Le papillon et la gentiane à Coëtquidan

L'Azuré des mouillères, un papillon, espèce protégée en France, est considéré "en danger" sur la liste rouge des insectes menacés. Aujourd’hui, l’azuré fait l'objet d’un suivi particulier et est inscrit dans un plan national d’action. Les soldats du camp de Coëtquidan prennent à cœur de protéger l’espèce et son environnement direct afin de le préserver sur le long terme.

Un Azuré des mouillères et des gentianes. © Armée de Terre

Si nous vous disons papillon et gentiane, voyez-vous le rapport avec nos soldats de l'armée de Terre ? Pas franchement. L'effet papillon a pourtant bel et bien touché le camp de Coëtquidan, qui abrite les écoles militaires de Saint-Cyr (qui forment les officiers de l’armée de Terre), et où l’on peut aujourd’hui observer l’azuré des mouillères.

L’azuré des mouillères, papillon classé comme Faune d'intérêt patrimonial, possède un cycle de vie très particulier. Ce cycle ne se réalise qu’en présence d’une plante hôte : la gentiane pneumonanthe. 

Le cycle de ce papillon est indissociable d’une espèce de fourmi particulière du genre Myrmica. Ce sont ces dernières qui élèveront sa larve. En résumé, la femelle azuré pond ses œufs sur la fleur de gentiane. Après éclosion, la petite chenille descend dans le sol pour être "adoptée" par les fourmis. Elle hibernera ensuite dans le sol pour remonter et devenir papillon.

Un groupe dans un champ de gentianes. © Armée de Terre

L'effet papillon

Les manœuvres à pied ou les passages d’animaux ne sont pas problématiques pour le cycle de reproduction de l’azuré. Cependant, celles des véhicules peuvent occasionner des dommages. Pour éviter cela, le camp de Coëtquidan a prévu d’installer des clôtures de protection et de prévention sur une aire favorable à la gentiane pneumonanthe et à la ponte de l’azuré des mouillères.

Les premiers suivis des populations ont débuté en 2011 et les retours sont très encourageants. Selon le rapport sur les papillons du genre Maculinea en Bretagne réalisé par le Grétia et Bretagne-Vivante, seul l’azuré de mouillères semble encore subsister sur le territoire, grâce aux soldats de l’armée de Terre.

Actuellement, à l’échelle régionale, on ne recense plus que 4 populations. Le camp de Coëtquidan en fait partie et fait l’objet d’un plan de suivi régional des différentes actions à mener et à suivre pour la sauvegarde de l’espèce. Depuis huit ans, un comptage de plants de gentiane pneumonanthe et d’œufs d’azuré des mouillères est effectué sur 5 zones distinctes, la zone appelée « Pratzen » étant la plus importante.

Par ces actions, les soldats de l’armée de Terre s’engagent à préserver la faune et la flore locales. 

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