites sur la liste du patrimoine mondial ou encore les projets envisagés dans les lieux de sépultures à l’occasion des Jeux Olympiques Paris 2024.

La liste des organismes conviés, en présence de l’office national des forêts, acteur de terrain essentiel sur le territoire :

  • L’Office national des combattants et des victimes de guerre - opérateur du ministère pour la gestion des tombes françaises et des sépultures étrangères des pays avec lesquels la France n’a pas de convention internationale
  • Le Commonwealth War Grave Commission  (Grande-Bretagne, Australie, Nouvelle-Zélande, Canada, Inde et Afrique du Sud)
  • Le War Heritage Institute (Belgique)
  • Le Ministère de la défense italienne
  • Ambassade du Portugal en France
  • Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge e.V. (Allemagne)

Le saviez-vous ?

le ministre des Armées est responsable, par la loi, de l’ensemble des sépultures des militaires tombés en France qu’ils soient français, alliés ou ennemis ; l’Etat est en outre propriétaire de l’ensemble des terrains d'assiette des cimetières militaires étrangers. Des conventions internationales ont été signées avec plusieurs pays (Italie, Allemagne, pays du Commonwealth britanniques) afin que des organismes étrangers ou internationaux entretiennent les tombes de leurs soldats.
 

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