Démineur : un métier qui détonne

Direction : Air / Publié le : 06 novembre 2023

Sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier se cache une petite unité dénommée groupe d’intervention NEDEX (GrIN). L’adjudant Matthieu, démineur, parle de son parcours en son sein.

Portrait de l'ADJ Matthieu, démineur

Crash d’aéronefs, découverte de munitions historiques, d’objets suspects ou encore, sécurisation d’événements, les démineurs peuvent intervenir en France comme sur les théâtres d’opérations extérieures. Dans l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE), ces spécialistes sont affectés au sein des GrIN : groupes d’intervention NEDEX (neutralisation, enlèvement, destruction des explosifs). Il y en a cinq positionnés sur l’Hexagone : base aérienne (BA) 113 de Saint-Dizier, BA 107 de Villacoublay, BA 120 de Cazaux, BA 701 de Salon-de-Provence et champ de tir de Captieux. Les démineurs sont aussi présents en outre-mer (Tahiti, Nouvelle Calédonie, La Réunion, Martinique), à Djibouti et au Sénégal. Côté forces spéciales, une cellule EOD (Explosive Ordnance Disposal) perdure au sein du commando parachutiste de l’air n° 30 (CPA 30).

L'ADJ Matthieu dans la combinaison

Parmi les opérateurs, l’adjudant Matthieu, affecté au GrIN de Saint-Dizier depuis 2018. « Je me suis engagé en tant que pétaf (mécanicien armement) », explique-t-il. Après huit années à travailler sur les Mirage de la base aérienne 133 de Nancy, l’adjudant Matthieu a décidé de répondre à une prospection pour intégrer un GrIN. « J’avais découvert ce milieu à Rochefort, lors de ma formation militaire. Attiré par l’aéronautique et l’armement, je devais me lancer ! », ajoute-t-il. Ainsi, après un passage à Tours pour des évaluations psychotechniques, des inventaires de personnalité et des mises en situation, il intègre le GrIN de Cazaux où une formation de deux ans l’attend. Au programme : mises en œuvre d’explosifs, radiographies aux rayons X, interventions sur munitions, sur engins explosifs improvisés (Improvised Explosive Device, IED), sur munitions NRBC (nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques), mais aussi passage de permis spéciaux (CACES – certificat d'aptitude à la conduite en sécurité – etc.). « Nous sommes 48 opérateurs opérationnels dans l’AAE. Nous devons très rapidement acquérir en autonomie », reprend-il. Outre la formation, les échanges interunités, la curiosité et la rigueur le permettent.

Le robot de reconnaissance "Telemax" dans les forces depuis 2016

Sur le territoire national ou en outre-mer, les démineurs des GrIN interviennent sur les emprises militaires de toutes armées. Ils sont amenés à faire du désobusage de champ de tir (Suippes, Captieux…) ou encore, de la dépollution de forêts recelant d’obus des deux guerres mondiale. Sur les théâtres d’opérations extérieures, les démineurs peuvent être déclenchés sur les IED qui ont coûté la vie à des dizaines de militaires français. En milieu civil, les interventions sont quant à elles menées par les opérateurs de la Sécurité civile. « C’est un métier que l’on fait par passion », conclut l’adjudant Matthieu.

Le robot de reconnaissance "Telemax" dans les forces depuis 2016

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