Le Maréchal Juin

Alphonse Juin est né le 16 décembre 1888 à Bône (actuelle Annaba, Algérie).

Buste du maréchal Juin © CCH A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Auteur : André Greck (1912-1993)            

Fondeur : Blanchet-Landowski fondeur

Titre : Le Général Alphonse Juin maréchal de France (1888-1967)

Date : 1984                           

Matériau : Bronze

Dimensions : 0,84 (H) x 0,45 (L)

N° d’inventaire : /               

Lieu de conservation : Saint-Cyr-l’École, Lycée militaire de Saint-Cyr (entrée principale, à proximité du bâtiment d’accueil).

Détail de la signature de Greck © CCH A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Inscriptions

  • Sur le socle : Alphonse Juin / Maréchal de France / 1888-1967 / Major de la promotion Fez / 1909-1912
  • Sur l’épaule droite du buste : Greck 84

Historique de l’œuvre

En 1982, le Comité national pour l’érection d'un monument au maréchal Alphonse Juin et à ses Soldats passe commande au sculpteur André Greck pour une statue. Le monument est inauguré le 14 juin 1983 à Paris, sur la Place d’Italie, par Charles Hernu, ministre de la Défense et Jacques Chirac, maire de Paris. Le comité passe de nouvelles commandes pour ériger d’autres statues et bustes en hommage au maréchal Alphonse Juin mais tous les destinataires de ces commandes ne sont pas connus. Le buste de Saint-Cyr-l’École provient d’une commande du Comité national d’après l’ouvrage de Michèle Lefrançois dédié à André Greck. Il est inauguré en 1984, la même année que la statue en pied érigée à l’Académie Militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, œuvre du même sculpteur.
 

Détail de la signature et de la marque du fondeur © CCH A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

Le personnage

Alphonse Juin est né le 16 décembre 1888 à Bône (actuelle Annaba, Algérie). Fils d’un gendarme en poste à Mostaganem et d’une mère sans profession, il étudie aux lycées d’Alger et de Constantine avant d’intégrer l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr en 1910, au sein de la promotion Fès, en même temps que Charles de Gaulle. Sorti major en 1912, il prend part aux opérations dites de « pacification » du Maroc dans le cadre du protectorat français jusqu’en 1914. Affecté sur le front face à l’Allemagne la même année, il participe aux combats de la Marne. Blessé en 1915 et malgré la perte de l’usage de son bras droit, il sert ensuite sous les ordres du maréchal Lyautey lors de la guerre du Rif (1921-1926). En 1938, il est promu général de l’armée d’Afrique puis chef d’état-major général de la défense nationale de 1945 à 1947. Résident général au Maroc entre 1947 et 1951, il exerce le commandement interallié des forces terrestres du secteur Centre-Europe de l’OTAN de 1951 à 1956. Il décède à Paris le 27 janvier 1967. Décoré de quinze médailles, Alphonse Juin reçoit le bâton de maréchal le 14 juillet 1952. Il est élu académicien quelques mois plus tard et reçu en juin 1953. 

Grades et distinctions : lieutenant, 1913 ; capitaine, 4 avril 1916 ; chef de bataillon, 1926 ; lieutenant-colonel, mars 1932; colonel, juin 1937, général de brigade, 26 décembre 1938 ; général de division, 20 novembre 1940 ; général de corps d’armée, 20 novembre 1941 ; général d’armée, 25 décembre 1942. Élevé à la dignité de maréchal de France le 14 juillet 1952.

Récompenses : élu à l’Académie française le 20 novembre 1952.

Décorations

  • Ordre de la Légion d’honneur : chevalier, 1914 ; officier, 1924 ; commandeur, 1940 ; grand-officier, 1944 ; grand-croix, 1945 ; titulaire de la Médaille Militaire ; Croix de guerre 1914-1918 avec une palme, deux étoiles d’argent et une étoile de bronze ; Croix de guerre 1939-1945 avec cinq palmes ; Croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures avec deux palmes ; Médaille interalliée de la victoire ; Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 ; Médaille coloniale avec agrafes Maroc et Tunisie.
  • Ordres étrangers : grand cordon de l’ordre de Léopold de Belgique ; Croix de guerre avec une palme, Belgique ; commandeur en chef de la Légion du Mérite, États-Unis ; grand-croix de l’ordre du Ouissam-alaouite, Maroc ; 1ère classe de l’ordre de la Croix de Grunwald, Pologne ; chevalier de l’ordre du Bain, Royaume-Uni ; grand-croix de l’ordre du Nicham Iftikhar, Tunisie

