ARTICLE EUROSATORY 2022

Le salon EUROSATORY 2022, connu pour être le plus important des années paires, s’est déroulé du 13 au 17 juin 2022 au parc des expositions de Villepinte. Comme à chaque édition, le COGES, en charge de l’organisation du salon, propose des thématiques spécifiques, dédiées à l’innovation ou aux tendances du moment. Une démonstration dynamique permet d’observer de nombreux véhicules et les savoir-faire d’unités particulières comme le GIGN, le RAID, la BRI, l’Armée de terre et pour la première fois la BSPP. En parallèle, on notera la mise en place de la zone HELPED qui propose des solutions face aux accidents chimiques ou nucléaires, et aux catastrophes naturelles.

LOGO EUROSATORY 2022 © SITTA

La démonstration dynamique

Première unité à participer à la démonstration dynamique, la BRI (Brigade de Recherche et d’Intervention) a présenté une partie de ses savoir-faire.

membre-de-la-BRI © SITTA

Après la BRI, la BSPP (Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris) a assuré pour la première fois sur ce salon une présentation d’une partie des actions réalisées au cours de l’année. Parmi ces démonstrations une nouvelle technique pour éteindre les feux, notamment les feux de forêts, à l’aide d’une brumisation diphasique réside dans un brouillard obtenu par un procédé de fragmentation hydropneumatique de l’eau. Ce système prometteur devrait être validé à court terme.

Membre-de-la-BSPP-éteignant-un-incendie-avec-la-technique-de-brumisation-diphasique © SITTA

La suite de la démonstration était assurée par plusieurs industriels qui présentaient certains de leurs véhicules, parmi lesquels le Sherpa Ambulance (Arquus) et l’UGV Themis (Milrem) doté d’une tourelle FN Herstal.

Sherpa-ambulance © SITTA

Le véhicule blindé Ibero (TSD International), le véhicule d’intervention Masstech T6 (Technamm) et le véhicule blindé Xtrem MRAP (IAG) ont profité de l’aire de démonstration pour démontrer leurs performances en termes de mobilité.

Véhicule-blindé-IBERO © SITTA

Le secteur HELPED mis en place par le COGES présente un grand nombre de matériels permettant de se protéger, d’identifier la menace chimique ou bactériologique, de décontaminer du personnel, mais aussi de produire de l’énergie et de l’eau potable. Plusieurs systèmes sont utilisés par les forces armées ou encore par la sécurité civile.

Tenue-de-protection-chimique-intégrale © SITTA

En début d’après-midi l’Armée de terre a présenté plusieurs de ses matériels tels le véhicule blindé Griffon, le canon automoteur Caesar, le char Leclerc ou encore le véhicule de dépannage DNG. Tous ces engins sont ou seront intégrés au système d’information de combat Scorpion.

Véhicule-blindé-Griffon © SITTA

La démonstration du GIGN mettait en avant l’expérience acquise depuis 1974 dans la libération d’otages. Avec notamment une démonstration de ses tireurs d’élite

Libération-d’otages-par-le-GIGN © SITTA

L’unité du RAID a présenté son expérience dans le domaine de la protection des hautes personnalités, avec notamment la démonstration d’un binôme K9 spécialisé dans la détection d’explosifs.

raid-k9 © SITTA

Dans le domaine des véhicules figuraient de nombreuses nouveautés.

Le char de bataille KF 51 «Panther » proposé par Rheinmetall dispose d’une puissante tourelle armée d’un canon de 130 mm avec chargeur automatique de 20 obus, d’une mitrailleuse coaxiale, de quatre munitions rodeuses Hero 120 en pod et d’un tourelleau téléopéré Natter. Tous les systèmes d’armes sont connectés à l’optique du commandant et du tireur et à l’ordinateur de contrôle de tir via l’architecture NGVA entièrement numérisée. Ce système permet à la fois une fonction de chasseur-tueur et de tueur-tueur et donc un engagement instantané de la cible – à l’avenir également soutenu par l’intelligence artificielle. Le Panther dispose de protections active, réactive et passive. Un quatrième poste de combat a été ajouté. Un moyen de reconnaissance aérienne a été intégré à l’ensemble qui permet à l’équipage d’opérer même en zone difficile.

KF-51-«-Panther-» © SITTA

La firme turque Otokar présentait plusieurs véhicules blindés parmi lesquels deux versions du véhicule chenillé Tulpar. La perspective d’avenir de la modularité consiste à accroître la flexibilité opérationnelle en utilisant des composants et un châssis communs sur une large gamme de véhicules. La version combat d’infanterie du Tulpar, dotée d’une tourelle Samson 30 RWS, transporte un groupe d’infanterie.

Tulpar-avec-tourelle-Samson-30-RWS © SITTA

La version char léger du Tulpar est dotée de la tourelle Cockerill 3105 équipée d’un canon de 105 mm. Ce format a été testé dans des conditions climatiques difficiles et sur des terrains accidentés par différents utilisateurs. Cette modularité à partir d’un châssis unique permet ainsi de réduire les coûts de maintenance et d’entraînement.

Tulpar-avec-tourelle-Cockerill-3105 © SITTA

La firme israélienne Plasan présentait le véhicule d’intervention rapide Wilder. Cet engin 4x4 rapide et compact est doté d’une protection balistique de niveau 2 au STANAG 4569. Il pèse seulement 3,7 tonnes pour une charge utile de 800 kg. Le fort débattement de ses suspensions facilite le déplacement à haute vitesse en tout terrain. Malgré une taille et une masse réduites, ce véhicule dispose d’un tourelleau téléopéré composé d’une mitrailleuse M2 HB et d’un bloc optronique permettant le tir de jour comme de nuit. Cet engin peut être couplé avec le système ATeMM présenté lors du salon AUSA 2021.

Wilder © SITTA

La firme italienne IDV (Iveco Defense Vehicles) présentait l’Anaconda SOF, véhicule destiné aux forces spéciales. Disposant d’une charge utile allant jusqu’à 3,7 tonnes, il peut être facilement configuré en fonction de la mission. Il est équipé d’une circulaire sur le toit permettant l’installation d’armes collectives, et de supports latéraux pour le montage de mitrailleuses légères ou moyennes. Une moto tout-terrain électrique placée à l’arrière du véhicule permet à l’équipage de s’approcher avec discrétion. La fabrication et la facilité d’entretien par le réseau mondial de concessionnaires IVECO permet une empreinte logistique réduite.

