Histoire

Le 1er octobre 1894, le 40e régiment d'artillerie est créé à Saint Mihiel dans la Meuse, où il tient garnison jusqu’en 1914. La Première Guerre mondiale est témoin des premiers faits de gloire du régiment. Le 1er août 1914, il quitte Saint Mihiel et se dirige vers l’Est pour occuper des positions de couverture. Sa première bataille a lieu le 22 août 1914 à Joppecourt. En 1915, il déploie ses canons de 75 mm dans les tranchées de Saint Mihiel et en Argonne.

En 1916, il est « le » régiment d’artillerie de la bataille de Verdun. Après s’être illustré glorieusement tout l’hiver et une partie du printemps de 1918 en Lorraine, le 40e RA est déployé le 28 mai dans la région d‘Épernay avec pour mission d’arrêter l’ennemi dans sa marche vers la Marne. Il se fait remarquer une nouvelle fois lors de la bataille de Reims qui durera 45 jours. Enfin, les Poilus du 40e RA connaissent la joie de la victoire, le régiment est distingué pour sa haute tenue au combat et l’héroïsme de ses hommes en participant au défilé de la victoire le 14 juillet 1919, sur les Champs-Elysées, rare privilège.

Au sortir de la première guerre mondiale, il arborera 5 citations à l’ordre de l’Armée et à l’ordre du Corps d’Armée. Il porte, inscrit en lettres d’or sur sa soie, les noms des batailles suivantes :

• La Marne 1914
• Champagne 1915
• La somme 1916
• Verdun 1916/1917
• Reims 1918
• L’Aisne 1917/1918
• Flandre 1940
• Paris 1944
• Strasbourg 1944

Le régiment prend ensuite part à l’occupation de la Rhénanie dans l’entre-deux guerres, puis tient garnison à Châlons-en-Champagne et Verdun. En septembre 1939, il repart résolument en guerre au sein de la 2e Division d’Infanterie Nord-Africaine en tant que 40e régiment d’Artillerie Nord-Africain (RANA).

Après s’être battu héroïquement en Belgique à 1 contre 10, il doit cesser la lutte le 31 mai 1940 à Haubourdin (59), où il recevra les honneurs de guerre de la part des Allemands, fait exceptionnel en 1940. Le 18 juin 1940, le Capitaine de Hauteclocque entend l’appel du général de Gaulle et rejoint l’Angleterre, puis l’Afrique du Nord, d’où il décide d’attaquer la forteresse de Koufra, en 1941. Le serment de Koufra est alors prononcé : « Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs flotteront sur la cathédrale de Strasbourg. » (Leclerc 1er mars 1941). Le 40e RA est reformé le 1er décembre 1943, au Maroc, au sein de la 2e division blindée sous le nom de 40e RANA.  Il débarque en Normandie, à Utah Beach, le 2 août 1944, et prend une part décisive dans les combats précédant la libération de Paris et de Strasbourg.

De janvier à août 1996, le régiment est projeté en Bosnie, au sein de l’IFOR (Implementation Force), en appui de la division multinationale française sud-est « SALAMANDRE ».  L’action décisive des canons automoteurs modèle F1 (AUF1) du régiment, participe à la résolution du conflit en ex-Yougoslavie.

Depuis 2009, le 40e RA a participé, sous peu par ailleurs, aux OMLT (mentoring de l’armée nationale afghane), missions dans lesquelles le personnel engagé s’est illustré par sa bravoure et son professionnalisme.  Il a aussi été projeté jusqu’en 2011 et sans discontinuer au Liban avec ses canons AUF1. Les pièces du régiment ont encore tonné lors de l’opération PAMIR, en Afghanistan puis à Barkhane dans la bande sahélo-saharienne et à Sangaris, en République Centrafrique.

Au titre de sa double campagne en Afghanistan en 2009 puis 2012, l’étendard du 40 obtient une nouvelle citation à l’ordre du Corps d’Armée en avril 2013, avec l’attribution de la croix de la valeur militaire avec étoile de vermeil.  En 2017, il participe enfin à l’opération Chammal, au Levant et Barkane au Mali.

En 2022, deux croix de la valeur militaire viennent à nouveau décorer son étendard, soulignant l’action des artilleurs dans le cadre des opérations Sangaris et Chammal.

À la hampe de son étendard, sont accrochées la fourragère aux couleurs de la médaille militaire avec deux olives (1914/1918 - 1939/1945), la croix de guerre de 1914/1918 avec 5 palmes et une étoile et enfin la croix de guerre de 1939/1945 avec 3 palmes et la croix de la valeur militaire avec étoile de vermeil, une de bronze et une d’argent. Le 40^e RA est le régiment le plus décoré de l’artillerie française.

Missions

Le 40e régiment d’artillerie est déployé sur l’ensemble des théâtres d’opérations extérieures sur lesquels l’Armée Française est engagée ainsi que sur le territoire national. Sa mission première est d’appuyer de ses feux et de fournir du renseignement aux régiments de la 2e BB en veillant à préserver leur liberté de manœuvre et en leur apportant du renseignement.

Composition

Le 40e RA compte environ 860 militaires dont 50 officiers, 250 sous-officiers, 550 engagés volontaires ainsi que 10 civils.
Composé de 7 batteries, le régiment s’articule de la façon suivante :

• 1 batterie de commandement et de logistique (BCL) : des métiers de soutien du combattant y sont exercés : sport, informaticien, transporteur etc ;
• 4 batteries de tir : batterie de tir sol-sol et batterie de tir sol-air ;
• 1 batterie d’acquisition et de surveillance (BAS) : recueil de renseignement, ;
• 1 batterie de réserve : composée de personnels civils qui suivent un cycle d’instruction tout au long de l’année pour être en mesure de renforcer les unités d’active du régiment.

Matériel

Le 40e régiment d’artillerie utilise plusieurs types de matériels :

• Canon CAESAR : camion équipé d’un système d’artillerie d’une portée de 40 km;
• Canon 155 AUF1 : canon à automoteur avec une capacité de frappe jusqu’à 24km ;
• Mortier 120mm : système d’artillerie avec une portée allant jusqu’à 8km ;
• ATLAS Canon : premier système d’armes alliant chaîne de commandement (manœuvre et gestion des tirs) et chaîne de renseignement ;
• MISTRAL : missile transportable antiaérien léger d’une portée d’environ 6km ;
• RADAR NC1 : détection des aéronefs à basse et très basse altitude
• SMDR : Système de mini drones de reconnaissance.
• MURIN : moyen de surveillance utilisant un radar d’observation des intervalles.

Implantation

Implanté dans la Marne, le régiment est basé à Suippes et se situe à 20 kilomètres de Châlons-en-Champagne et à 40 kilomètres de Reims.