TCHAD : cérémonie d’hommage à un équipage français disparu dans le désert en 1941

Direction : Air / Publié le : 13 mars 2024

Le 4 mars 2024, une délégation d’Aviateurs des Forces françaises au Sahel (FFS) accompagnée de partenaires tchadiens a rendu hommage à l’équipage du Blenheim perdu dans le désert du Tibesti en 1941 à son retour de bombardement de Koufra, en Libye.

Le 24 décembre 1940, les avions du groupe réservé de bombardement n°1 (GRB 1) sont mobilisés pour soutenir les troupes du colonel Leclerc qui sont en route vers le poste de Koufra en Libye, alors aux mains des Italiens. À partir du 2 février 1941, les Aviateurs français décollent depuis le Tchad pour détruire leurs réserves d’essence. La bataille de Koufra est une rude épreuve pour l’aviation militaire française renaissante. Le grand défi est en effet de se repérer dans le désert du Tibesti, la zone n’étant pas cartographiée à cette époque.

Les Aviateurs doivent également affronter le vent et la chaleur qui malmènent les mécaniques des avions Bristol Blenheim, déjà à la limite de leurs capacités de vol. De plus, les mécaniciens français connaissent mal ce matériel offert par la Royal Air Force ce qui, couplé au manque de pièces détachées, rend la disponibilité des aéronefs aléatoire. Cependant, l’abnégation des équipages marque la résurrection des ailes de la France libre sur les théâtres d’opérations.

Entre le 2 et le 5 février 1941, l’aviation française mène ainsi quatorze raids sur Koufra.

 

Le 5 février 1941, quatre appareils décollent d’Ounianga Kébir au nord du Tchad. À la fin de la journée, un seul rentre à bon port. Il manque trois avions, dont deux seront retrouvés. Le Bristol Blenheim n° T 1867 du sous-lieutenant Gérard Claron, observateur, du sergent-chef Fernand Devin, radio mitrailleur, et du sergent Georges Le Calvez, pilote, reste en revanche introuvable.

 

Le 29 mars 1959, sur la foi du témoignage d’un chasseur tchadien, une patrouille de soldats français retrouve l’épave intacte du n° T 1867. L’avion est posé à 700 mètres d’altitude, sur le ventre, au nord du Tchad, sur un plateau de sable. Devant son nez, les hommes distinguent une tombe marquée par une pancarte sur laquelle est inscrit « Sgt Le Calvez ». De chaque côté, sous les moteurs et à l’ombre des ailes, ils découvrent des cavités que les deux aviateurs ont creusées pour se protéger du soleil et du vent. Les corps du sergent-chef Devin et du sous-lieutenant Claron sont là, enroulés dans une toile de parachute. Leurs visages momifiés traduisent la souffrance d’une lente agonie.

 

L’épave de l’appareil est toujours sur sa dernière position, et les Aviateurs des FFS ainsi que les militaires partenaires tchadiens ont tenu à rendre un hommage solennel et empreint d’un profond respect à son équipage, en y tenant une cérémonie chargée d’émotions.

 

Le dispositif des Forces françaises au Sahel repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec le Tchad. Il regroupe environ 1 000 militaires dont la mission consiste, avec les partenaires des armées françaises, à appuyer les forces armées tchadiennes dans leur lutte contre les groupes armés terroristes.

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