Anaconda-SOF © SITTA

La firme lituanienne Ostara présentait le Krampus Mk1, buggy de reconnaissance hybride. Sa charge utile de 500 kg permet d’intégrer des systèmes d’armes antichars ou antiaériens, ou encore des munitions rôdeuses. En mode silencieux, il permet une approche furtive vers la zone de mission. Les concepteurs de cet engin envisagent également l’utilisation de véhicules dans des domaines non militaires. Le Krampus Mk1 dispose d’un générateur diesel intégré et d’une batterie puissante, offrant une autonomie de 1000 km, pour 200 km en mode électrique.

Krampus-Mk-1 © SITTA

Le véhicule de combat d'infanterie Rila 8 x 8 IFV (groupe IAG) dispose d’un moteur de 500 chevaux propulsant l’engin à près de 105 km/h pour 720 km d’autonomie. Le véhicule permet le transport d’un groupe de combat, d’un pilote et d’un chef de bord. Les adaptations anti EEI et anti blast ont été intégrées. Sa tourelle est armée d’un canon de 25 ou 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale 7,62 x 51 mm.

Rila-8x8-IFV © SITTA

La firme nigériane ProForce présentait pour la première fois sa production à EUROSATORY, avec notamment l'ARA MRAP. Ce véhicule blindé 4 x 4 est développé et produit au Nigéria. L'engin pèse près de 9 tonnes et est propulsé par un moteur Cummings de 370 chevaux (vitesse maximale de 113 km/h). Le véhicule est doté de nombreux équipements technologiques. Ce véhicule modulaire peut être configuré pour de nombreuses missions. Son niveau de protection est élevé tant sur les flancs qu’en ventral.

ARA MRAP © SITTA

 Le conflit ukrainien a démontré, entre autres, que la logistique est redevenue un sujet majeur dans le contexte d’un conflit de haute intensité. La firme allemande Rheinmetall dispose d’une flotte variée de camions tactiques, parmi lesquels le camion porte-containers automatisé HX 8x8-6 ALHS (Automated Load Handling System). Le système ALHS a été développé pour assurer le chargement de containers normalisés tout en réduisant les efforts de l’équipage, grâce à des capteurs et un écran placé dans la cabine. Le tracteur est conçu pour faciliter la maintenance de l’engin. Le système de refroidissement du moteur est placé sur le côté gauche pour optimiser celui-ci.

HX-8x8-6-ALHS © SITTA

La tourelle Korhan (groupe Aselsan) dotée d’un canon de 35 mm à capacité Airburst permet de détruire les drones aériens et offre des avantages lors de combats en zone urbaine. La tourelle est dotée de plusieurs radars couvrant 360° de champ horizontal, et intègre le système de défense active Akkor. Elle est par ailleurs équipée du module d’alerte laser LIAS et du système de surveillance Yamgoz, composé de 24 caméras jour/nuit assurant une vision périphérique sur 360°. Sur le toit de la tourelle sont montés un détecteur de départ de coup AYHTS ainsi qu’un système d’identification ami/ennemi MSTSS. Elle est stabilisée sur deux axes et protégée jusqu'au niveau 2 du STANAG 4569.

Aselsan-Korhan © SITTA

Nombre de nouveautés dans le domaine des armes d’infanterie.

Le fusil allemand HK 437 Tactical SD, variante du fusil d'assaut HK 433 est chambré pour la munition 7,62 x 35 mm (300 AAC ou 300 Blackout), munition très appréciée par les forces armées et de police. Cette arme compacte a reçu de nombreux accessoires permettant de faciliter son emploi par les forces de sécurité.

HK-437-TACTICAL-SD © SITTA

La firme brésilienne Taurus présentait plusieurs nouvelles armes dont le pistolet Taurus G 3 XL, chambrée pour la munition 9 x 19 mm. Son chargeur à piles imbriquées contient  12 cartouches. Sa carcasse est celle du Taurus G 3 C (version compacte) et les groupes canon, ressort récupérateur et glissière proviennent du Taurus G 3 (version standard). La carcasse est en polymère et la glissière recouverte d'une finition Tennifer protège l'arme des agressions extérieures. L'arme dispose d'un mécanisme de percussion de type Strikerfire et d’un rail de fixation.

taurus-g-3-xl © SITTA

Le fusil de tireur d’élite MD 11 (firme Maxim Defense) chambré pour la munition en 6,5 Creedmoor fonctionne par emprunt des gaz directs et tête de culasse rotative. L’arme est dotée d’une crosse rétractable et d’un canon de 18 pouces de long (457 mm) en fibre de carbone (version avec canon en acier disponible) équipé d’un cache-flamme. La pression de son mécanisme de détente Geissele SSA-E est entre 2,9 et 3,8 livres. L’arme pèse, à vide, près de 4,1 kg. L’arme présentée sur le salon était dotée d’une optique diurne couplée avec une conduite de tir Wilcox Raptar et d’un modérateur de son.

maxim-defense-md-11 © SITTA

La firme turque Stoeger élargit la famille du STR 9 avec l’introduction du Stoeger STR 9 C et du Stoeger 9 S Combat.

Le pistolet Stoeger 9 S Combat est dotée d’un modérateur de son. Son système de visée mécanique est réhaussé, sa queue de détente est plate, son puits de chargeur est évasé, et une glissière permet le montage de MRD (Micro Red Dot).

stoeger-str-9-s-combat © SITTA

Le pistolet Stoeger STR 9 C (compact) est équipé de backstrap. Il conserve son rail Picatinny pour le montage d’accessoires. Son chargeur contient 13 cartouches. Sa glissière est dotée de rainures à l’avant et à l’arrière.

stoeger-str9-c © SITTA

Le groupe italien Beretta présentait son fusil de tireur d’élite ARX 200 DMR basé sur le fusil d’assaut ARX 200. Parmi les modifications, on notera une crosse squelette rabattable et ergonomique. Son canon de 20 pouces (508 mm) apporte une précision d’une MOA (Minute Of Angle) à 800 m. L’arme utilise le chargeur de l’ARX 200 (20 coups) ou un chargeur SR 25 (20 cartouches également) grâce à une interface dans le puits de chargeur. Son cache-flamme ouvert comporte un filetage qui permet d’ajuster un modérateur de son. Enfin, un rail STANAG 4694 pleine longueur permet le montage d’une lunette de visée optique avec système de visée nocturne de type Clip-On.

