PROCHE ET MOYEN ORIENT

Méditerranée orientale : renforcement du dispositif

En réaction à la dégradation du contexte sécuritaire au Proche-Orient, la France adapte son dispositif en Méditerranée. Sur ordre du Président de la République, le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Tonnerre a appareillé de Toulon le 25 octobre vers la Méditerranée orientale. Il a rejoint sur zone la Frégate multi-missions (FREMM) Alsace et la Frégate de type La Fayette (FLF) Surcouf, déjà présentes sur place.

Le 28 octobre, le Tonnerre est arrivé au large de la Crète et a pris le commandement tactique des deux frégates, marquant ainsi la constitution de la Task Force 471. Cette force amphibie, constituée de moyens polyvalents et complémentaires offre à la France une capacité de réaction rapide dans un contexte régional instable. Dès son arrivée en MEDOR, la TF471 s’est par ailleurs rapprochée de l’ensemble des pays partenaires et alliés opérant dans la zone afin de coordonner leurs actions.

La TF471 permet à la France de disposer d’un dispositif robuste et polyvalent permettant de faire face à la volatilité de la situation.

EUROPE

Fiables, crédibles et solidaires, les armées françaises sont pleinement engagées dans le renforcement de l’OTAN sur le flanc Est de l’Europe.

Dans une démarche ferme et non escalatoire, elles contribuent activement aux missions de réassurance de l’OTAN avec des moyens adaptés et réactifs.

AIR SHIELDING : mission aérienne au profit de l’OTAN

Le jeudi 26 octobre, les armées ont participé à un exercice AIR SHIELDING au-dessus du sol roumain. Cette mission OTAN a fictivement opposé deux Rafale français de la base aérienne de Mont-de-Marsan et des Eurofighters espagnols à des F16 turcs, roumains, ainsi qu’un système MAMBA français.

Parti depuis la base aérienne 125 d’Istres pour rejoindre la Roumanie, un A330 MRTT a effectué cinq missions de ravitaillement au profit des Rafale français et de deux F-16 roumains. Cet appui logistique démontre l’interopérabilité et la crédibilité des engagements français au sein de l’Alliance.

Ces exercices réguliers contribuent à la surveillance du ciel de l’Alliance et assurent à la France une capacité autonome d’appréciation de situation dans cette zone. Les missions AIR SHIELDING témoignent de l’engagement concret des pays de l’Alliance pour garantir la sécurité des pays de la région.

Méditerranée occidentale : coopération interalliée

Depuis le 23 octobre, la Frégate multi-missions (FREMM) Provence, le Chasseur de mines tripartite (CMT) Capricorne et deux Atlantique 2 (ATL2) participent à l’exercice majeur de l’OTAN, DYNAMIC MARINER/MARE APERTO 23, en Méditerranée occidentale.

Durant la phase préparatoire de l’exercice, la FREMM Provence a notamment réalisé un ravitaillement à la mer avec le ravitailleur italien Vulcano, un transfert de passagers avec l’ITS Alpino, ainsi qu’un exercice avec les forces italiennes (le Bergamini, le Cavour, le Vulcano, le Duilio, le sous-marin italien Scire).

Le chasseur de mines tripartie (CMT) Capricorne a lui rejoint le Standing NATO Mine Countermeasures Group 2 (SMCMG2) composé de l’ITS Stromboli, ITS Gaeta et de l’ESPS Tambre. Ils ont conjointement effectué une série d’exercices : protection des infrastructures sous-marines critiques, lutte contre les mines flottantes, les incendies, les accidents de plongée et les attaques asymétriques.

Après cette première phase d’exercice, toutes les unités ont rejoint Cagliari avant d’entamer la phase tactique de l’exercice DYNAMIC MARINER/MARE APERTO. A cette occasion, deux aéronefs ATL2 se sont relayés pour assurer des vols quotidiens.

Cet exercice s’inscrit dans le cycle de préparation de la NATO Response Force (NRF), force multinationale interarmées de l’OTAN, et a pour but de certifier la capacité de l’Italie à exercer le commandement de sa composante maritime en vue de sa prise d’alerte en 2024. Cette année, l’exercice DYNAMIC MARINER est couplé avec MARE APERTO qui est le plus grand exercice aéronaval de la Marine italienne. Ainsi, les pays participants renforcent leur coopération et concrétisent leur engagement pour la sécurité collective dans la région.

AFRIQUE

Golfe de Guinée – CORYMBE : activités de coopération  

Le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) Mistral a rejoint en mer la Frégate de surveillance (FS) Ventôse pour une série d’actions coordonnées.

Les deux bâtiments se sont retrouvés au large du Togo pour une patrouille commune et une journée d’interaction. A cette occasion, un exercice d’assistance dans le cadre d’un sinistre a été réalisé. Ainsi, le Mistral a déployé une équipe de pompiers ainsi qu’un renfort médical sur la FS Ventôse pour appuyer l’équipage à combattre l’incendie simulé.

La FS Ventôse a ensuite participé à un exercice de navigation avec le patrouilleur espagnol Tornado, le patrouilleur italien Commandante Foscari et le bâtiment indien INS Sumedha. Cette interaction a permis de confirmer et de renforcer la très bonne interopérabilité entre les participants, gage de succès dans leur mission commune de lutte contre la piraterie, la pêche illégale et les trafics illégaux dans le golfe de Guinée.

Par la suite, le Ventôse et les navires italien, espagnol et indien ont accosté à Tema (Ghana) pour réaliser des séquences d’échanges sur la coopération internationale en sécurité maritime.

