Organisé et conduit par les équipes de l’état-major intervention défense sécurité (EMIDS) du Commandement territorial de l’armée de l’Air et de l’Espace (CTAAE), « Basex » vise à entraîner les Aviateurs et leurs emprises à gérer toute situation de crise pour garantir la continuité de leur activité opérationnelle.

La nouvelle ambition de cet exercice fondamental pour la résilience et la résistance des Aviateurs ? Adapter la préparation des bases aux enjeux de la haute intensité et des risques de rétroaction sur le territoire national. Un scénario de haute intensité, imposé à toutes les bases aériennes, avec des attaques multiples et combinées a ainsi été construit par l’EMIDS. « “Basex” a été réfléchi pour éprouver la chaîne de défense-sécurité dans une nouvelle dynamique d’aguerrissement », explique le général de brigade aérienne Laurent Charrier, adjoint défense-sécurité du CTAAE à la tête de l’EMIDS.

Jour 1 : premières alertes

Lundi 13 mai, 9h. Les premiers appels retentissent dans les bureaux de l’EMIDS. Plusieurs bases aériennes rendent compte d’alertes contre leurs emprises. Des agressions multimilieux-multichamps se précisent. Des survols de minidrones malveillants sont constatés et des cyberattaques se dessinent dans les boîtes mail des Aviateurs et sur plusieurs serveurs.

Jour 2 : activation du PC crise

Mardi 14 mai, 8h. Face à la multiplication des attaques, le colonel Laurent, chef d’état-major de l’EMIDS, active alors le poste de commandement de crise (PC crise) du CTAAE. Tous les militaires des cellules spécialisées du PC sont alertés et leurs référents rejoignent la salle de crise. Une alerte remonte : le crash d’un avion de chasse touché par un missile de défense aérienne vient d’être confirmé à proximité de la base aérienne 928 de Brest. Les procédures d’urgence sont lancées et la zone est sécurisée.

Jour 3 : montée en intensité

Mercredi 15 mai, 8h. Les attaques redoublent d’intensité. Les scénarios de risques « TESSCO » (terrorisme, espionnage, sabotage, subversion et crime organisé) battent leur plein. Le chef du PC crise, les opérateurs renseignement, les cellules logistiques ou encore les officiers communication sont sur tous les fronts. Les téléphones sonnent sans interruption et les comptes rendus immédiats s’accumulent sur les ordinateurs sécurisés. Plusieurs bases aériennes reçoivent l’ordre de desserrer une partie de leurs moyens pour assurer la continuité de leurs missions – c’est le concept FRA-ACE/MORANE (Agile Combat Employment - mise en œuvre réactive de l’arme aérienne).

Jour 4 et 5 : maîtrise des terroristes

Jeudi 15 mai, 8h. La nuit a été mouvementée. L’équipe d’animation de l’exercice, aussi située à Mérignac, au cœur de l’EMIDS, a coordonné des infiltrations des commandos forces spéciales air sur les bases aériennes. Ces dernières doivent réagir en conséquence en mettant en place une organisation adaptée.

18 heures Lors du point de situation journalier réalisé au profit du général de corps aérien Laurent Lherbette, commandant le CTAAE, le sergent Olivier, spécialiste renseignement au sein du PC crise détaille : « Il semblerait que nos bases aériennes ne soient plus une cible principale pour les groupes terroristes. D’après nos informations, ils ne sont plus qu’une trentaine, retranchés dans le nord de la France. »

Vendredi 16 mai, 10 h 45. « Tous les terroristes ont été neutralisés. Nous venons de repasser en niveau de protection 1 correspondant à un dispositif de veille permanente, les derniers comptes rendus sont en cours », annonce le colonel Laurent.

Au total, ce sont plus de 1 300 événements comptabilisés sur les emprises de l’armée de l’Air et de l’Espace pendant cinq jours d’exercice, trois emprises air victimes d’un crash aérien et trois bases concernées par des desserrements d’aéronefs. L’ensemble des Aviateurs mis à l’épreuve dans ce scénario global ont testé leur résistance à des attaques complexes, tout en adaptant leurs procédures aux enjeux et aux menaces d’aujourd’hui et de demain.