Bâtiments hydro-océanographiques

Le changement constant des fonds marins et l’expansion du trafic maritime obligent le service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) à réaliser grâce aux BH et BHO, des campagnes régulières de relevés de fonds dans des zones définies par convention internatio­nale. Il permet à la France de disposer d’une capacité autonome de connaissance des fonds marins. Le BH et les BHO participent ainsi aux missions de service public. Ils conduisent également des missions opérationnelles de recueil de données d’environnement marin nécessaires au déploiement des forces navales et à l’emploi de leurs systèmes d’armes. Ils apportent un soutien indispensable à la Force océanique stratégique pour la dissuasion nu­cléaire.

BH_Premium © Marine nationale

Missions

Connaissance – Anticipation – Prévention – Protection – Dissuasion

Équipement - Armement

  • 2 radars de navigation, système de transmissions par satellite, 2 vedettes hydrographiques, portiques arrières et latéraux, sondeur multi-faisceaux petits et grand fonds, sondeur vertical à faisceau large, sondeur de sédiments, courantomètre Doppler
  • 4 moteurs diesels-alternateurs et 2 moteurs électriques 2,2 MW, 1 propulseur d’étrave, 2 propulseurs arrière
  • 2 mitrailleuses de 12,7 mm

Caractéristiques

  • Longueur : 80,64 m
  • Largeur : 14,9 m
  • Déplacement : 3300 tonnes
  • Vitesse : 14 nœuds
  • Équipage : 2 équipages de 25 marins et 25 scientifiques et hydrographes

Nos bâtiments

Beautemps-Beaupré (A 758)

Le bâtiment hydro-océanographique Beautemps-Beaupré a été admis au service actif le 13 décembre 2003. Sa ville marraine est Boulogne-Billancourt

Charles, François Beautemps-Beaupré est né le 6 août 1766 à La Neuville-au-Pont (Marne).
 Il fut initié à l'art de dresser les cartes par son cousin Nicolas Buache, entré en 1780 comme hydrographe au Dépôt des cartes et plans de la Marine. Il y est admis comme élève à son tour en 1783. Là, il collabore à la préparation de cartes que Lapérouse emporta dans son voyage.
 Il part en 1791 sur la Recherche avec l'amiral d'Entrecasteaux et reste absent cinq ans. Au cours de cette campagne, il met au point des procédés entièrement nouveaux de lever sous voile des cartes. S'affranchissant des relèvements à la boussole, les points remarquables de la côte sont relevés au cercle à réflexion, imaginé par Borda, en mesurant les angles avec un point éloigné ou avec le Soleil. Pour la détermination des sondages, il emploie les propriétés de l'arc de cercle capable d'un angle donné. Napoléon le charge en 1799 de la reconnaissance hydrographique de la côte de Dunkerque puis de divers autres travaux.

En 1816, Beautemps-Beaupré commence la réfection complète de l'hydrographie des côtes de France. Les opérations à la mer dureront 23 ans. Le Pilote français , terminé en 1844, résultat de ces travaux, fit l'admiration de l'ensemble du monde maritime. Chevalier de Saint-Louis, chevalier de Saint-Michel, grand officier de la Légion d'honneur, il disparaît en 1854 à l'âge de 88 ans. Il laissa à ses compagnons le souvenir d'un homme simple, modeste, judicieux, courageux et bon. Prêchant l'exemple lors des travaux, fomant ses ingénieurs, Beautemps-Beaupré a bien mérité le titre de "père de l'hydrographie" qui lui a été attribué.

Nota : dans son livre A la mer comme au ciel édité aux presses de l'Université de Paris-Sorbonne, M. Olivier Chapuis retrace la vie de Beautemps-Beaupré et la naissance de l'hydrographie moderne de 1700 à 1850.

BH Lapérouse (A 791)

Le bâtiment hydrographique Lapérouse a été admis au service actif le 20 avril 1988. Albi parraine le Lapérouse depuis le 7 octobre 1988.

Jean-François de Galaup entre à l'École des Gardes de la Marine à 15 ans, le 19 novembre 1756, ayant ajouté au sien le nom de La Pérouse, celui d'une terre reçue de son père. À 15 ans, il entre dans la Marine. À 18 ans, il est blessé et fait prisonnier pendant la bataille des Cardinaux, près de Quiberon.

Après d'autres activités sur les côtes françaises, il effectue un séjour de cinq ans à l'île de France (aujourd'hui île Maurice), et exécute plusieurs missions dans les îles voisines. La Pérouse est promu au grade d'enseigne le 1er octobre 1764.

