La cellule innovation participative : un soutien clé aux porteurs d’innovation du ministère des Armées et de la Gendarmerie Nationale

Direction : AID / Publié le : 17 juin 2020

« La quantité d’innovations participatives dans une unité est un bon indicateur de l’état de son moral », Général MGGN Christian Rodriguez, remise des trophées de la performance 2018.

Soutenir le développement d’un projet d’innovation porté par un personnel civil ou militaire du ministère des Armées ou de la Gendarmerie Nationale est l’une des missions de l’Agence de l’innovation de défense (AID). Pour la mener à bien, l’AID s’appuie sur sa Cellule Innovation Participative (CIP), héritière de la Mission pour le développement de l’innovation participative (MIP) créée en 1988 par l’amiral Le Pichon. 

La CIP a accompagné depuis sa création près de 1700 innovateurs, soutenu plus de 1400 dont 750 ont abouti à un prototype ou à une intégration au sein des forces. C’est un soutien financier, technique, administratif et juridique mis à disposition des porteurs d’innovation, quels que soient leurs grades ou statuts.

 

Quel rôle joue la cellule innovation participative ? 

La Cellule Innovation Participative s’inscrit dans une logique de soutien à l’innovation et d’incitation à la prise d’initiative au sein du ministère des Armées et de la Gendarmerie Nationale. Elle vise à stimuler et favoriser l’émission d’idées de la part du personnel puis à concrétiser ces propositions en accompagnant les projets jusqu’à la réalisation d’un prototype. C’est l’opportunité unique de conduire un projet innovant.

Confrontés aux problématiques opérationnelles du quotidien, les personnels du ministère ont souvent des solutions pertinentes pour répondre aux problématiques opérationnelles du quotidien ou améliorer une situation. En revanche, ils n’ont pas toujours les moyens de mettre en application leurs idées. La CIP est une réponse à ce besoin.

De nombreuses innovations utilisées aujourd’hui par les armées ont pour origine des idées de femmes et d’hommes de terrain. Efficaces, pragmatiques et parfois peu couteuses, elles contribuent à sauver des vies humaines, à accroître la capacité opérationnelle des forces, à faciliter et sécuriser l’environnement de travail, à réaliser des économies en termes de coût, d’effectifs, de temps, d’énergie et bien plus encore.

 

Comment fonctionne la CIP ? 

Matthieu, responsable innovation participative au sein de la CIP, évoque son fonctionnement. L’équipe est également composée de Florian et d’Aurélie.

« Nous sommes une porte d’entrée pour les innovateurs. Nous recevons les dossiers, nous les instruisons, nous en identifions les enjeux opérationnels, les contraintes techniques et logistiques, les besoins RH et financier. »

Dépôt de projet 

L’innovateur élabore un dossier qu’il adresse à l’AID, directement à la CIP si un contact est déjà établi, ou via le formulaire de dépôt de projet du site internet de l’Agence.

« Cette étape nécessite un travail de veille important. Il faut savoir si le projet n’existe pas déjà, il faut aussi en appréhender les enjeux opérationnels et identifier les contraintes (techniques par exemple) à venir. Pour y parvenir, il faut connaitre le milieu militaire, ses personnels, ses composantes, ses matériels, ses concepts d’emploi etc. Il est primordial de s’appuyer sur des relations spécialisées dans différents corps de métier. »

Avis de non-opposition

La CIP évoque le dossier auprès de l’État-major, la Direction ou le Service de l’innovateur pour obtenir un avis de non-opposition au soutien du projet. En effet le projet ne doit pas entrer en conflit avec un programme d’armement en cours ou à venir. 

Passage en comité de labellisation

Cet avis de non-opposition obtenu, le projet est évalué en comité de labellisation afin d’en estimer l’intérêt, le potentiel et les enjeux. La CIP soutient des projets d’envergure raisonnable aux caractéristiques techniques abordables. Sur les 30 dernières années, elle a financé plus de 1400 projets à hauteur de 30 000€ en moyenne.

« Un projet de grande envergure qui présente des enjeux stratégiques, tactiques ou techniques peut alors être pris en charge par l’innovation Défense Lab. qui s’occupera d’en accompagner le développement. »

Attribution du budget

Si le dossier est sélectionné en comité de labellisation, un budget pouvant aller jusqu’à 120000€ TTC est alors attribué. 

« Ce budget permet à l’innovateur de préparer l’environnement propice au projet, de se procurer les ressources nécessaires (matériel, prestations extérieures) afin de réaliser un premier démonstrateur ou prototype. Les prototypes sont réalisés soit par l’innovateur lui-même, soit par une entreprise à laquelle il confie cette tâche, bien souvent une PME ou TPE. Il s’agit d’une vraie relation de confiance, dans tous les cas, l’innovateur reste le pilote du projet. Le prototype est ensuite présenté à la CIP qui en évalue le potentiel. Si le projet est porteur de forts enjeux, il peut être pris en charge par l’innovation Défense Lab. pour une expérimentation. » précise Matthieu. 

En cas de succès du prototypage, le projet entre en phase dite de généralisation, qui conduira à l’industrialisation, à l’acquisition et au déploiement opérationnel de l’innovation au sein des armées, directions et services.

  

  

 

P3TS : un projet à l’initiative du LCL Nicolas

P3TS : Plug and Play Positionning & Timming System 

Imaginé par le LCL Nicolas de la section technique de l’armée de Terre (STAT), le projet P3TS a été conçu par Pierre-Henri de la Direction générale de l’armement (DGA) avec l’appui financier de la cellule innovation participative (CIP). Il s’agit d’un dispositif qui regroupe et synchronise les données du système de positionnement par satellite européen (GALILEO), américain (GPS) et russe (GLONASS).

P3TS contribue à la géolocalisation des véhicules alliés, ce qui permet d’éviter les tirs fratricides et de bénéficier d’une meilleure coordination des opérations. P3TS est le premier récepteur Gobal Navigation Satellite System (GNSS) multi constellations compatible avec les postes radio tactiques (PR4G) et les systèmes d’information opérationnelle de l’armée de Terre dont le système d’information SICS du combat SCORPION.

P3TS est totalement paramétrable et peut s’adapter à de multiples emplois militaires. Du fait de sa conception initiée dans le cadre d’un projet d’innovation participative et de sa fabrication industrielle entièrement française, P3TS présente l’avantage de répondre au besoin opérationnel avec des solutions matérielles et logicielles souveraines tout en maîtrisant les coûts.

P3TS relié à la tablette SICS (Système d'Information du Combat SCORPION) dans un MASSTECH T4

CIVIANCE : Une solution d’isolement pour civières embarquées à bord d’hélicoptères transportant des personnes infectées du COVID-19

Imaginé par deux officiers du centre d’expérimentations pratiques et de réception de l'aéronautique navale (CEPA/10S), le dispositif CIVIANCE intervient dans le cadre de la lutte contre la pandémie COVID-19.

Il a permis l’élaboration d’une enveloppe d’isolement fixée sur les civières embarquées à bord d’hélicoptères lors de transferts de patients non intubés et transportés allongés. 

Cette enveloppe d’isolement, à usage unique, repose sur l’installation de trois arceaux sur la civière servant de support à la protection de type film plastique transparent. Le dispositif ne cherche pas à confiner de façon étanche le patient mais à limiter les risques de contamination vers l’équipage et l’appareil. 

Un premier prototype fonctionnel a été réalisé en avril 2020, sur une civière de type TRANSACO®. 

Droits : AID

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