Destiné à une carrière d’ingénieur, le jeune Marcel Berthomé répétait pourtant à ses parents : « Moi je veux voler ! » C’est ainsi qu’il s’inscrit en 1939 à l’École technique de l’air à Rochefort où il sera breveté mécanicien radiotélégraphiste en 1940.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, Marcel Berthomé occupe un rôle décisif au sein de l’unité de commandement des forces de bombardement de la Royal Air Force, la Bomber command. En 1944, il rejoint le Squadron 347 « Tunisie » en tant que radionavigant sur Halifax où il y effectuera 38 missions de bombardements sur l’Allemagne nazie. Après des mois de lutte contre l’ennemi, les groupes de bombardement de la France libre, les « Groupes lourds », se posent sur la base aérienne (BA) 106 de Mérignac le 20 octobre 1945.

Durant sa vie, le commandant Marcel Berthomé prendra part à trois guerres différentes. Pendant la guerre d’Indochine, il participe à 40 missions de parachutage dont la célèbre bataille de Diên Biên Phu. Il sera également engagé pendant le conflit algérien. Après 7 500 heures de vol, plus de 450 missions, le commandant Berthomé quitte l’institution en 1979 au grade de commandant de réserve, après 29 ans de service.

Devenu homme politique dans sa vie d’après, il sera élu maire de la petite commune de Saint-Seurin-sur-l'Isle (Gironde) en 1971, où il sera réélu constamment jusqu’en 2020. Après une septième réélection en 2014 à 92 ans, le commandant Berthomé deviendra le doyen des maires de France. Le 14 mars dernier, il avait été élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d’honneur, sur la base aérienne 106 de Mérignac.

78 ans de mémoire

Le 20 octobre 1945, les Halifax des Groupes Lourds « Guyenne » et « Tunisie » se posèrent en héros sur la base aérienne 106 après des mois de lutte contre l’ennemi nazi. Chaque année, cette commémoration est chère aux yeux des Aviateurs qui perpétuent le devoir de mémoire.

« Face aux menaces ennemies en vol, les équipages français assurent leurs missions de bombardement avec détermination et efficacité mais les pertes sont lourdes. En 230 missions de guerre, 174 Français font le sacrifice de leur vie. »

Présidée par le colonel Nathalie Picot, commandant de la base aérienne 106, et en présence notamment de délégations du Commandement territorial de l’Armée de l’Air et de l’Espace (CTAAE), de la Direction de la maintenance aéronautique (DMAé) et de la BA 106, cette commémoration a été marquée par une cérémonie militaire solennelle. En hommage aux vétérans et aux proches des groupes de bombardement II/23 « Guyenne » et I/15 « Tunisie », cette cérémonie a été marquée par la traditionnelle levée des couleurs et une remise de décorations.

« En ce jour de commémoration, nous ne pouvons qu’exprimer, une fois encore, notre admiration et notre respect envers ces braves aviateurs qui ont fait le sacrifice ultime. »

Depuis le décès du commandant Marcel Berthomé, ils ne sont plus désormais que trois « Groupes lourds » encore en vie.