L’exercice TOLLU RUSIKAS avait pour objectif de consolider les compétences des soldats de la ligue de défense estonienne en matière de combat défensif, face à une menace blindée conséquente. Le détachement français, armé par les sapeurs du 2e régiment étranger de génie (2e REG), renforcé d’un groupe anti-char Missile moyenne portée (MMP) et d’un Engin de génie rapide de protection (EGRAP), a été déployé sur l’île balte conjointement avec un peloton de cavalerie britannique monté sur Challenger 2.

Après deux jours d’entraînement intensif, les volontaires estoniens ont suivi quatre instructions opérationnelles complémentaires, alternant les phases théoriques et les mises en pratique. Les militaires estoniens, britanniques et français ont ainsi pu échanger sur leurs savoir-faire et mettre en œuvre des obstacles anti-char, réalisant des dispositifs tactiques adaptés aux plans de défense de leur pays. L’exercice s’est achevé par une restitution basée sur un scénario d’embuscade complexe, engageant l’ensemble des véhicules tactiques déployés (véhicule de l’avant blindé, Challenger), permettant à l’ensemble du groupement ad hoc de s’entraîner dans des conditions les plus proches du réel.

TOLLU RUSIKAS illustre la solidarité stratégique de la France dans le cadre de l’OTAN et singulièrement en Estonie, avec la montée en puissance des soldats de la ligue de défense. Ainsi, les soldats français de la mission LYNX restent pleinement engagés aux côtés de leurs alliés de l’OTAN dans leur posture dissuasive et défensive sur le flanc est de l’Europe.

Les chefs d’État et de gouvernement des Nations alliées ont décidé en 2016 à Varsovie « de renforcer encore la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance face au nouvel environnement de sécurité ». À ce titre, la présence avancée renforcée de l’OTAN (eFP - enhanced Forward Presence) permet aux Alliés de déployer des contingents militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer la posture de défense de l’Alliance par une position dissuasive, mais non agressive. À la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, le président de la République a décidé de maintenir la participation française au dispositif eFP en projetant un sous groupement à dominante infanterie ; spécialisé dans le combat d’usure en milieu difficile et en conditions hivernales. Ce déploiement constitue le 6e engagement de la France dans la mission eFP des pays baltes depuis 2017.