Beretta-ARX 200 DMR © SITTA

Le pistolet FN Hiper (groupe FN Herstal) a été entièrement développé et fabriqué en Belgique. Ce pistolet de service a été conçu pour s'adapter au mieux à la forme de la main de l'utilisateur (l’angle optimisé de la poignée rappelle celui du Hi-Power). Une plaque de verrouillage tactique en option peut être ajoutée à la glissière arrière pour faciliter l’armement. L’arme possède un poussoir de chargeur ambidextre innovant fonctionnant par rotation. Le mécanisme de détente dispose d’une sûreté intégrée dans le mouvement de la queue de détente. La glissière est dotée d’un emplacement pour le montage d’un MRD (Micro Red Dot). Son chargeur contient 15 cartouches en 9 x 19 mm.

Hiper © SITTA

Développé par la firme israélienne IWI, le pistolet compact Masada Slim est caractérisé par un profil mince et un design compact. Son chargeur contient néanmoins 13 cartouches en 9 x 19 mm. Pour faciliter son port discret, l’arme est de type Strikerfire. Son système de visée mécanique peut être remplacé par un MRD (Micro Red Dot). Sa carcasse en polymère permet de réduire sa masse et d’améliorer la résistance aux agressions extérieures.

masada-slim © SITTA

La firme allemande Rheinmetall présentait son lance-grenades multiple SSW 40. Cette évolution du système Hydra permet de tirer des grenades de moyenne (800 m) et basse vélocités. Son boîtier-chargeur amovible contient 10 grenades (d’autres capacités sont disponibles). Un rail Picatinny porte le système de visée et quatre autres servent au montage d’accessoires. L’arme peut être équipée d’un système permettant le tir de munitions Airburst, particulièrement intéressantes pour le combat urbain. Evolution par rapport au Hydra, le canon du SSW 40 basculant permet le tir de grenades de grandes tailles, à l’exemple du mini-missile Pike ou des grenades éclairantes.

Rheinmetall-SSW-40 © SITTA

La firme finlandaise Senop propose la conduite de tir AFCD-TI pour lance-roquettes Carl Gustav M 4, fruit d’une collaboration avec SAAB. Cette conduite, très intéressante, offre une voie thermique qui permet de tirer de jour comme de nuit, et intègre un télémètre laser. Elle permet également de tirer des roquettes Airburst offrant un avantage tactique au tireur notamment en zone urbaine.

Senop-AFCD-TI © SITTA

La firme lituanienne Brolis présentait la lunette S 250 U. Robuste et efficace, elle fournit des images claires de jour comme de nuit et à longue portée par conditions difficiles (poussière, fumée, brume). Conçue pour capter les sources lumineuses dans la gamme SWIR (short wave infrared), Cette optique permet à l’utilisateur de voir à travers le verre, ce qui constitue un avantage par rapport à une optique thermique LWIR (long wave infrared). Afin d’optimiser les performances, la lunette est dotée d’un illuminateur SWIR à focus variable. Le S 250 U est doté d'un boîtier en aluminium de qualité aéronautique entièrement métallique et est protégé par un revêtement résistant à l'usure et à la corrosion.

Brolis-S-250-U © SITTA

La firme américaine Leonardo DRS présentait plusieurs optiques thermiques dont l’IWS CS. Cette conduite de tir pour arme collective intègre de nombreux éléments : voie CDI (Color Day Imager), voie thermique, télémètre laser et ordinateur balistique. Le fonctionnement de la conduite de tir (aide à la visée) permet une consommation. La conduite de tir est complétée par une monoculaire HMD (Helmet Mounted Display) permettant de tirer à couvert.

DRS-IWS-CS © SITTA

Le groupe allemand Hensoldt propose la RangR42. Cette lunette de Spotter est dotée de l’ensemble des équipements nécessaires au tir de précision. Les informations recueillies pour une solution de tir peuvent être transmises pas Bluetooth. Son grossissement optique est variable de x6 à x42. La RangR42 peut être couplée avec un système de vision nocturne en Clip-On. Enfin, elle peut envoyer les coordonnées d’une cible à un tiers.

Hensoldt-RangR42 © SITTA

La lunette de visée reflex VSM 028 (groupe Norvégien Vapensmia). Cette optique grand champ permet une prise de visée plus rapide et plus précise que les organes de visée mécanique. Cette optique est destinée aux lance-grenades automatiques. Le module VSM 034, monté sur rail picatinny latéral, permet de tirer des grenades Airburst. Son télémètre laser calcule la distance de la cible et transmet les informations aux fusées des grenades. Ce montage est très intéressant pour le combat urbain ou la lutte anti-drones (UAV).

VSM-028-VSM-034 © SITTA

La firme israélienne Camero présentait le Xaver 1000. Cet appareil d'imagerie 3D en temps réel Sense-Through The Wall permet de détecter les êtres vivants (statiques ou dynamiques) derrière les murs et les obstacles, et de les discriminer. Monté sur trépied, il peut être utilisé directement grâce à l’écran ou sur un déport vidéo. Ses antennes sous formesIl dispose par ailleurs d’ailes d'antenne pliables pour un stockage et un transport compacts. Ce système se révèle particulièrement utile pour les unités de défense, les forces de l’ordre, de recherche et sauvetage ainsi que pour les unités de renseignement, fonctionnant dans toutes les conditions, y compris les environnements urbains hostiles et les situations de catastrophe.

XAVER-1000 © SITTA

Dans le domaine de l'artillerie

Le système d’artillerie Sherpa A2M est le fruit de la collaboration entre Arquus, Thales et NTGS. Le Sherpa A2M est une solution d'appui-feu indirect, adaptée au soutien de l'infanterie, au combat collaboratif et aux forces spéciales, ainsi qu'aux unités d'artillerie autonomes recherchant un haut niveau de mobilité et de protection. Le Sherpa A2M combine l'excellente mobilité d'un Sherpa Light, le système de mortier déployable de NTGS et le canon de mortier rayé de 120 mm de Thales, dans une nouvelle solution complète et entièrement intégrée. Le véhicule est protégé contre les menaces balistiques, les mines et les engins explosifs improvisés par une protection certifiée STANAG 4569. Le Sherpa A2M peut transporter 40 munitions de mortier de 120 mm à l'arrière. Le mortier a une portée allant jusqu'à 8,2 km avec des munitions rayées standard et jusqu'à 13 km avec un projectile assisté par fusée.

