Une pépite de l’histoire nichée au 8e Régiment de Transmissions : le dernier colombier militaire

Direction : État-major des armées / Publié le : 28 mai 2021

On sait en général que le site du Mont Valérien possède un fort militaire construit au XVIIIe siècle et qu’en 1880 il devient le berceau des transmissions, mais sait-on qu’il s’y trouve également le dernier colombier militaire d’Europe ?

Le site du Mont Valérien possède le dernier colombier militaire d’Europe

Au  cours de la Seconde Guerre mondiale, la clairière du Mont-Valérien a servi de scène d’exécution par les Allemands de résistants et d’otages, mais nombre de militaires ou de civils passionnés savent qu’en 1947, le 8e Régiment de Transmissions (8e RT) y est créé. Mais ce que la majorité ignore, c’est que notamment parmi l’état-major de la Direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information (DIRISI)/8RT, le délégué militaire départemental 92, se niche le dernier colombier militaire d’Europe ! Un vestige d’un autre temps, qui fait fi du temps machine et qui vit au rythme biologique de ses pensionnaires : les pigeons voyageurs. Zoom sur un animal qui, dans l’Histoire, a longtemps fait office de « sms ».

Quelle histoire !

Les pigeons sont utilisés depuis l’Antiquité par les Egyptiens, les Grecs et les Romains pour transmettre un « texto » à leurs correspondants éloignés.

  • Guerre de 1870 : le pigeon voyageur a un rôle majeur dans le conflit franco-prussien car il passe outre le siège imposé à la ville de Paris. La microphotographie (ancêtre du microfilm) amplifie l’efficience d’un trajet car 2000 à 3000 messages sont logeables sur un seul pigeon.
  • Première guerre mondiale 1914-1918 : plus de 30 000 pigeons sont utilisés par nos armées et certains deviennent des héros, à la hauteur de leur devise « Franchir ou mourir ». Le plus célèbre pigeon se nommait le Vaillant.
  • Seconde guerre mondiale 1939-1945 : 16 500 pigeons anglais sont parachutés en France. Ils permettent aux Français de renseigner Londres.
  • La fin des années 60 et son cortège de technologies modernes sonnent le glas de l’apogée des pigeons voyageurs militaires. Des militaires plaident leur cause jusqu'auprès du général de Gaulle et obtiennent le maintien d’un colombier de tradition qui est installé à Saint-Germain-en-Laye.

En 1998, le colombier sera transféré à la forteresse du Mont-Valérien, et transformé en musée-vitrine du matériel des deux guerres mondiales. Ainsi, il perpétue la tradition et conte l’histoire colombophile militaire.

Les hauteurs du Mont-Valérien et ses 26 hectares de verdure sont des conditions favorables à l’envol et à la reproduction des 145 pigeons des 6 colombiers, loin de la pollution et des épidémies.

Le saviez-vous ?

  •  C’est le champ magnétique terrestre qui guide le volatile pour s’orienter, son bec est en quelque sorte sa boussole.
  •  Infatigable sur de longues distances, il peut voler de 50 à 120 km/h selon que le vent lui fait face ou le pousse.
  •  Le record de vol jamais enregistré : Saigon-France, soit 11 590 km en 24 jours seulement.
  •  Le pigeon voyageur est monogame.
  • Il n’effectue qu’un seul trajet, celui pour retourner vers son colombier, ce qui oblige l’homme à se déplacer avec le pigeon au lieu de départ du message.
  • Il transporte un message de 400g maximum.
  • Le public peut assister au fort à des lâchers de pigeons lors de fêtes d’armes.
  • Chaque année le colombier accueil près de 8 000 visiteurs : scolaires et associations.
  • En cas de conflit, le colombier n’est pas jugé opérationnel pour une mission, faute d’entrainement.

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