Chargé de deux voyages aux Indes comme commandant de la Seine, il rencontre à l'île de France sa future épouse, Eléonore Broudou, fille d'un armateur nantais, devenu administrateur de la Marine. Les quatorze ans de paix de 1764 à 1778 lui permettent de consolider son expérience de la navigation en Atlantique et dans l'océan Indien, en qualité d'abord de simple officier, puis de commandant de plusieurs bâtiments du roi.

Rentré en France en 1777, il est nommé lieutenant de vaisseau et obtient la croix de Saint-Louis. Lors de la reprise des hostilités (en 1778), il reçoit le commandement de la frégate l'Amazone, et se distingue dans l'escadre du comte d'Estaing par la prise d'une frégate britannique, l'Ariel.

Il participe ensuite à la guerre d'indépendance des États-Unis et aux combats contre les Britanniques aux Antilles jusqu'au Labrador (expédition de la baie d'Hudson), où il démontre sa valeur maritime et militaire en capturant deux forts britanniques.

Après le traité de Paris, il est choisi par le marquis de Castries, ministre de la Marine et par Louis XVI pour diriger une expédition autour du monde visant à compléter les découvertes de James Cook dans l'océan Pacifique. Au Kamtchatka, il reçoit sa Commission de chef d'escadre arrivée de France. Après un long voyage par la cap Horn, l'archipel d'Hawaï, l'Alaska, la Sibérie, la Chine, et jusqu'en Australie, l'expédition maritime disparaît corps et biens à Vanikoro, îles Salomon, en 1788.

BH Borda (A 792)

Le bâtiment hydrographique Borda a été admis au service actif le 16 juin 1988. Dax est la ville marraine du Borda depuis le 5 mai 1989.

La vie de Borda, né à Dax le 4 mai 1733, est toute en contrastes et en circonstances plus ou moins heureuses. D'abord son goût pour la recherche et les mathématiques ne l'attire point au début vers la Marine mais vers l'École du génie militaire de Mézières.
Il se fait ensuite transférer aux Chevaux-légers pour poursuivre à Paris sa formation scientifique. En 1756, il rédige pour l'Académie des sciences un mémoire sur la balistique.
C'est seulement vers 1762, à vingt-neuf ans et après un séjour dans le port de Dunkerque qu'il arrive à Brest au service des bâtiments de l'arsenal, à une époque où, sous l'impulsion de Choiseul, la flotte tente de se relever de ses ruines. Il se découvre une passion pour l'étude des fluides et leurs applications dans la construction navale. Cependant, la Marine regarde d'un oeil soupçonneux ce "terrien" qui veut entrer dans le corps très fermé des officiers.

Borda s'impose et il peut pendant quelques années concilier activités scientifiques et activités maritimes. La Croix de Saint -Louis et une place à l'Académie de marine sont les marques de ses succès.La guerre de l'Indépendance américaine vient bouleverser ses activités. Borda est tout d'abord major général de l'escadre de l'amiral d'Estaing, puis est promu à quarante-six ans capitaine de vaisseau.

Le chevalier de Borda a traversé la Révolution française, plutôt qu'il n'y a participé et il a évité la guillotine qui a emporté tant de ses collègues de la Marine et de l'Académie. Mais il n'en profite pas pour commencer une nouvelle carrière comme son collègue Monge qui sera ministre de la Marine. Il est pourtant membre de l'Institut créé en 1795 et il participe à l'instauration du système métrique. Mais sa santé et sa fortune se sont altérées. Travaillant toujours sur des problèmes de réfractions et de logarithmes, il disparaît à Paris en 1799.

BH Laplace (A 793)

Le bâtiment hydrographique Laplace a été admis au service actif le 20 avril 1988.

Le marquis de Laplace est né à Beaumont-en-Auge (Normandie) le 23 mars 1749. Il devint célèbre en tant qu'astronome et mathématicien. Pair de France, il fut nommé professeur à l'École Royale Militaire en 1769. Membre adjoint de l'Académie des Sciences en 1773, il en devint membre titulaire en 1785. En 1794, il fut professeur à l'École Normale de Paris et en 1795 à l'Institut de France.
Ensuite, sa vie fut marquée par les étapes de son travail politique. Sénateur Premier Consul et ministre de l'Intérieur en 1799, il devint président du Sénat en 1803 puis comte d'Empire en 1806. Enfin, il fut nommé membre de l'Académie Française en 1816.
Il mourut à Paris le 5 mars 1827. 

Le marquis de Laplace étudia des domaines aussi variés que le calcul des probabilités, la thermodynamique et l'électromagnétisme. Ses travaux astronomiques poursuivirent l'œuvre de Newton, cherchant à expliquer grâce à la loi de gravitation tous les mouvements des astres du système solaire. Enfin, il consacra de grands efforts de recherche à l'explication des marées, et établit en particulier une formule approchée de calcul de la marée à Brest, que l'on utilisait encore voici quelques années.

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