Sherpa-A2M © SITTA

Le dual EIMOS est un système d’artillerie autoportée utilisant le mortier de 81 mm EIMOS. Ce système, développé par la société EXPAL, permet le réglage automatique du mortier vers sa cible à 360° et un premier tir en moins de 30 s, tout en permettant le franchissement de gué jusqu’à 1,5 m de profondeur. Pour cela, le système a été renforcé pour résister aux contraintes aquatiques, capacité unique au monde. Intégré sur une plateforme URO VAMTAC ST5, ce système initialement destiné à l’armée de terre intéresse fortement les troupes d’infanterie marine espagnole pour les opérations de débarquement.

Dual EIMOS © SITTA

La firme HIRTENBERGER oriente son développement vers la digitalisation de leurs mortiers. Ainsi, les différentes familles de mortiers (60, 81 et 120 mm) reçoivent des solutions de conduites de tir désignées GRAM et MDAS facilitant leur utilisation par les soldats. Le GRAM (grid aiming mode) est un module numérique adapté aux mortiers de calibre 60 mm. Il contient différents capteurs permettant de mesurer l’orientation du tube. Il communique par Bluetooth avec une application dédiée sur smartphone qui établit une solution de tir pour un objectif préalablement défini, et ce, sans vue directe de l’objectif et en prenant en compte la munition utilisée et le nombre de charges. Le MDAS (mortar digital aiming system) est le grand frère du GRAM. Il est composé de capteurs permettant de déterminer l’orientation et la position du tube ainsi que d’une interface indiquant la solution de tir à l’opérateur. Il s’adapte à tous les tubes de mortiers de calibre 81 et 120 mm et peut être connecté au système de gestion des feux d’artillerie développé par la même société sous le nom de ARC-FIRE. Les opérateurs peuvent ainsi recevoir directement les réglages pour les cibles désignées par leur commandement. Enfin, pour les mortiers de calibre 120 mm, la société propose le SRAMS MKII (super rapid advanced mortar system) qui est une plateforme automatisée dotée d’un mortier de calibre 120 mm et développée en collaboration avec ST ENGINEERING. Ce système permet une mise en batterie en moins de 60 s sur des cibles désignées par coordonnées GNSS ou encore par le système de gestion de feux ARC-FIRE.

Hirtenberger MDAS © SITTA

AM GENERAL propose la Soft Recoil Technology, une nouvelle technologie permettant de réduire de plus de 60% le recul du canon. Le principe de cette innovation consiste à mettre en mouvement le tube d’artillerie à l’opposé du départ de coup avant la percussion de l’obus. L’inertie du tube permet de compenser fortement l’énergie au départ de coup sur le véhicule porteur, réduisant ainsi sa masse tout en conservant la portée de l’artillerie. Ce système est adaptable à tous types de plateformes et est actuellement en test au sein de l’US Army. Pour cette édition d’EUROSATORY 2022, ce concept a été présenté à travers le HMT Extenda Mk2 produit en collaboration avec Mandalus Group et Supacat.

Soft Recoil Technology © SITTA

Dans le domaine de l’artillerie, la société canadienne KWESST présentait son Integrated Fires Module (IFM) System.  Ce module est équipé d’un boîtier optique et d’un système de géolocalisation permettant de transformer tout type de mortier standard en mortier dit « intelligent ». Étant intégré au kit Android Team Awareness (ATAK), il permet aux opérateurs de gagner du temps lors de la mise en place de la pièce et de simplifier l’orientation du mortier, étant capable de calculer les éléments de tirs en continu tout en prenant en compte certains éléments perturbateurs de la trajectoire. L’utilisation de plusieurs systèmes communiquant entre eux permet également d’obtenir des effets différents sur les objectifs. Actuellement fonctionnel sur le mortier de 81 mm, celui-ci pourra à terme équiper d’autre matériels (mortier de 120 mm, mitrailleuse, anti-char,…) avec son kit de montage modulaire multi-adaptateur.

KWESST-Mortars-Integrated-Fires-Module-(IFM)-System © SITTA

La firme RAIKKA propose des fusées modernes pour les mines antichars sous la désignation ATMF (Anti Tank Mine Fuze) et ATMF-RC. Initialement conçues pour moderniser les mines des séries TM-62 et TM-72 datant de l’ère soviétique, ces fusées sont adaptables sur la plupart des mines antichar à effet de souffle. Elles sont dotées d’une charge creuse capable de perforer 75 mm d’acier à blindage, ainsi que des capteurs sismiques, électromagnétiques et de pression. La version ATMF-RC peut être armée et désarmée jusqu’à 1500 m par l’utilisation d’une télécommande RCI (Remote Control Interface) tandis que la version ATMF nécessite un armement et un désarmement manuel à l’aide du dispositif de commande DEPROG jusqu’à une profondeur de 50 cm. Les fusées peuvent être programmées pour définir leur temps de fonctionnement mais aussi leurs cibles (place dans le convoi, types de matériels). Ces fusées sont conçues pour résister aux moyens de déminage de type mine rollers et à influence électromagnétique.

ATMF et ATMF RC © SITTA

La société FORCIT DEFENSE est spécialisée dans la fabrication de mines. Cette entreprise finlandaise produit des mines navales, antipersonnels et antichars. Pour cette dernière application, la société propose le système SENTRY ATM consistant en une mine antichar, une télécommande pour armer et désarmer la mine à distance et des relais de transmissions. Ce système permet de réaliser un champ de mine connecté pouvant être armé et désarmé jusqu’à une distance de 3 km avec l’utilisation des relais. L’utilisateur possède également une représentation précise du plan de minage et peut contrôler à sa discrétion chaque mine individuellement ou le champ de mine entier.

SENTRY ATM © SITTA

La société finlandaise DA Group propose un système de mines sous-marines dénommé TURSO Naval Mine System. Les mines MM-30 appartenant à ce système sont dotées d’un module de détection multicapteurs couplé à une intelligence permettant de discriminer des signatures de matériels navals dans une bibliothèque de cibles enregistrées. Chaque utilisateur peut incrémenter cette bibliothèque avec ses enregistrements et définir ainsi les menaces à prendre en compte. Ces mines sous-marines à orin peuvent être mouillées à partir de conteneur de transport standardisé, évitant ainsi le coût d’équipement d’un bâtiment poseur de mine.

Mine MM 30 © SITTA

L’ALKON est une fusée à guidage terminal GNSS et INS développée par la société espagnole ESCRIBANO. Cette fusée permet d’obtenir un CEP de 20 m à 40 km pour un obus de calibre 155 mm minimisant ainsi le nombre de coups nécessaires à la destruction d’un objectif ainsi que le risque de dommages collatéraux. Cette fusée est également utilisable sur les roquettes de calibre 70 à 300 mm et sur les obus jusqu’au calibre 155 mm.

