Août 1944 : le débarquement de Provence

Direction : SGA / Publié le : 15 août 2022

Le 15 août 1944, en Provence, un second front est ouvert après le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie. C’est l’opération « Dragoon ». Retour sur l’un des événements marquants de la Seconde Guerre mondiale.

Une unité de débarquement chargée de véhicules et de soldats approche d'une plage, à l'est de Toulon © Service historique de la Défense

Août 1944 : le débarquement de Provence

Le 15 août 1944, les Alliés décident de lancer l'opération « Dragoon » sur les côtes de la Provence, destinée à ouvrir un second front sur le territoire français. Cette opération a notamment pour buts de fixer des troupes ennemies, de disposer de ports en eau profonde et de protéger ensuite le flanc droit de l'armée américaine venant de Normandie. 2 000 bâtiments de guerre et autant d'avions vont y participer.

Une unité de débarquement chargée de véhicules et de soldats approche d'une plage, à l'est de Toulon © Service historique de la Défense

Première étape : dans la nuit du 14 au 15 août, les premières forces débarquent

La 7e armée américaine du général Patch, qui comprend les forces françaises de l'armée B commandées par le général de Lattre de Tassigny, arrive en vue des côtes dans la nuit du 14 au 15 août. Ce même soir, les Forces françaises de l'intérieur (FFI) reçoivent de Londres trois messages dont le dernier, "le chef est affamé", signifie le lancement des opérations. Ayant réuni au large de la Corse des navires venus en dix convois, pour des raisons stratégiques, de ports aussi éloignés les uns des autres qu'Oran, Naples ou Tarente, la flotte alliée s'est d'abord dirigée vers Gênes pour tromper l'adversaire. Mais, le 14 au soir, elle met le cap sur la côte provençale.

Peu après minuit, tandis que les Rangers américains prennent pied dans les îles du Levant, les premiers commandos français s'emparent du Cap Nègre et vont conquérir une tête de pont vitale autour du Lavandou. Dans la nuit, plus de 5 000 parachutistes alliés sont largués au-dessus de la vallée de l'Argens pour verrouiller les voies d'accès aux zones de débarquement. Ils vont y trouver l'appui des FFI. 

À l'aube, un bombardement aérien et naval écrase les batteries allemandes. A 8h, les 3e, 36e et 45e divisions d'infanterie américaines (D.I.U.S.) se lancent sur les plages côtières entre Cavalaire et Saint-Raphaël.

Les jours d’après, jusqu’à la vallée du Rhône

Le 16 août, le gros des forces françaises commence à débarquer. Tandis que les forces américaines vont remonter vers la Durance et la vallée du Rhône, l'armée B doit prendre Toulon et Marseille, ports vitaux pour la stratégie des Alliés.

Le 20 août, l'encerclement de Toulon commence. Alors que les Commandos et les Chocs s'emparent des batteries ennemies, Français libres, Algériens, " marsouins " de la Coloniale et Tirailleurs sénégalais rivalisent de courage pour prendre la ville. La 9e division d'infanterie coloniale va finir de nettoyer Toulon de ses occupants. Le 28 août, la garnison allemande se rend. Parallèlement, de Lattre a lancé ses troupes vers Marseille. Aubagne est prise par les Tabors marocains. La 3e division d'infanterie algérienne du général de Monsabert prend position aux abords de la cité phocéenne où l'insurrection a éclaté. Le 23 août, tirailleurs et cuirassiers rejoignent les résistants. Cinq jours de combats violents seront nécessaires pour réduire les défenses allemandes. Les deux ports ont été conquis avec un mois d'avance sur les prévisions. Les armées françaises vont désormais remonter la vallée du Rhône pour repousser l'ennemi et libérer le territoire national.

Août 1944. Débarquement allié sur la Plage de Dramon © Service historique de la Défense

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