Les artistes

  • André Greck naît à Alger le 24 février 1912. Il étudie au lycée Bugeaud et s’initie à la sculpture au sein de l’atelier du sculpteur Camille Alaphilippe (1874-1939). Il fréquente également le peintre Léon Cauvy (1874-1933) avec lequel il apprend vraisemblablement le dessin et l’aquarelle. En 1930, il bénéficie d’une bourse du Gouvernement général de l’Algérie qui lui permet de poursuivre ses études à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier du sculpteur Jean Boucher (1870-1939). Sa statue Jeanne d’Arc bergère lui rapporte en 1934 le Prix Chenavard et une médaille d’argent au Salon des Artistes Français, ainsi que le Prix Artistique de l’Algérie l’année suivante. En 1935 il obtient le Second Grand Prix de Rome avec Jésus dépouillé de ses vêtements. Il décroche le Grand Prix de Rome avec le Chrétien livré aux bêtes. Pensionnaire à la Villa Médicis entre 1937 et 1939, il réalise de nombreux bustes. Il voyage en Grèce puis retourne en Algérie en 1940. Après son mariage en 1942, il est mobilisé à la 1ère D. B. Après la guerre, son œuvre évolue vers la thématique mémorielle et l’hommage aux grands hommes. Il exécute les monuments à Monseigneur Affre (Affreville, 1948), et à Marcel Cerdan (Alger, 1950).  Dès 1950 André Greck enseigne le dessin, d’abord au lycée Bugeaud puis à l’École Nationale des Beaux-Arts d’Alger. Après avoir reçu la Médaille d’Or de la ville d’Alger en 1957, il retourne en France en 1962 et il enseigne le dessin à l’École nationale des Beaux-Arts de Dijon puis à celle de Paris. Il ouvre un atelier en 1964 à Paris dans la rue Castagnary et reçoit plusieurs commandes commémoratives : Mémorial aux français d’Outre-Mer dit aussi Monument aux rapatriés (Nice, 1972), Monument aux combattants polonais (Paris, 1976). Fait chevalier de la Légion d’honneur en 1975, commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres en 1977, il signe, avec le monument au Maréchal Alphonse Juin exécuté en 1983 à Paris, l’une de ses dernières commandes, pour laquelle le maréchal est figuré en pied mais également en buste et à mi-corps. Greck décède le 11 octobre 1993, laissant plus de 300 sculptures ainsi qu’une grande collection de dessins. La graphie de sa signature varie selon les œuvres : celle apposée sur le buste d’Alphonse Juin à Levallois-Perret diffère de celle du buste de Saint-Cyr-l’École. La plupart de ses œuvres en bronze ont été fondues par Blanchet-Landowski. Greck a fait l’objet d’une monographie rédigée par Fernand Arnaudiès en 1946 et d’un film réalisé par Max Charley en 1957, Regards sur le passé, un grand sculpteur : André Greck.
     
  • Blanchet-Landowski est une entreprise de fonderie de cloches depuis 1870. Elle est spécialisée dans la fonderie de bronzes d’art depuis 1960 et est toujours en activité. Elle marque ses productions de plusieurs manières : « Blanchet Fondeur » (depuis 1965), « Landowski Fondeur » (depuis 1980) ou le cachet déposé figurant une cloche sur deux canons en sautoir et inscrit « Cire Perdue-Landowski-Fondeur » (d’après le Dictionnaire des fondeurs de bronze d’art d’Élisabeth Lebon, le choix de la marque revient au commanditaire de la fonte).

Détail de l’inscription sur le socle © CCH A. Klopfenstein/armée de Terre/Défense

L'oeuvre

Le sculpteur a représenté le maréchal Juin en buste, coupé à mi torse et sans bras, coiffé de son képi de grande tenue qui contraste avec la chemise à l’ordonnance avec cravate. La signature de l’artiste se trouve au niveau de l’épaule droite et la marque du fondeur est placée à la base du buste, au niveau du creux laissé par le bras.

Un autre exemplaire du buste a été inauguré en 1987 à Carcassonne par les Anciens du Corps expéditionnaire français en Italie. Un dernier exemplaire du même buste, de taille réduite, est conservé dans les collections du musée de l’Armée (inv. 996.174, d’après la biographie de Greck par Michèle Lefrançois). Enfin, ce buste est une réduction de la statue en pied conservée à l’Académie Militaire de Saint-Cyr-Coëtquidan (cf. la fiche consacrée à cette œuvre).

Sources et bibliographie

 Bibliographie :

  • LEFRANÇOIS, Michèle, (dir.), André Greck 1912-1993, Boulogne-Billancourt, Édition des Amis du Musée des Années 30, 1998.
  • LEBON, Élisabeth, Dictionnaire des fondeurs de bronze d’art, France 1890-1950, Perth (Australie), Marjon Éditions, 2003.

Référence Internet :

Auteur de la notice

 N. Dubois-Bonnaire 

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