Enfin, deux moyens aériens contribuent activement à la mission CORYMBE. Déployé depuis le 15 octobre dans le golfe de Guinée, l’Atlantique 2 (ATL2) a conduit des opérations de patrouille maritime. Le dispositif peut aussi s’appuyer sur un Falcon 50 basé à Dakar qui a effectué plus de 45h de vol en 15 jours de déploiement.

Golfe de Guinée – CORYMBE : exercice SOCODJEGUE

Le 30 octobre, l’exercice SOCODJEGUE a débuté dans la région de San Pedro, en Côte d’Ivoire. Cet entraînement est organisé par les Forces Armées de Côte d'Ivoire (FACI), en partenariat avec les armées françaises dans le cadre de la mission CORYMBE.    

Le but de cet exercice était la conduite un débarquement amphibie du Bataillon de Sécurisation Sud-Ouest (BSSO) et de fusiliers marins commando ivoiriens depuis le Porte-hélicoptères amphibie (PHA) MISTRAL, appuyés par le Groupement Tactique Embarqué (GTE) et un sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) du 43^e Bataillon d’infanterie de marine (BIMa). Ces unités ont ensuite simulé des opérations de combat dans la région de San Pedro.

Cet exercice a permis de renforcer l'interopérabilité entre les forces ivoiriennes et françaises. Il a été précédé de quatre jours d’escale au cours desquelles des entraînements communs, des rencontres sportives et des actions civilo-militaires ont été menées.

Ces actions conjointes concrétisent la fraternité d’armes unissant les armées ivoiriennes et françaises, et démontrent leur capacité à agir de concert.

Niger : Désengagement vers la France

Dans le cadre du désengagement des matériels et des personnels stationnés au Niger, les convois routiers se poursuivent.

Ainsi, deux convois routiers ont eu lieu cette semaine. Le premier, composé de 31 véhicules et 6 porteurs civils, a pris la route le 10 octobre depuis le Niger pour arriver le 18 octobre à N’Djamena, au Tchad. Les militaires et le matériel composant ce convoi sont rentrés en France entre le 22 et le 25 octobre.

Le deuxième convoi de grande ampleur a pris la route depuis le Niger, le 22 octobre en direction de N’Djamena. Il comptabilise au total 114 véhicules de combat et 6 porteurs civil, le tout acheminé par près de 400 militaires français. La rétrocession des camps de Ouallam et Tabarey-Barey aux forces nigériennes a acté le départ de ces deux convois routiers.

L’ensemble des manœuvres de désengagement se fait en bon ordre, en sécurité et en coordination avec les autorités nigériennes et tchadiennes.

TCHAD : coopération opérationnelle

Le 25 octobre, un détachement de militaires des forces françaises au Tchad se sont rendus à Moussoro, village situé à 230km au Nord de la capitale. A cette occasion, les autorités locales et les forces françaises se sont rassemblées pour inaugurer un château d’eau financé par la France. En parallèle, des attestations de formation ont été remises à des stagiaires tchadiens dans le cadre de la réalisation d’un partenariat militaire opérationnel (PMO) Instruction au tir de combat (ISTC).

INDO-PACIFIQUE 

FANC : aide aux populations

A la suite du passage du cyclone Lola sur le nord de l’archipel du Vanuatu et après avoir reçu les accords pour intervenir, les Forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) ont engagé directement un officier de liaison le 26 octobre et un hélicoptère Puma avec un équipage renforcé à Port-Vila.

Le 28 octobre, une mission de reconnaissance des villages sinistrés et d’assistance avec le transport de personnel médical du Vanuatu a été conduite. Le Puma a transporté les équipes de spécialistes télécommunications en vue de les rétablir sur l’archipel. La mission d’assistance au Vanuatu post-cyclone Lola s’est poursuivie avec de multiples vols de reconnaissances et d’acheminement de l’aide humanitaire dans des villages isolés.

La France s’attache à pouvoir porter assistance le plus rapidement possible à ses voisins du Pacifique.

TERRITOIRE NATIONAL

FAZSOI : saisie NARCOPS 

Le 27 octobre dans la matinée, le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer (BSAOM) Champlain a procédé au contrôle d’un boutre en haute mer, dans le cadre d’une opération de lutte contre le narcotrafic en association avec la Combined Task Force 150 (CTF-150). Le navire, suspecté de se livrer à du trafic de stupéfiants, a été intercepté au nord du canal du Mozambique. L’équipe de visite du BSAOM a saisi près de 600kg de méthamphétamine.

Plus de 4 tonnes de stupéfiants ont été saisies depuis le début de l’année. Cette quantité significative a un lourd impact sur les finances des organisations criminelles. La France affirme une nouvelle fois sa fermeté face au trafic de stupéfiants et sa détermination à garantir la sécurité maritime et régionale dans l’océan Indien.

FAA : aide à la population

Face aux dégâts causés par l’ouragan Tammy, les forces armées aux Antilles (FAA) sont intervenues pour déblayer et mettre en sécurité les axes de la Guadeloupe, en appui des services publics. Des réservistes du 33^e régiment d’infanterie de marine (33^e RIMa) présents en Guadeloupe et deux sections légères d’intervention du régiment du service militaire adapté (RSMA) de la Guadeloupe ont été engagés durant plusieurs jours avec plusieurs engins de déblaiement sur le terrain.

Plus au nord, des équipes de reconnaissance et d'évaluation du 33^e RIMa, ainsi que du matériel lourd (véhicules tactiques et moyens de transmission) ont été déployés à Saint-Martin en amont du passage de Tammy, à l’aide d’un avion CASA des Forces armées en Guyane, et d’un avion A400M venu effectuer la relève de l’hélicoptère Panther. La vingtaine de militaires a mené des reconnaissances après le passage de Tammy afin de s’assurer que les axes étaient dégagés et la population en sécurité.