Alkon © SITTA

La MAM-T est la nouvelle bombe guidée laser développée par Roketsan pour équiper les drones et les avions d’attaque légers. Cette nouvelle munition est la plus grosse de la série des MAM avec un poids de 95 kg contre 22 kg pour la MAM-L et 6,5 kg pour la MAM-C. Cette munition est équipée d’une tête militaire de 20 kg à fragmentation pouvant frapper tous types de cibles terrestres (véhicules blindés, chars, infrastructures) jusqu’à une distance de 30 km. Comme les autres munitions MAM, cette nouvelle munition est déclaré Combat Proven

Rocketsan MAM-T © SITTA

La société Plansee Tungsten Alloys, filiale du groupe autrichien PLANSEE, est l’un des leaders mondiaux dans la fabrication de pièces en métaux réfractaires (Tungstène, Tantale, Molybdène, Carbure de tungstène). Ces matériaux sont les éléments essentiels à la fabrication de pénétrateurs cinétiques de tous calibres. Cette entreprise, basée en Haute-Savoie, fournit de nombreux fabricants de munitions dans le monde avec un savoir-faire de 140 ans et des équipes de recherche et développement spécialisées dans la métallurgie des poudres.

Plansee Tungsten Alloys © SITTA

Lors de cette édition d’EUROSATORY, la firme a souhaité mettre en avant leurs derniers développements permettant la réalisation de pièces en métaux réfractaires par fabrication additive. Cette nouvelle technologie, complexe à mettre en œuvre sur de tels matériaux, permet d’envisager la fabrication de pièces jusqu’alors inaccessibles de par leur design. Autre point mis en avant, la fabrication de barreaux de tungstène chemisés, concrétisant plus de 20 ans de recherche et développement en coopération avec Nexter Munitions. Cette nouvelle technique, protégée par un brevet, permet d’améliorer les performances de pénétration des projectiles.

Plansee Tungsten Alloys © SITTA

La société hongroise Logipix développe des systèmes optroniques et thermiques intégrés spécialisés dans la détection à courte et moyenne portées ainsi que des modèles d’intelligence artificielle de détection automatique adaptés au besoin du client (surveillance des frontières, protection d’aéroport, etc.). L’industriel présentait sur le salon son système panoramique LOGIPIX M 300 MP. Ce dispositif regroupe 16 blocs optroniques dont la fusion d’images génère leur diffusion en très haute résolution.

Logipix M 300 MP © SITTA

L’entreprise chypriote SignalGeneriX développe le système d’interception radio portatif RF Hunter. Présenté dans sa version portative, l’ensemble de 7,5 kg est installé dans un sac à dos et dispose d’une autonomie de 10h. La visualisation tactique est reportée sur une tablette de visualisation avec l’azimut des différentes perceptions de l’appareil ainsi que celle des autres systèmes interconnectés afin d’obtenir des triangulations.

RF Hunter © SITTA

Le Wild Goose Robotic System est un système robotisé modulable israélien tourné vers l’assistance au combattant. Sa forme particulière en forme de cou d’oie porte en son extrémité un système de fixation rapide s’accrochant sur l’arrière d’un gilet tactique. Dans sa version 2x2 cet équipement peut être utilisé pour du transport d’équipement individuel. Une version 4x4 permet l’évacuation de blessé, la reconnaissance ou l’appui feu. Dans cette configuration, le dispositif peut aussi se mouvoir via une télécommande jusqu’à une distance d’environ 30 mètres.

wild-goose-robotic-system © SITTA

Le Natrix Military Support System letton est lui aussi un système robotisé d’assistance du combattant. Adapté pour des missions de reconnaissance, surveillance, logistique et appui feu, ce véhicule peut emporter une charge utile allant jusqu’à 200 kg. La version présentée sur le salon disposait d’une tourelle télé opérée de 7,62 mm développée par FN Herstal. Ce drone terrestre dispose d’une autonomie maximale de 3 heures et peut attendre la vitesse maximale de 20km/h. Ce matériel est pilotable via une tablette ou de façon autonome (waypoint, follow me, go home).

Natrix-Military-Support-System © SITTA

Le robot de surveillance ROVéo développé par l’entreprise Rovenso est déployé au sein d’infrastructures sensibles tels que des aéroports, des sites de production d’énergie, des usines et autres emprises sensibles. Ce véhicule compact et léger (50 kg) est totalement autonome aussi bien pour sa navigation que pour une quinzaine de fonctions IA. Il dispose d’un châssis adapté au franchissement d’obstacles jusqu’à 35 cm de hauteur ou la montée d’escaliers. Doté d’un large panel de senseurs lui permettant la cartographie d’un site ainsi que la détection d’anomalie multimodale, ce système peut effectuer des patrouilles autonomes, percevoir et signaler les anomalies tels qu’un trou dans un grillage, une intrusion de personnel ou la hausse anormale de température d’équipements ou encore des fuites de liquide ou de gaz.

ROVéo © SITTA

Dans le domaine aéroterrestre, cette édition d’EUROSATORY présentait une prédominance d’équipements dédiés à la lutte anti-drones. Les solutions proposées par la majorité des exposants sont basées sur des technologies de brouillage et la mise en place d’une bulle de protection allant de la détection du drone à la destruction de celui-ci. La menace prise en compte est essentiellement celle des drones commerciaux. Les entreprises israéliennes occupent une place importante dans ce domaine.

La société israélienne Phantom technologies Ltd propose une solution permettant d’obtenir la situation en temps réel d’une possible menace drone. Elle dispose d’un radar 3D équipé d’antenne active en bande X ou en bande C. Le radar en bande X nécessite 4 antennes fixes pour assurer une détection sur 360° et permet de détecter jusqu’à 100 cibles, jusqu’à une distance de 50 km. Pour compléter le dispositif de détection, un senseur passif permettant d’identifier les fréquences et la direction d’émission du signal est proposé. Ce senseur est capable d’intercepter les signaux de fréquences allant de 70 MHz à 6 GHz. Une fois la détection réalisée, un système de caméra haute définition TV et infrarouge avec longue focale de 15 mm à 1000 mm permet d’identifier et de classer la cible. Si cette dernière est classée comme hostile, Phantom propose deux systèmes pour neutraliser le drone. La première consiste en la neutralisation par émission de brouillage des fréquences de télémétrie, de contrôle et de navigation du drone, à une distance de 5 km par antenne directionnelle, ou à un peu plus de 2,5 km en omnidirectionnel. Le système est capable de brouiller le GPS et le Wifi. Le second moyen de neutralisation proposé est le fusil brouilleur. Portable et léger, il permet de  brouiller jusqu’à 1200 m.

La société Phantom offre aussi une vaste gamme de brouilleurs allant du RCIED jusqu’au brouillage de téléphonie mobile extérieur et intérieur en passant par le brouillage de communication et de système de navigation par satellite. 

Phantom technologies © SITTA

Une autre entreprise spécialisée dans le brouillage des communications est la société NetLine. Elle propose une solution analogue multicouche baptisée DroneNet, ainsi qu’un système de brouillage pouvant équiper un drone de type Orbiter. L’intérêt d’une capacité de brouillage réside dans la capacité d’effectuer un brouillage directif sur une zone, de manière à éviter de polluer le champ de bataille.

brouilleur-communication Netline © SITTA

Les Israéliens ne sont pas les seuls sur le segment. Les Européens proposent également leurs propres solutions comme l’entreprise italienne CPM qui équipe déjà plus de 40 pays. CPM présente pour cette édition 2022 deux fusils brouilleurs, le Watson et le Wilson. Le Watson permet un brouillage longue distance (environ 750m) de la VHF/UHF au Wifi. Le Wilson permet quant à lui le brouillage du GNSS au Wifi à distance de 500 m. Le fusil est d’abord pointé vers le drone, puis une fois le drone acquis, le fusil vibre et l’opérateur n’a plus qu’à appuyer sur la gâchette pour déclencher le brouillage.

Les fusils anti drones Watson et Wilson © SITTA

D’autres systèmes permettant la lutte anti-drone ont été présentés. La société bulgare HADES proposait un certain nombre de produits dont le système SKADS, et le lance-roquette RP-24. Le système SKADS (Soft Kill Anti Drone System) est destiné à désactiver tous drones hostiles et interrompre tous les types de communication, en plus des GNSS, sur une large zone afin de protéger les infrastructures stratégiques. Le système comprend un radar 3D, un système de contrôle et de commandement, un brouilleur capable de cibler jusqu’à 50 objectifs à 3 km. Le système peut être complété par des caméras TV et thermiques. Afin d’assurer la destruction d’aéronefs et d’hélicoptères pilotés ou non pilotés évoluant à basse et très basse altitude, HADES propose le lance-roquettes multiple RP-24, capable de délivrer 24 roquettes de 70 mm sur guidage radar. Ce système peut être intégré dans le dispositif anti-drones.

RP 24 © SITTA

Les pays baltes étaient très présents, avec notamment la société lituanienne NT service qui présentait une solution analogue à celle proposée par les Israéliens et les Italiens, comprenant un système NST-DDS de détection des fréquences et de direction du signal, un brouilleur baptisé Skywiper-Omni et le fusil-brouilleur EDM4S.

fusil anti drones EDM4S © SITTA

La menace générée par les drones est un sujet d’inquiétude majeure pour les responsables des forces armées, des installations sensibles et des manifestations de masses. La part réservée à la lutte anti-drone lors du salon Eurosatory 2022 était à la hauteur de ces inquiétudes. Parmi les nombreux acteurs du domaine, la société polonaise Advanced Protection System Inc. (APS)  propose une suite qui balaie le spectre large de la détection à la neutralisation. Son système SKYctrl pour Sky Control se décline en version stationnaire, mobile et portable. La partie détection électromagnétique sur 360° est réalisée quatre panneaux radars à antennes actives en bande X. Elle peut être complétée par un dispositif acoustique. Une caméra TV et une caméra thermique permettent l’identification visuelle de la cible. La neutralisation est assurée par un brouilleur multi-bandes qui traite l’ensemble des signaux de commande, de transmission et de localisation du drone. Dans sa version optimisée ce système permet la neutralisation d’un drone jusqu’à 10 km de distance. Grâce au partenariat entre APS et la société de protection Tchèque Orlen Ochrona le SKYctrl assure déjà la protection de nombreux sites sensibles.

SKYctrl © SITTA

Outre la lutte anti-drones, le domaine des drones reste aussi une industrie dynamique, de nombreux drones et charges utiles ayant été présentés lors cette édition. Parmi eux, la société israélienne Aeronautics a notamment choisi EUROSATORY 2022 pour révéler son nouveau drone Trojan, première plate-forme multi-capteurs et multi-missions Unmanned Hover Plane (UHP). Capable de voler en statique et parcourir jusqu’à 150 km, il dispose d’une autonomie d’environ 2 heures 30. D’une envergure de 4,2 m pour un poids de 45 kg, il peut être équipé d’une charge utile de 12 kg. Il dispose d’une transmission de données cryptées d’une portée de 40km. Muni de cinq moteurs électriques pouvant être chargés par des panneaux solaires installés sur les ailes, il est capable de réaliser des missions de reconnaissance et de renseignement. Le Trojan peut également assurer la surveillance d’une zone, la désignation d’objectifs et la livraison logistique. Le pilotage et le contrôle du drone peut être réalisé par un seul opérateur. La gestion de la mission dans tous les modes et le contrôle de la charge utile sont réalisés via la même interface.

Trojan © SITTA

Autre type de drone, celui développé par la société Colugo Air Solutions, basé sur un brevet baptisé « Free wing » ou ailes dans le lit du vent, technologie permettant au drone de pouvoir rester stable dans des conditions de vent pouvant aller jusqu’à 35 nœuds. Les drones ARC 1000 et ARC 500 sont à décollage et atterrissage verticaux et dispose d’une voilure non fixe mue par le vent ambiant. L’ARC 1000 peut emporter une charge utile de 3kg à une distance maximum de 100 km, tandis que l’ARC 500 dispose d’une charge utile de 1kg à une distance de 80 km. Ces drones équipent d’ores et déjà la police et l’armée israéliennes, à des fins de surveillance notamment.

ARC 1000 © SITTA

Deux autres innovations sont proposées par la firme israélienne Robotican. Il s’agit du petit drone anti-drones Goshawk. Ce système est composé d’un logiciel de gestion et de contrôle de l’interception, d’un dock abritant permettant de charger le drone, et d’un drone intercepteur. Le décollage, le vol, l’interception et l’atterrissage sont totalement automatisés tout comme la détection, l’identification, la poursuite et l’interception. Le drone met moins de 10s pour décoller et peut, grâce à son filet, intercepter un autre drone jusqu’à une distance de 3 km. Le drone intercepté est maintenu dans le filet afin d’éviter de possible dommages collatéraux.

Goshawk © SITTA

En parallèle et sur le même segment du drone anti-drone, la firme polonaise MADDOS a présenté une suite d’équipement anti-drones dont le petit drone Assassin. Celui-ci peut escorter ou bien attaquer un autre drone. Il dispose d’un filet qu’il envoie sur le drone adverse pour l’immobiliser, et est réutilisable après attaque. Il peut opérer à 2km de son point de lancement, jusqu’à 1000 m au-dessus du sol, et est totalement automatisé. L’offre sera complétée en fin d’année par un autre modèle Assassin capable de détruire un drone adverse.

Assassin © SITTA

L’autre solution innovante proposée par Robotican est celle du système Rooster. Ce dernier est composé de 3 drones Rooster, d’une console/tablette de contrôle et d’une valise de transport. Ce système est totalement automatisé et peut agir à l’intérieur comme à l’extérieur, et en sous-sol, dans des tunnels notamment. Le drone roule et vole à la fois. Il ne pèse que 1150 grammes, est capable de rester en stationnaire 8 minutes et de rouler pendant environ une demi-heure. Sa portée maximum est de 600m. Il dispose de caméras HD. En option, il est possible d’ajouter un équipement supplémentaire sur le dos du drone de 300g (comme par exemple un détecteur d’émission de gaz). 

Rooster © SITTA

Les Etats-Unis présentaient, via la société AeroVironment, plusieurs drones dont le drone Quantix, les Switchblade 300 et 600, et le drone Jump20. Le Quantix est un drone de reconnaissance, facile d’emploi, disposant d’une simple tablette avec son logiciel, l’ensemble étant entièrement automatisé. Il dispose d’une camera multispectrale de 18 mégapixels et d’une liaison de données cryptées.  Il est à décollage et atterrissage vertical.

Qantix © SITTA

Les Switchblade 300 et 600 sont des munitions rôdeuses destinées à détruire respectivement des véhicules légers et des véhicules blindés.

Switchblade-600 © SITTA

Le drone Jump20 est un drone à voilure fixe munie de quatre moteurs électriques lui permettant de décoller et d’atterrir verticalement, et d’un moteur de 190cc lui permettant de voler. D’une envergure de 5,7 m et une masse de près de 95 kg, il peut être équipé d’une charge utile maximum de 13 kg, d’une boule optronique TV / IR avec pointeur et/ou désignateur laser, d’un radar à ouverture synthétique, et d’un système de recueil COMINT/SIGINT. 

Jump 20 © SITTA

Autre nouveauté présentée, le Nova 2 de chez Shield AI. Il s’agit d’un petit drone quadricopter d’environ 1,5 kg équipé de 10 caméras comprenant notamment 4 caméras TV/IR. D’une autonomie de 16 minutes, ce drone est totalement automatisé, sans GPS ni communications ni pilote, destiné à la reconnaissance dans des immeubles notamment.    

Nova 2 © SITTA

Dans le domaine des drones, deux nouvelles nations ont exposé. La Serbie, avec une jeune société née il y a 2 ans, nommée PR DC, qui propose des drones à décollage et atterrissage verticaux. Le drone IKA-20 était notamment présenté. Il s’agit d’un drone hexacoptère équipé de six moteurs électriques, d’une masse maximum de 120 kg avec une charge utile maximum de 20 kg. La version proposée sur le stand est une version dédiée à la lutte contre les incendies. Pour effectuer la mission, il est équipé de deux tubes lance-boules anti-incendie de 1,5 kg.

IKA-20 © SITTA

 La seconde nation est Chypre avec deux sociétés proposant des drones tactiques pour la société Swarmly.aero et des petits drones pour la société Cyric. Swarmly.aero propose une famille de drones baptisée Poséidon, tous à décollage et atterrissage vertical, capables d’opérer en environnement sans GNSS et protéger contre le brouillage et autres contre-mesures. Ils sont dotés d’un système de propulsion hybride kérosène/électrique. Cette dualité permet une meilleur survivabilité en cas de pannes ou de dommages. Les drones  Poséidon H6 et H10 étaient présentés sur le stand. Le H6 dispose d’une charge utile de 25kg - boule électro-optique ou 4 roquettes non guidée de 81 mm - et affiche une autonomie de 10h. Il peut évoluer jusqu’à 150 km de sa station de contrôle sol.

Swarmly-H6 © SITTA

Le H10 peut quant à lui emporter une roquette de 81 mm et opérer jusqu’à 50 km. La station de contrôle est transportable dans sa valise. Ces deux systèmes de drones peuvent être transportés dans un camion fabriqué par Swarmly.

Swarmly-H10 © SITTA

La société Cyric présentait sur son stand deux petits drones tactiques. Le premier, nommé Vector H-18, est capable d’opérer pendant une centaine d’heures et dispose d’une configuration à ailes fixes et de 4 moteurs électriques basculant lui permettant de décoller et d’atterrir verticalement. Il peut être opérationnel en moins de 10 minutes avec une masse maximum au décollage de 5 kg avec une charge utile de 500 g. Le second, plus connu, est le Hornet-X70, quadrirotor disposant d’une endurance de 25 mn et d’une masse maximum affichée de 5 kg. Il peut être équipé de petites caméras TV/IR. 

Vector-H-18 © SITTA

Les Européens sont aussi présents sur le marché des nouveaux drones. L’Allemagne avec Rheinmetall présente une nouvelle solution de drones allant du drone de surveillance et d’observation tactique Luna 2, au drone tactique et aux drones d’usage unique dédiée au fantassin. Toutes les informations sont fusionnées via un outil de commandement et de contrôle du champ de bataille informatisé.

Luna-II © SITTA

L’Espagne avec la société Arquimea présentait le drone Shepherd-mil advanced, drone d’observation camouflé en oiseau.  Dans le domaine plus militaire, elle présente le QLM-40, une munition rodeuse tout électrique capable d’évoluer dans un environnement sans GPS. D’une autonomie de vol jusqu’à 12 minutes, elle dispose d’une charge militaire de 1kg. Il est transportable dans un sac à dos et nécessite deux personnes pour sa mise en œuvre.

Shepherd-mil © SITTA

QLM40 © SITTA

La société danoise Lorentz Technology présentait une solution innovante, le système de liaison de données le Lorentz AI-link qui peut être installé sur de petits drones commerciaux. Ce système permet de prendre le contrôle du ou des drones, voire de robots au travers d’un cloud avec recours à l’intelligence artificielle. La démonstration réalisée sur le salon consistait à piloter un drone installé au Danemark, via l’interface installée sur EUROSATORY.

AI-link © SITTA

La société israélienne BirdAerosystem  a présenté le µMPR, le micro maritime patrol radar, nouvelle charge utile pour drone. Il consiste en un radar millimétrique doté d’un mode de détection de cible mouvante amélioré, capable de détecter jusqu’à 30 km, son poids n’excédant pas les 7kg. Ce système permettra de doter les drones tactiques d’une capacité de surveillance maritime accrue.

µMPR © SITTA

A noter, un des seul drones-hélicoptères du salon cette année, le HT-100 de la société suisse Anavia. Doté de deux rotors décalés et propulsé par une turbine de 15kW, il peut emporter une charge utile de 65 kg. L’autonomie maximum annoncée est de 250 mn avec une vitesse maximum de 120 km/h, sa masse maximum au décollage étant de 120 kg. Il peut être équipé de caméra TV/IR ou d’équipement SIGINT notamment, ainsi que d’un caisson de transport de 50 kg sous élingue. Le décollage et l’atterrissage sont totalement automatiques. Il est muni d’une liaison de données cryptées, et peut être équipé selon le souhait du client d’une liaison satellite. 

HT 100 © SITTA

L’autoprotection des véhicules

Dans le domaine de l’autoprotection des véhicules, la société israélienne BirdAerosystem, connue pour ses équipements d’autoprotection d’aéronefs avec la suite AMPS et ASIO, présente son premier équipement d’autoprotection monté sur véhicule. Le système baptisé Hybrid Eye est destiné à équiper un véhicule de combat. Pour assurer une protection sur 360°, une installation de quatre capteurs est nécessaire. Chaque capteur comprend deux voies optiques infrarouges, un radar en Bande C, et un détecteur laser. Le système est compact et ne mesure que 16 cm x 16 cm pour un poids de 4 kg. Il est idéal pour l’autoprotection de tout véhicule de combat.

Hybrideye © SITTA

Les senseurs aéronautiques

Parmi les deux nouveautés purement aéronautiques sur l’édition 2022 d’EUROSATORY, le constructeur autrichien Airborne Technologies présentait le ViDAR Scar pod pour avion et hélicoptère. Le système est non ITAR. C’est un système doté de huit caméras TV/IR haute résolution destinées à la localisation en temps réel de petits objets ou personnes dans une mer état 6 maximum. La recherche se fait sur 180° vers l’avant de l’appareil. Le système est en cours d’intégration sur hélicoptère AW139.

Vidar-Scar-pod © SITTA

La seconde nouveauté est proposée par la firme australienne Hoodtech Vision. Il s’agit d’un pod de désignation d’entraînement baptisé Phoenix Training Pod. Le système est certifié sur avion d’entraînement Pilatus PC-21 de l’armée de l’air australienne. Le système est en cours de certification sur avion d’affaire de type Learjet. Le pod comprend une caméra TV/IR, un capteur proche et moyen infrarouge, un pointeur laser et un désignateur laser. Il est équipé d’une liaison vidéo descendante, d’un système de communication wifi avec le cockpit, et d’une liaison montante. L’interface homme-machine sous forme d’une tablette permet au pilote de disposer de toutes les informations et visualisation correspondant à la mission d’appui-sol sans aucune modification permanente de l’avion. Cette solution permet de disposer d’un système d’entraînement à l’attaque au sol sans modification de l’avion porteur, celui-ci étant notamment compatible OTAN.

Pod-Phoenix © SITTA

Oerlikon le spécialiste suisse des équipements de défense aérienne du groupe Rheinmetall exposait un ensemble de matériels associés aux canons antiaériens.  Le segment automoteur était représenté par un véhicule Boxer 8x8 équipé de la tourelle Skyranger de 30 mm et de ses senseurs optroniques et radars. Le canon révolver de 35 mm en configuration MK3 et une cabine C2 matérialisaient le dernier complexe canon/missile Skynex successeur du Skyshield. La nouveauté d’Oerlinkon portait sur un complexe multi senseurs prévu pour équiper les systèmes de défense aérienne à courte portée. Le prototype présenté à Eurosatory 2022 se présente sous la forme d’une plate-forme élévatrice placée dans un conteneur de transport. L’architecture modulaire permet de s’adapter aux besoins du client. En configuration standard on trouve un radar de veille, d’acquisition, de poursuite et d’identification à antenne active à balayage électronique intégral. Le bloc optronique associé contient une caméra TV, une caméra infrarouge et deux télémétries laser. Au sein d’une architecture de défense aérienne coordonnée cette unité sera directement raccordée au C2

Capteur-multisenseur © SITTA

La société Slovène Carboteh du groupe Guardiaris propose un équipement dont la vocation est d’améliorer l’efficacité des systèmes antiaérien à très courte portée, particulièrement les MANPADS équipé d’autodirecteur infrarouge. Cet équipement qui se présente sous la forme d’un fusil électronique était initialement destiné à l’entrainement des pilotes d’aéronefs et d’hélicoptère. Son architecture est comparable à celle du fusil brouilleur utilisé dans la lutte anti-drone. Parfaitement autonome grâce à son alimentation interne, il génère un signal calibré pour exciter les détecteurs d’arrivée missiles des aéronefs et des hélicoptères qui, en réponse, déclenchent une éjection de leurres. Le nombre de séquences de leurrage étant limité, les appareils se trouvent rapidement sans capacité d’autoprotection. Le taux de réussite  du tir d’un missile sol-air est alors fortement augmenté. La distance d’efficacité annoncée du système est de 5 km.

Fusil-de-GE © SITTA

La société Danoise Wiebel développe depuis plus de 40 ans des radars doppler à ondes continues en bande X. La gamme Xenta exposée à Eurosatory 2022 représente les dernières évolutions d’un capteur multi-usage 3D. Le Xenta-M est adapté à la défense aérienne à courte portée. L’intégration à un complexe sol-air est réalisée via un module C2. Le Xenta-C est spécialisé dans la lutte anti-drone. Equipé d’émetteurs de différentes  puissances la gamme Xenta permet de détecter des cibles de 50 km à 75 km de distance. Ces radars a antenne active sont équipés de modules émissions qui intègre la dernière technologie à base de composants en technologie Nitrite de Gallium gage de performance de l’équipement et de savoir-faire technologique de Wiebel.

Radar-Xenta © SITTA